Chapitre 3

1085 Words
(Alpha inconnu) Quelques mois plus tard dans le royaume d’argent... Je vais fêter mes 18 ans, assis seul devant un comptoir dans un bar. J’ai réussi à me dérober à la surveillance de mon seul ami, car je n’avais pas envie d’être avec lui, nous nous voyons déjà bien assez ! Ce n’est pas comme ça que j’espérais célébrer mon anniversaire. Au lieu de souffler mes 18 bougies entouré d’amis, j’ai décidé de m’enfiler 18 bouteilles. Ce n’est pas la vie que j’avais rêvée, mais c’est ainsi. Après ma dernière bouteille, j’attends minuit à l’écart dans les bois près de chez moi. Personne n’a besoin de voir ma première transformation. Lorsque l’heure approche, je me déshabille, impatient et anxieux de découvrir ce que cela va donner. La lune est pleine et haute dans le ciel, et je sens une chaleur monter en moi, brûlante. Ma peau me tire, et je sens chaque os se briser, je ne pensais pas en posséder autant. Je m’agenouille sous la douleur, posant mes mains au sol pour m’empêcher de tomber. La peau de mon dos se déchire, des griffes sortent du bout de mes doigts. Une lumière émanant de moi attire mon attention, et avec elle, la douleur s’évapore. Pas trop mal pour une première, je suis plutôt content ! Je me dirige vers le lac pour voir mon reflet, prudemment, car c’est hors de mes frontières. L’eau est noire, brillante, la forêt et la lune se reflètent dans sa surface. Je me regarde. Mes parents ne m’ont pas menti, mais… là aussi, je suis content ! Je fais quelques bonds sur place pour m’habituer à cette forme avant de partir courir un peu. Je traverse les bois à toute allure, je suis rapide, vraiment rapide. Tous mes sens sont décuplés, rien n’a la même couleur ni odeur, tout est plus intense, perceptible dans sa moindre essence. Je peux entendre les lapins sauter à ma venue, le bois craquer sous les sabots des cerfs, les oiseaux battre des ailes dans les airs, même la lune me paraît plus lumineuse. Je reviens près du lac pour boire, l’eau est délicieuse. Je savais que devenir loup serait grandiose, mais je ne m’attendais pas à ça. Soudain, l’atmosphère devient pesante. Une légère odeur flotte dans l’air, presque indétectable. Je lève la tête pour pister son origine, et mes yeux se posent sur deux yeux de l’autre côté de la rive, dans l’obscurité du bosquet. Ils sont les plus beaux que j’aie jamais vus, magnifiques, comme s'ils dégageaient une lueur mystérieuse. Une branche craque un peu plus loin et elle disparaît. Je n’ai pas eu le temps de voir à quoi elle ressemblait, mais c’était une louve, j’en suis certain. Intrigué, je tente de la suivre, mais son odeur est trop légère, impistable. Déçu, je rebrousse chemin pour me rhabiller et vais prendre mon petit-déjeuner. En poussant la porte, une douce odeur m’a envahi, à la fois délicieuse et enivrante, comme un parfum oublié qui ne devrait pas exister ici. Je comprends immédiatement ce qu’elle représente, une promesse de bonheur, mais aussi un présage troublant. Je tourne la tête à sa recherche, et elle m’apparaît, petite, aux longs cheveux noirs, avec un regard perdu et envoûtant… mais elle n’est pas seule. Mon loup s’approche, prêt à dévorer l’homme qui lui tient la main, et je sens mon corps se raidir, incapable d’agir. À deux centimètres de son visage, un grognement sourd s’échappe de ma gorge, mais mes mots me semblent étrangers, comme s’ils ne m’appartenaient pas : « À moi. » (Lilas) J’ai regardé le beau jeune homme s’approcher de nous, j’étais paniquée, comment est-ce possible ? Son odeur était forte, savoureuse, je voulais m’en délecter mais j’avais déjà un compagnon ! « À MOI ! » Mon cœur a fait un bond et mon compagnon s’est mis à grogner violemment. Je me suis mise au milieu. « Je m’appelle Lilas. » Son regard s’est fixé sur moi, je l’ai senti s’apaiser mais mon compagnon, lui, non ! « Je suis désolée… Je ne sais pas quoi te dire… voici mon compagnon… » Le beau jeune homme s’est décomposé. « Déesse, non ! Comment est-ce possible ? Tu es à moi, je le sens… Ne le sens-tu pas ? » « Si… » ai-je répondu timidement. « Luna… ressens-tu vraiment un lien de compagnon avec cet homme ? » « Oui… je ne comprends pas… je suis… toute aussi surprise que vous ! Cela ne devrait pas être possible, si ? » Je les ai regardés tous deux, paniquée. « Elle n’est pas TA Luna. » Le jeune homme a pesté mais mon premier compagnon n’a pas répondu. « C’est rare… mais cela peut… » le beau jeune homme a dit. « Comment sommes-nous censés faire alors ? » « Je l’ai vue la première… je suis avec elle… c’est ma compagne. » « Cela est injuste ! L’as-tu déjà marquée ? » J’ai répondu avant lui. « Non. » Le jeune homme m’a souri, ravi. « Alors c’est à toi de décider… Nous accepter tous les deux ou un seul… » « Tous les deux ? » « Les multiples partagent bien leur compagne… pourquoi pas nous… Je ferais n’importe quoi pour apprendre à te connaître, âme sœur… » Je lui ai souri, sa déclaration sonnait désespérée mais belle. « Je… ne suis pas d’accord… je refuse de partager ma compagne… » « As-tu peur qu’elle me préfère ? » Le jeune homme le taquinait, amusé, ça se sentait. « Absolument pas ! » « Alors ça sera à elle de décider. C’est son droit et privilège en tant que louve revendiquée par deux compagnons. » Son odeur, ses mots, me faisaient doucement et secrètement succomber à son charme déjà bien présent, et puis je n’avais rencontré mon premier compagnon qu’il y a quelques jours, à mes 18 ans, avant de revenir de voyage. Mon amie m’avait organisé des vacances surprises dans une autre meute ainsi qu’une soirée dans un club privé. Il y était ce soir-là, lorsque j’ai soufflé mes bougies, il se trouvait être l’Alpha en chef. « J’accepte ! » Ils m’ont tous deux regardée, stupéfaits. J’étais gênée moi-même par ma soudaine intervention. « Cela me semble juste et raisonnable… J’accepte d’apprendre à vous connaître tous les deux… » Le beau jeune homme a répété en souriant : « Tous les deux ? » J’ai ri timidement. « Oui, tous les deux. » Son regard ne m’a plus lâchée.
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