DEBOIRES 04 :
****MARIE-ANGE****
Après avoir fui de chez moi, je me suis directement rendue sur chez ma mère. Des larmes de rage inondent mon visage ; ma belle-famille me le paiera cher.
Je suis entrée dans un taxi et c'est presqu'à destination que je me suis rendue compte que je n'avais rien sur moi. Or, je devais descendre à un carrefour. Je suis obligée de m'excuser auprès du chauffeur :
• Chauffeur, vraiment excusez-moi, je n'ai pas d'argent sur moi ;
• Quoi ? Vous êtes malade madame ? Donnez-moi vite mon argent !!! C'est comme ça que vous commencez...
• Il n'y a pas de problèmes ; je vais vous le donner mais, je vous demanderai juste de m'emmener jusque devant la maison.
Silence
• Quel maison ?
• le lieu où je me rends
• C'est votre plan pour m'enlever mon taxi c'est ça ? On vous connais
• Non Monsieur ce n'est pas mon intention, le lieu est assez dégager et éclairer mais juste pas en bordure de route
• Vous n'avez qu'à appeler pour qu'on vous apporte l'argent au niveau de la route
• Je n'ai pas non plus mon téléphone
Il m'a regardé avec beaucoup de méfiance qui pouvait l'en vouloir c'était incroyable mais vrai
• Écouter, nous allons y aller mais si je trouve cet endroit sombre nous irons directement au commissariat
• OK !
• Vous me donnerez 1000f
• OK !
C'était le double mais je n'avais pas le choix
Une fois arrivée, je me suis précipité sous le regard méfiant Du chauffeur à l'intérieur de la maison prendre de l'argent à ma mère que je suis ressortir remettre au taximan .
Lorsque je retourne à l'intérieur, je sens que ma mère est surprise. Elle commence par me regarder sans rien dire, puis me scrute de haut en bas, lorsque ses yeux reviennent sur mon visage, je me mets à pleurer ; ma mère me prend dans ses bras pour me consoler ; puis, elle cherche à savoir ce qui se passe :
• Quel est le problème ma fille ?
Je lui raconte tout ce qui s'est passé ; elle soupire un instant puis me calme
• Laisse-les ; ce n'est pas grave ; tu restes avec moi ici ;
• Jamais ; c'est ma maison ; je suis la veuve légale de Max ; je vais aller en justice ;
• Ma fille, écoute moi; tu veux aller en justice ; as-tu la force et les moyens de les combattre ? Ces gens-là sont versés dans l'occultisme ; en plus, Max a un enfant et un autre qui vient. Laisse tout à Dieu ;
• Et mes affaires qui sont dans la maison ? je n'ai même pas mon téléphone sur moi.
• Nous allons trouver un moyen pour que tu les récupères ;
• Non, maman, c'est trop facile ; je dois me venger ; je dois leur montrer ;
• Ange, la vengeance n'est pas toujours la meilleure solution. Laisse faire le temps ; tout se paye ici bas. Ce n'est peut -être pas pour rien que Dieu ne t'a pas donné d'enfant avec Max ; tu sais bien que tu n'es pas stérile ; cherchons juste à récupérer tes affaires et oublions-les ; Dieu merci, j'ai une maison et tu peux vivre avec moi.
Ma mère prend son téléphone et appelle ma sœur jumelle et mon frère ; elles leur demande de la retrouver chez nous.
****FRIDA****
J'ai trompé Aubin à cause de la colère ; maintenant, je découvre qu'il est innocent ; Blandine m'avait pourtant dit qu'avant de poser n'importe quel acte, il faut également peser les conséquences ; que vais-je faire maintenant ? Jamais, je ne peux avouer à mon mari que je l'ai trompé ; il faut que je mette rapidement fin à cette relation avec Francis. J'ai tellement honte de moi ! Je regrette amèrement mon geste.
Dès demain, je mets fin à ma relation avec Francis ; d'ailleurs, je ne l'aime même pas. Franchement, je me rends compte que devant toute situation, l'on doit prendre du recul avant d'agir. Un moment de patience dans un moment de colère empêche mille moments de regrets. C'est même quelle attitude que de vouloir rendre coup pour coup ? Voilà maintenant, je suis en faute ; il ne faudrait que jamais Aubin le sache sinon je suis f****e.
Le lendemain dans la soirée, je fais comprendre à Francis que je ne peux plus continuer à m'amouracher avec lui :
• Mais pourquoi cette décision Frida ma puce ?
• Je suis une femme mariée ; ce n'est pas bien ce que je fais ;
• Tu sembles oublier que moi également je le suis
• Raison pour laquelle nous devons arrêter tout ça pour le bien de nos couples respectifs et des engagements que nous avons pris encres nos conjoints
• Je ne t'ai pas caché que je ne suis pas heureux et tu sais... Frida, je t'aime !
• Désolée Francis ; notre histoire s'arrête là ;
• Tu es insensible Frida ; tu ne peux pas me faire cela ;
• C'était une grave erreur Francis, restons en là
• Frida...
Je n'essaye plus de l'écouter et quitte la pièce où nous étions
*****MARIE-LYNE*****
Maman m'appelle pour me demander de la rejoindre chez elle ; je ne sais pas pourquoi ; elle n'a pas voulu me le dire au téléphone ; j'appelle Marie-Ange pour savoir si maman lui a téléphoné aussi mais elle ne décroche pas ; ce n'est pas grave ; je me rends chez maman et j'y retrouve mon frère et Marie-Ange.
• Mais je t'ai appelé en vain, Ange
• Je n'ai pas mon téléphone sur moi ;
• Hmmmm ! Tu l'as oublié en sortant ?
• Laisse, Ma belle-famille voulait me découper avec une machette ; je suis sortie en courant sans rien prendre.
• Quoi !?? Trop c'est trop ; on va leur montrer !!!
Maman nous calme et nous dit qu'elle veut que nous tous accompagnons Marie-Ange dans la maison pour récupérer ses affaires. Mon frère préfère que Marie-Ange saisisse la justice mais Maman désapprouve ; j'ai le cœur en ébullition. Non seulement Max s'est foutu de ma sœur, maintenant c'est sa famille qui prend le relais. On dit souvent paix à l'âme du défunt mais moi je dis trouble à l'âme de Max. Si ma sœur souffre ici, lui aussi ne trouvera pas le repos là-bas.
*****LEON****
Je viens d'ouvrir les yeux ; je regarde autour de moi et c'est là que je me souviens que j'ai été opéré. Je fais une courte prière pour remercier Dieu d'avoir eu la chance de trouver un donneur compatible ; j'ai hâte de retrouver Blandine. Je ne peux pas me lever ; je ne peux qu'attendre qu'une infirmière veuille bien se montrer dans la chambre pour que je lui demande d'après ma femme.
Mon souhait fut réalisé dans les minutes qui suivent :
• Ah Monsieur Léon, vous êtes réveillés ! Je venais contrôler ;
• Oui ; je veux voir ma femme
• Reposez-vous ; votre femme est rentrée ; elle reviendra et vous pourrez la voir ;
Quel dommage ! Je voulais voir Blandine maintenant mais je n'ai pas d'autre choix que d'être patient.
En attendant de la voir, je pense à tout ce qu'elle m'avait dit concernant l'espoir ; Blandine a toujours été persuadée que j'allais trouver un donneur et que je ne mourrai pas. Je vois qu'elle avait raison. Et moi qui voulait un notaire pour mon testament croyant que j'allais mourir! J'adresse une autre prière à Dieu à cet instant le remerciant pour la femme qu'il m'a donné.
Quatre heures de temps sont passés et ma femme n'est toujours pas là ; je m'inquiète ; ce n'est pas le genre de Blandine ; surtout qu'elle sait que j'ai été opérée ; à chaque fois, l'infirmière trouve toujours un argument pour essayer d'expliquer son retard. Mais je n'en peux plus !
• Passez -moi votre téléphone pour que je puisse l'appeler ;
• Ah désolée ; je n'ai plus d'unités pour effectuer un appel ;
• S'il vous plaît, voyez avec vos collègues ; c'est étrange que jusque-là ma femme ne soit toujours pas revenue !
• Calmez-vous Monsieur Léon, ce n'est pas bon de vous emporter ainsi surtout après une intervention
• Non ! Impossible ; je ne peux pas me calmer.
• Je vous appelle le docteur ; je reviens.
***** Marie Ange*****
Nous sommes devant ce qui était avant ma maison avec Max et devenu aujourd'hui un lieu de passage, Ma mère sonne au portail, c'est Georgette qui ouvre après quelques minutes, elle nous regarde tous comme des intrus
• Bonjour Georgette dot ma mère ;
• Oui, bonjour ; que cherchez vous encore ?
• Pas de panique ; nous sommes là pour aider Marie-Ange à prendre ses affaires. Si tu veux éviter les problèmes, laisse-nous entrer et prendre les affaires ;
Elle s'écarte et nous laisse entrer, pendant que nous entrons, je regarde autour de moi et vois ça et là des gens qui jadis me suppliais s'installer à leur aide et me toiser comme une indésirable. Ceci me fend un peu plus le cœur j'ai bien envie de dire à ma mère de sortir parce que je voulais revenir à mon idée de départ. Comme si elle lisait en moi
• Marie Ange, vanité des vanité tout est vanité et je te préfères vivante et chez moi
Pendant que nous embrassons mes choses, Georgette viens et se permet de surveiller jusqu'à s'exprimer
• Madame tu peux partir avec les habits, ça nous te faisons cadeau mais le reste ne bouge pas
• Tu penses qu'il n'y à que l'argent de ton frère investi ici réplique Marie Lyne
• Nous ne prendrons que les habits dit ma mère pour couper la possible bagarre vu la tension qui s'élevait déjà nous calmant ainsi
Après avoir tout emballer, nous sommes partis sans dire un mot en plus, Ma mère se tenant auprès de moi pour me maîtriser face à tout ce qui me fendait le cœur. Max parti, c'était désormais ça le souvenir de notre vécu, triste souvenir, aucun souvenir je dirai même.
******AUBIN****
Depuis que j'ai eu une explication avec ma femme, elle est redevenue adorable. Sa jalousie est le signe de l'amour profond qu'elle ressent pour moi. J'aime mieux la paix dans le foyer que la guerre ; j'adore ma femme ; je l'aime beaucoup malgré ses caprices. Je rêve de ce qu'elle me donne un enfant mais elle m'a dit qu'elle souhaiterait attendre une année, le temps de bien s'habituer à sa vie de femme mariée ; je viens de construire notre maison et je prévois déménager au début du mois prochain.
Ce soir, je lui ferai la surprise. J'ai tenu compte de ses goûts pour construire cette maison ; je lui posais des questions du genre « si un jour, je dois construire notre maison, comment aurais-tu aimé que la cuisine soit ? Quelles sont tes couleurs préférées ? La taille des chambres à coucher ? etc....... »
Nous sommes dimanche et je lui ai demandé de s'apprêter pour qu'on aille effectuer une balade romantique. Je l'ai amené dans la nouvelle maison et elle n'en revenait pas :
• Oh Aubin, quelle belle surprise !
• Elle te plaît, ta prochaine maison ?
• Mais oui ; tu as tenu compte de mes préférences ; toutes mes préférences ! Dit-elle en passant d'une pièce à une autre
• Que veux-tu ma beauté ? Cette maison, c'est toi qui en sera la maîtresse !
• Oh Aubin, je suis si contente ! Quand déménageons-nous ?
• Au début du mois prochain ;
• Pourquoi pas le samedi prochain ?
• Mais ma chérie, le début du mois prochain, c'est dans deux semaines ! Ce n'est pas bien loin ! En plus, pendant ce temps, tu auras le temps de choisir les rideaux à placer aux portes et aux fenêtres.
• Oh merci mon cœur ; je suis si contente ; la nouvelle maison est très belle ; je vais vivre dans un palais.
Il fallait voir Frida ! Le bonheur et la joie se misent sur son visage radieux.
*****FRIDA****
Francis n'a pas voulu comprendre lorsque je lui ai dit qu'il fallait stopper ; mais peu importe ! J'ai décidé d'arrêter et point barre. Je n'aurais dû jamais réagir de la sorte ; même si c'était vrai que mon mari me trompe, je ne devais pas agir en lui rendant la pareille ; j'aurai dû en parler avec lui dès le départ .
Je me prépare à commencer une nouvelle vie dans la belle maison qu'Aubin vient de construire ; il a vraiment fait fort ; la maison est trop classe ; je vais inviter toutes mes copines pour frimer. Surtout Affoussa qui a toujours pensé que son mari était riche ! Pff ! Qu'elle vienne voir ce que mon Aubin a construit.
Je me sens mal depuis hier soir. Ce matin, je n'arrive même pas à me lever du lit pour m'apprêter pour aller au travail ; je ne sais pas ce que j'ai ; j'ai des crampes aux pieds et également des maux de tête. Aubin, avait fini de s'apprêter ; il s'étonne de ce que je sois encore au lit :
• Ma chérie, que se passe -t-il ?
• Ça ne va pas ;
Il touche mon corps et s'exclame :
• Mais tu chauffes ! Il faut qu'on aille à l'hôpital.
Je suis d'accord avec lui ; il faut que je me soigne ; mon chéri m'aide à me lever et me donne lui-même le bain ; il m'habille comme si j'étais une petite fille ; après cela, il me porte dans ses bras et m'installe dans la voiture ; il règle le siège en arrière pour que je puisse m'étendre et être à l'aise : vraiment, Aubin est un amour ;
Nous nous rendons à l'hôpital. On m'admet dans une chambre et je me couche ; mon mari est à mes côtés ; c'est là qu'une infirmière est venue me prélever pour des analyses que le docteur a demandées ; après cela, le docteur prescrit une perfusion censée me remonter en attendant le résultat des analyses. Aubin n'a pas bougé ; il était là, tout près de moi.
J'ai beaucoup dormi et je me suis réveillée après des heures en me sentant nettement mieux. Le docteur vient me voir :
• Alors, Madame Frida, vous allez mieux ?
• Oui docteur ; ça va ;
• J'ai les résultats de vos analyses ;
• J'espère qu'il n'y a rien de grave, docteur dot Aubin
• Non, pas vraiment ; paludisme ; mais il y a autre chose ;
• Quoi donc docteur ?
Le Médecin se tourne vers Aubin, lui sourit et lui tend la main en disant :
• Félicitations Monsieur, votre femme est enceinte.
Mon cœur saute dans ma poitrine et quand Aubin se tourne pour me fixer, je baisse la tête ; Depuis deux mois, Aubin n'était pas au pays. Et avant son départ, à cause du malentendu, je me suis refusée à lui pendant deux mois.
Je suis finie, pardon, qui peut me sauver ?