Ils pâlirent l’un et l’autre. – « Prends-le ! » dit enfin Mâtho. Spendius n’hésita pas ; et, s’appuyant sur l’idole, il décrocha le voile, qui s’affaissa par terre. Mâtho posa la main dessus ; puis il entra sa tête par l’ouverture, puis il s’en enveloppa le corps, et il écartait les bras pour le mieux contempler. – « Partons ! » dit Spendius. Mâtho, en haletant, restait les yeux fixés sur les dalles. Tout à coup il s’écria : – « Mais si j’allais chez elle ? Je n’ai plus peur de sa beauté ! Que pourrait-elle faire contre moi ? Me voilà plus qu’un homme, maintenant. Je traverserais les flammes, je marcherais dans la mer ! Un élan m’emporte ! Salammbô ! Salammbô ! je suis ton maître ! » Sa voix tonnait. Il semblait à Spendius de taille plus haute et transfiguré. Un bruit de pas se rap

