CHAPITRE 6 : INNATENDU.

948 Words
PDV ASHER PAVAROTTI. Je pressai le pas pour m'engouffrer dans le SUV dont l'un de mes hommes me tenait la portière ouverte. Le froid glacial de la soirée s'immisça dans mes vêtements, marquant la présence de l'automne. Une fois installé dans mon siège, j'ordonnai au chauffeur de démarrer. —Vous vous y rendez seul, Patron, s'enquit-il en mettant le contact. —Oui, répondis-je, simplement. Il hocha la tête puis fit avancer le véhicule jusqu'à la sortie de la villa, au-devant de l'autre SUV noire qui contenait des gardes rapprochés. Je consultai ma messagerie pour la millième fois dans la soirée avant de lâcher un grognement de frustration. Elle n'avait répondu à aucun de mes messages et appels depuis hier; je n'en revenais pas. J'avais envie de m'arrêter à l'appartement de ma mère pour la tirer par les cheveux à ce gala mais la dernière chose dont j'avais besoin actuellement, c'était d'un autre drame public. Ces putains de journalistes étaient tellement à l'affût des moindres détails que ça en devenait chiant. Ce soir, je me devais d'être le plus convaincant possible face à cette histoire de maltraitance physique qui circulait à mon propos. Mais l'absence de cette s****e va encore m'enlever des points cruciaux. —Bordel ! C'est justement pour éviter ce genre de connerie que j'ai décidé de me marier à Irina Volkov. De nature effacée et responsable, elle était la mieux apte pour tenir le rôle de Madame Pavarotti car je me voyais mal passer la bague à l'une de mes conquêtes ou pire à quelqu'une qui ne me servirait à rien en dehors de porter des vêtements hors de prix et montrer ses dents partout. Le plan était d'utiliser ce mariage comme garantie ou devrais-je dire assurance d'une meilleure gestion car contrairement à l'avis général, je veux que mon épouse participe intelligemment et stratégiquement à mes affaires. En business, on se marie plus par intérêt que par amour et Irina remplissait la majorité des conditions que j'exigeais. Mais bien évidemment, il a fallu qu'elle dérape à la dernière minute pour me coltiner sa sœur déjantée qui passe son temps à me tenir tête et à m'énerver. Je me mis à grincer des dents; un tic que j'avais quand j'étais contraint de contenir ma colère puis je me commençai à passer mentalement en revue les mots que j'allais prononcer devant les médias pour que cette réputation de « mari v*****t » s'efface le plus rapidement possible. Un coup d'œil jeté à ma droite me permis de constater que nous étions en plein trafic routier. Los Angeles la nuit, c'est comme une fourmilière par les temps de fraîcheur ; tout le monde était en circulation. Bien heureusement pour moi, j'ai quitté la villa avec des minutes d'avance supplémentaires; je n'aimerais pas ajouter « retard » à ma réputation. La sonnerie de mon téléphone portable se fit entendre et sans même voir qui m'appelait, je décrochai —Oui ? —Patron, le client a téléphoné pour une nouvelle requête, m'informa la voix guillerette de ma secrétaire. Il en veut cent douze de plus. —Dans quel délai ? —Quinze jours, pas plus. —Donne-lui notre accord. —Très bien, patron ! Et autre chose, Monsieur Flynn est passé vous voir mais je lui ai dit que vous avez dû vite quitter le bureau en raison du diner caritatif. —C'est tout ? —Oui, en effet. —À demain ! Je raccrochai ensuite l'appel avant de composer à la va-vite un numéro. Mon interlocuteur décroche dès la première sonnerie. —Саро? —Est-ce que nous avons assez de matière pour cent douze de plus ? m'enquis-je immédiatement. —Oui, c'est faisable. J'ai déjà lancé l'acquisition pour les ravitaillements. —Il va falloir augmenter la dernière commande ; le client en veut plus. Treize jours. —Ce sera fait, Capo ! —Bien ! L'appel fut ensuite interrompu et je pus répondre au message de mon père qui venait de me souhaiter une bonne chance pour la soirée caritative. Nous y sommes, patron, m'informa mon chauffeur en se plaçant sur une vaste terrasse d'où s'étendait un tapis rouge qui suivait des marches d'escaliers jusqu'à l'entrée d'une salle de fête. Des photographes et journalistes accoururent immédiatement tandis que je rangeais mon téléphone dans ma poche avant d'attendre patiemment que mes agents de sécurité viennent m'ouvrir. Un léger stress me sauta à la gorge car inhabitué à me justifier en public ou à essayer de redorer mon image. Après quelques secondes d'attente, la portière de mon SUV s'ouvrit sur l'un de mes hommes ainsi que deux agents employés par les organisateurs du gala. Ils me donnèrent le feu vert pour descendre de la voiture, ce que je fis avant que des flashs ne me prennent d'assaut avec des brouhaha de questions. —Monsieur Pavarotti, où est votre femme ? —Est-ce que les rumeurs disent vrai ? —Monsieur Pavarotti, qu'avez-vous à dire concernant la photo qui fait la une des médias ? Putain ! J'ordonnai à mes hommes de me permettre de répondre à leurs questions et ils s'écartèrent légèrement afin de laisser passer quelques journalistes. —Monsieur Pavarotti, n'êtes-vous pas sensé venir avec votre épouse ? —Est-ce vrai que ce sont les traces de vos doigts sur cette photo ? Je réajustai ma veste pour me donner de la contenance quand l'un de mes gardes se pencha à l'oreille pour me chuchoter quelque chose. Mon regard pivota en même temps sur ma gauche où un autre SUV venait de se garer à coté de deux autres voitures. Une horde de photographes et interviewers s'y était déjà agglutiné mais je ne manquai rien de la surprise qui s'en suivit...  
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