Chapitre 2

1169 Words
Valentina C’est un soir d’automne que ma vie va définitivement basculer. Demain, c'est mon anniversaire, enfin si on peut dire, car à minuit et quart, j'aurai dix-huit ans, pour moi, c'est plus ce soir que demain. Je réfléchis encore au fait de prendre mes jambes à mon cou ou non. Mais je me dis que peu importe où je serai Vicente me retrouverai. Depuis deux ans ma vie est encore plus triste qu’avant. Auparavant, je n’existais pas, seul mon frère compté pour mon père. Ma mère est morte à ma naissance, mon père m’en a toujours tenu pour responsable. Puis, il y a eu l’accident, Scott, mon frère y a perdu la vie. Mon père et lui venait me chercher quand ils ont heurté une voiture. Depuis ce jour, mon père me voue une haine sans fin. Pour lui, je suis responsable de la mort de ma mère et de Scott. En un sens il a raison. Mais ça fait mal quand même. Ne pas se sentir aimer. Se sentir seule au monde. Je ne le souhaite à personne. Vicente Machiette est le fils du couple mort dans l’accident. Lui aussi m’en veut. Plus particulièrement à mon père, mais c’est moi qui vais payer pour cela. Il y a deux ans lors de cette nuit horrible, Vicente est venue me rendre visite. Je pleurais à chaude larme dans ma chambre quand j’ai senti la présence de quelqu’un. Mon père était à l’hôpital, mon frère décédé, j’étais seule. J’ai essuyé mes larmes et ai demandé qui était là. C’est alors que je l’ai vu, une ombre près de ma fenêtre. Il s’est avancé et j’ai pu le voir. Un homme grand et fort, brun aux yeux turquoise, il avait une chaîne autour du cou avec une croix comme pendentif, une chevalière à l’annulaire droit avec un dessin représentant un serpent. J’ai bien pu l’observer quand il s’est approché et a essuyé les larmes qui couler le long de ma joue. Il était beau, très beau même, mais le regard qu’il m’a lancé m’a gelée sur place. De la haine. Une haine profonde et viscéral. Je me suis recroquevillée sur moi-même, éloignée le plus loin possible que le permettez mon lit, il s’est alors assis sur celui-ci et s’est mis à caresser mes cheveux. - Tu sais qui je suis ? M’avait-il demandé. Sa voix était grave, son haleine sentait le whisky, il avait dû boire plus que de raisons, ces jolis yeux étaient injecté de sang. J’ai secoué la tête incapable de lui répondre. - Vicente. Vicente Machiette. Ce soir, tu as perdu ton frère dans un accident n’est-ce pas ? Je fût surprise par sa question, comment savait-il cela ? Machiette ? Ce nom me disait quelques chose, mais où l’avais-je entendu ? - Oui.. - Moi aussi, j'ai perdu des êtres chers ce soir. Mon sang se glaça dans l’attente de ce qu’il allait me dire, qui je le savais n'allait pas me plaire. - Ce soir ton père a tué mes parents. Ils étaient dans la voiture qu’il a heurté. Voilà. Je me souvenais. J’avais entendu ce nom à l’hôpital quand les policiers étaient venus prendre la déposition de mon père. - Je suis venu te dire quelques chose et je veux que tu m’écoutes bien. Compris ? Je hoche la tête, terrifiée à l’idée qu’il me tue pour se venger de la mort de ses parents. - Dans deux ans à l’aube de ton dix-huitième anniversaire, je viendrai te chercher et ta vie m’appartiendra. Dis à ton père que dans deux ans jour pour jour, je viendrai et je t’amènerai. Une vie pour une vie. - Pourquoi moi ? Ai-je alors demandé. Je..je.. J’allais lui dire que je n’y étais pour rien, mais c’est faux. - Je sais que ce n’est pas toi qui as tué mes parents à proprement parler, mais tu en es quand même responsable. Je veux que ton père souffre autant que je souffre. J’ai perdu deux êtres cher, lui un seul. Une vie pour une vie. Il a alors retiré son collier et s’est approché de moi, m’a ensuite murmurer. - Tourne-toi. J’ai secoué la tête pour signifier que non, je ne le ferai pas. - Valentina, tourne-toi. Comment diable connaissait-il mon prénom ?! - Valentina. Mon prénom sonnait comme un avertissement dans sa bouche. Je n’avais pas envie de savoir ce qu’il était capable de faire, je me suis donc exécuté. Il a pris mes cheveux et les a glissés sur mon épaule, il m'a passé ensuite son collier autour du cou. Puis à fais glisser ses doigts le long de mes épaules. - Je te laisse mon collier pour signifier à tout le monde que tu m’appartiens, je compte sur toi pour le garder. Lorsque je viendrai te chercher, je veux que tu l’ai autour du cou. Il a ensuite déposé un b****r dans mon cou, et ce geste m’a provoqué des milliers de fourmillements. Putain de traître de corps ! Vicente s’est alors levé et a disparu en un quart de seconde. Je n’ai jamais quitté son collier, non pas que je m’y sois attaché, mais je voulais me souvenir à chaque instant que ma vie était comptée, que le diable aller venir me chercher. Je n’ai pas parlé de ce soir-là à mon père, c’était inutile, je pense qu’il s’en serait réjoui et hors de question que je voie la joie de se débarrasser de moi dans ses yeux. Je n’y survivrai pas. J’ai beaucoup réfléchi à ce que je comptais faire pendant ces deux dernières années, et puis je me suis dit que je ne pouvais pas y faire grand-chose. Quitter un diable pour un autre. Car oui, on ne va pas se mentir mon père n’est pas un ange. Mon père Diego Santa est officiellement un homme d’affaire dans les transports maritime, officieusement, il est à la tête de trafic en tout genre, respecter et craint de plusieurs hommes peu recommandables, en gros des gangs et des mafieux qu’il vaut mieux avoir de son côté. Hormis Vicente Machiette qui lui n’ait pas à la botte de mon père. Il faut dire que Vicente est Italien, nous sommes Grecs mon père a en horreur les Italiens. Ne me demandait pas pourquoi je ne sais pas. Je sais bien que Vicente n’ai pas un homme recommandable, j’ai fait des recherches après sa visite, j’ai appris que son père Antonio et sa mère Annabelle s’étaient marié jeune, qu’ils ont eu deux fils, Vicente et Gianni. Après la mort de ses parents Vicente en tant qu’aîné à repris le flambeau familial, la tête de la mafia italienne. Et c’est avec cet homme que je vais devoir vivre. Enfin, vivre c’est un bien grand mot, car je ne sais même pas ce qu’il va faire de moi. Peut-être que demain, je serai morte. Peut-être aura-t-il oublié de venir me chercher ? Pff, de qui je me moque ?! Je sais bien que je n’ai aucun moyen d’échapper à mon destin.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD