CHAPITRE 10 PAULINE AVAIT RANGÉ LE CARNET avec ses autres menus larcins au fond de sa valise sans même y jeter un coup d’œil. Ce qui l’amusait, c’était de voler des objets, souvent sans grande valeur : des couverts, des cendriers, des stylos… Parfois, elle les remettait en place ensuite. Elle n’avait pu se retenir d’emporter une des jolies tasses à thé de sa chambre du Bryn Holcombe. Par chance, son père ne s’en était pas aperçu : il aurait piqué une de ces crises… La veille au soir, dans les allées de Gwrych, en apercevant ce carnet qui dépassait de la poche d’une doudoune, elle avait ressenti ce besoin irrépressible de le dérober. Malgré le discret sentiment de culpabilité qu’elle éprouvait à présent, il était bien trop tard pour le remettre à sa place. Il fallait surtout éviter que ses