Mitchie, le journal intime

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Aujourd'hui je me suis encore évanouie à l'école et c'est de plus en plus dificille pour moi de respirer. Je sais pas ce qu'il m'arrive et mes parents continuent à me dire que c'est juste dû à une complication qu'il y a eu durant l'accouchement. Mais plus les jours passent, plus je me sens de plus en plus mal et moins je les crois.

C'est vrai quoi, ils pourraient bien me mentir vu que je suis leur unique enfant et ils me chérissent comme la prunelle de leurs yeux. Ils me disent que je dois juste me reposer et que tout ira bien après avoir bu les médicaments habituels. Ces médicaments dont, d'ailleurs, ils ne me disent jamais pourquoi je dois tout le temps les prendre. Allez hop! Je vais faire une sieste...

*

Juste à temps pour le souper. C'est bizarre, maman ne m'a pas appelé pour venir manger.

Je suis descendue et j'ai trouvé maman et papa dans un coin l'air très sérieux et discutant de quelque chose qui semble très préoccupante, vu leur tête.

Je me suis approchée discrètement pour voir de quoi il était question. C'est là que j'ai entendu mon père dire qu'ils ne pouvaient plus me le cacher et que c'était de plus en plus évident. Et maman qui était d'accord et pas d'accord en même temps, l'air résignée. De quoi parlaient-ils? De toute façon ça avait l'air de me concerner, moi et mes malaises, mes diarrhées, mes maux de ventre et les sensations que l'air me manque souvent.

Alors je me suis montrée à eux, exigeant une explication. Ils semblaient à court de mots, peut-être parce qu'ils étaient étonnés de voir que je les écoutaient ou parce qu'ils avaient peur de me dire ce qui n'allait pas. Malgré cela j'insistais. Je voulais savoir ce qu'il se passait. Et c'est là qu'ils me le dirent enfin...

Je suis malade... très malade! Ils m'ont parlé d'un certain mucoviscidose. Et quand je leur ai dit que je ne savais pas ce que cela voulait dire c'est alors là qu'ils m'ont dit que tous ces malaises étaient dû à ça. Depuis mon enfance on m'a diagnostiqué cette maladie et qu'elle est mortelle. Quoi?? Je vais mourir??

Bn allez! On se calme. Pourquoi ne me l'ont-ils pas dit avant? Pourquoi ça m'arrive à moi? Je me sens si mal. Tout se mélange en moi: colère, peine, rage, tristesse, désespoir... Je ne sais pas si je dois pleurer de tristesse, crier de douleur ou hurler de rage. Cher journal, que dois-je faire? Comment affronter ça? Et tous mes rêves?

*

Cher journal, 4h18am et le sommeil ne vient toujours pas. Ça tourne et tourne dans ma tête, tout se mélange et j'ai une migraine horrible. Mais aucune douleur ne peut égaler ce déchirement que je ressens au plus profond de moi. Je voudrais bien te le décrire mais les mots me manquent. A 17ans j'apprends que je suis condamnée, toutes mes aspirations partent comme une bouffée de fumée lachée dans l'air pour s'éparpiller. Pourquoi je vis alors? Maintenant, je me lèverai tous les matins avec la peur au ventre de ne pas être certaine de voir la fin de la journée... Pfff! Excuse moi cher journal de te mouiller autant avec mes larmes incessantes. Je me sens comme déjà morte, plus aucune envie de vivre ne m'anime.

7h03am

Il est temps que je me prépare. Je dois malgré tout aller à l'école, vu que je ne sais pas encore ce que je vais faire. A plus!

*

Journée de m***e! J'ai un mal de crâne qui ne me lâche pas une seconde, les profs chialaient parce que j'étais distraite en classe, et mes parents qui se plaignent du fait que je n'ai rien mangé de toute la journée. Pfff! J'ai juste envie d'être seule pour quelque temps, sans l'école, sans les camarades, sans la famille et même sans toi p'tit journal. Même si tu vas me manquer mais j'ai besoin de me retrouver et de faire le point. Je sais que tu le comprendras mieux que quiconque parce qu'en ce moment t'es mon seul allié. A bientôt mon trésor. Xoxo!

...

Plus d'une semaine depuis la dernière fois qu'on s'est parlé, tu m'as manqué terriblement! Tant de choses se sont passées... notamment que mes parents ne m'ont pas lâché d'une semelle avec cette idée que je commence à penser sérieusement à un mariage, un foyer, des enfants et tout le tralala. D'après eux, c'est le souvenir le plus précieux que je puisse leur laisser. Et moi qui ne leur ai jamais encore présenté quelqu'un parce que cela ne m'importait pas encore. Pourtant ils savent très bien que ma maladie agit beaucoup sur ma capacité d'enfanter mais bon, selon eux il vaut mieux essayer et voir par soi même.

Apres tout ils n'ont pas tout à fait tort, autant dédier ces quelques années qu'il me reste à leur faire plaisir. C'est pas comme si si cela tournait au vinaigre j'aurais le temps de subir les conséquences. Mes parents, ceux qui ont passé leur vie à m'élever, m'éduquer et m'aimer, comment pourrais-je leur refuser ça?

Mais d'un autre côté, il y a moi. Moi, ma vie, mes sentiments, mes sensations, mon bien-être. Comment me sentirai-je dans un mariage forcé? L'envie de faire plaisir à mes parents suffira-t-elle pour me faire tenir le coup? Pourquoi ne pourrais-je pas vivre mes derniers instants comme je l'entends? Cela leur ferait si mal que je me fasse plaisir au lieu d'exaucer leur souhait?

Je suis vraiment dans la galère?! Que faire??

Bah! On dit que la nuit porte conseil, on va voir ça parce que là je suis dans la m***e jusqu'au cou. Dès que je me réveille si j'ai du nouveau je te ferai signe. Salut!