I-2

2655 Words
Le corps débile de Bernhard sembla soudain galvanisé, une flamme ardente passa dans son regard souffrant. Il étendit la main en un geste de protestation indignée. – Pas un mot de plus, Conrad ! Tu sais que Marcelina était digne d’entrer dans notre famille, et il est inutile de réitérer des attaques de ce genre. Qu’importe qu’elle fût la fille de pauvres ouvriers, si son âme était belle et noble, si elle était capable de faire mon bonheur ? Et elle l’a fait autant qu’il a été en son pouvoir... Oh ! cela, je puis le dire en toute sincérité ! fit-il avec un élan de reconnaissance passionnée. Elle a été dans ma vie comme une douce étoile, ma Marcelina... Et elle est partie... Conrad, elle est morte ! Ces mots étaient un cri de douleur, le gémissement d’une âme inconsolable, torturée par le regret. Le professeur tressaillit. Son cœur, qui luttait contre le pardon, se sentit envahi par une indicible compassion. – Quoi ! elle est morte ! murmura-t-il avec une émotion qu’il ne put maîtriser. Alors, regardant Bernhard avec plus d’attention, il se sentit douloureusement frappé en présence de cet homme qui avait son âge et semblait cependant un vieillard. Quelles luttes opiniâtres, quels travaux, quelles effrayantes épreuves avaient donc fait du beau et brillant Bernhard d’autrefois ce malheureux aux cheveux gris, au regard douloureux, au corps d’une extrême maigreur, courbé comme sous le poids d’un intolérable fardeau !... Il paraissait d’une faiblesse excessive et visiblement avait peine à se soutenir. – Vous semblez avoir besoin de repos, dit le professeur d’un ton hésitant. Asseyez-vous au moins quelques instants. Bernhard secoua négativement la tête. – Je ne me reposerai pas ici si tu me traites en ennemi. J’aime mieux m’en aller, bien que la nuit soit si froide !... Oh ! si froide ! dit-il en frissonnant. Conrad, une dernière fois, je te le demande... Veux-tu oublier... et pardonner à celui qui va mourir ? – Quoi... ? Que dis-tu ?... Pourquoi mourir ? s’écria Conrad en faisant un pas vers lui. – Parce que je suis arrivé au terme de ma maladie... Ah ! tu ne sais pas, Conrad, quel courage il m’a fallu pour me traîner de Buenos Aires jusqu’ici !... Tu ne sais pas ce que j’ai enduré de souffrances, de terreurs sans nom à la pensée que je pouvais tomber en route avant d’avoir accompli ma tâche ! Je ne crains pas la mort... Je la désire même... J’ai tant souffert ! dit-il avec un accent d’intraduisible douleur. Mais, avant, je voulais... Où es-tu, Anita ? Il s’était retourné, cherchant dans l’ombre du couloir. Près de lui, une voix douce murmura en espagnol : – Me voici, père. Bernhard attira à lui une petite forme noire et la poussa doucement en pleine lumière... C’était une fillette d’une dizaine d’années. Sous son grand chapeau, on distinguait un visage délicat et de superbes yeux foncés voilés de longs cils... Elle devint aussitôt le point de mire des regards curieux des enfants du professeur, jusqu’ici dirigés vers l’étranger. – Conrad, c’est ma fille, mon Anita, dit Bernhard d’un ton vibrant de tendresse. Elle va bientôt rester seule au monde, et je voulais te la confier, afin que tu me remplaces auprès d’elle. C’est une Handen, elle aussi... – C’est la fille d’une chanteuse !... Devant Bernhard se dressait Mme Handen. Jusque-là, elle était demeurée immobile, figée dans une indicible stupéfaction, mais elle venait de se lever et de s’avancer en prononçant ces paroles avec un dédain impossible à rendre. Bernhard tressaillit, et une lueur de colère jaillit de son regard triste. – Oui, c’est la fille d’une chanteuse ! répéta-t-il d’un accent plein de douloureuse fierté. C’est aussi la fille d’une femme de cœur, d’une noble chrétienne. Marcelina n’avait adopté cette profession que pour obéir à ses parents, pour leur donner le pain dont ils auraient manqué sans elle. Aussitôt qu’elle l’a pu, elle l’a quitté sans regret... Oui, Madame, Marcelina était pauvre, elle ne comptait que des aïeux obscurs, mais soyez assurée qu’ils étaient aussi honorables que les vôtres, que les nôtres aussi... Et mon Anita est digne de prendre place parmi vos enfants ! Il s’interrompit en portant la main à sa poitrine. Son visage était étrangement décomposé... Il chancela et essaya de se retenir à un meuble, mais deux bras étaient là pour le recevoir et il y tomba inanimé. – Appelle Thomas ! dit brièvement à sa femme le professeur dont le visage était presque aussi livide que celui de son cousin. Quelques instants plus tard, Conrad, aidé du domestique, transportait Bernhard dans la chambre qui avait été la sienne autrefois. En attendant le médecin, il demeura près du lit, tenant la main de l’ami tant aimé et considérant avec émotion – avec remords aussi – ce visage d’où la vie semblait retirée... Cependant, le cœur battait encore, et, après de longs efforts, le docteur put faire revenir à lui le malade. En apercevant son cousin anxieusement penché sur lui, Bernhard eut une lueur de bonheur dans le regard, et sa pauvre main décharnée pressa avec tendresse celle du professeur. Celui-ci murmura à son oreille : – Mon Bernhard, j’ai tout oublié... Nous vivrons ensemble comme autrefois. Un triste sourire passa sur les lèvres du malade. – Non, Conrad, il faut nous séparer. Je ne m’abuse pas, vois-tu, je sais bien que c’est fini... Demande au docteur... Oh ! vous ne me tromperez pas ! ajouta-t-il en voyant le mouvement de protestation esquissé par le médecin. Je n’ai plus que quelques heures à vivre et je voudrais... Conrad, approche-toi, bien près, car je suis si faible ! En phrases brèves, hachées de fréquents repos, Bernhard raconta alors à son cousin sa vie depuis le jour où ils s’étaient quittés à Valence... Après son mariage, il s’était installé dans une petite ville du littoral, où Marcelina et lui avaient vécu plusieurs années dans un délicieux bonheur intime. Mais il avait fait la connaissance d’un industriel espagnol qui l’entraîna dans diverses spéculations, très honnêtes, mais imprudentes, si bien qu’un jour il se réveilla ruiné. Dès lors commença pour lui la terrible lutte pour la vie. En Espagne, il n’avait pas cherché à se faire d’amis, et ceux d’Allemagne l’auraient repoussé. À grand-peine, il parvint à trouver une position modeste, mais une longue maladie étant survenue, il se trouva réduit plusieurs mois à l’immobilité et, à sa guérison, il se vit remplacé. Après plusieurs vaines tentatives, il accepta les offres d’un négociant de Buenos Aires, et partit avec lui en qualité de secrétaire, emmenant Marcelina et la petite Anita. Mais cet être d’imagination et de poésie était peu fait pour les réalités de la vie, et son travail s’en ressentit, si bien qu’un jour le négociant, ayant à placer un parent, l’informa qu’il ne pouvait le conserver. Dès lors, ce fut la misère... Quels travaux avait dû accepter cet homme raffiné et délicat, quelles tortures morales et physiques avait-il endurées, il ne le dit pas, mais Conrad le devina aux ravages exercés sur ce visage naguère si beau, si rayonnant de vie et d’ardeur. Marcelina, depuis longtemps malade, avait quitté la terre, et Bernhard, affaibli, brisé de corps et d’âme, avait formé le projet de revenir dans sa patrie. Mais il fallait gagner l’argent nécessaire au voyage... Ah ! quel prix il l’avait payé, cet argent ! C’était sa vie qu’il donnait en échange... sa vie qui s’en allait, goutte à goutte, dans un labeur dévorant, dans les privations de chaque jour. À la fin, une heureuse chance l’avait favorisé, et il avait gagné rapidement une petite fortune, et il était parti, mourant, torturé par la crainte de ne pas arriver au but. Il avait enfin atteint la demeure de ses ancêtres, y faisant entrer sa fille pour laquelle seule il avait pu supporter tant de souffrances. – Maintenant, Conrad, promets-moi de lui servir de père... promets-moi de l’aimer ! Elle a tant besoin d’affection, ma petite chérie !... Mais où est-elle donc, mon Anita ? – Me voici, père. Et la petite forme noire s’avança. Elle avait suivi ceux qui portaient son père et s’était réfugiée dans un angle obscur de la chambre... Ses petites mains s’appuyaient sur sa poitrine comme pour comprimer la souffrance qui s’agitait en elle, et le regard qu’elle leva vers son père était empreint d’une telle désolation que Bernhard eut un tressaillement de douleur. Il l’attira à lui et la serra éperdument contre sa poitrine. – Oh ! te quitter, ma petite bien-aimée ! dit-il avec un accent de désespoir. Ils se tenaient embrassés avec une tendresse passionnée, et devant ces deux êtres intimement unis que la mort allait séparer, le cœur de Conrad se brisa. Doucement, il prit la main de l’enfant en disant d’un ton tremblant d’émotion : – Bernhard je te le promets, ta fille sera ma fille et la sœur de mes enfants. Un sourire de bonheur illumina le visage du mourant. Il détacha le petit bras qui l’enserrait encore et poussa Anita vers le professeur. – Embrasse ton oncle, ma chérie. C’est à lui que tu obéiras désormais ; c’est lui qui t’aimera et te parlera de moi. Conrad attira dans ses bras cette petite créature déjà presque orpheline et l’embrassa avec une profonde compassion... Un jour – bientôt peut-être – sa Frédérique, sa fille préférée, ne ressentirait-elle pas aussi cette douleur, cette déchirante angoisse qui broyait le jeune cœur d’Anita ?... – Bernhard, l’enfant a besoin de repos, dit-il. Je vais la conduire à ma femme. Les sourcils de Bernhard se froncèrent et son regard s’assombrit. – Non, pas à elle... J’ai bien compris qu’elle n’aimerait pas ma pauvre petite à cause de sa mère... Conrad, pas à elle ! – Soit !... Je vais la confier à la femme de chambre, une douce et dévouée créature. Viens, ma petite Anita. L’enfant se pencha vers son père et posa un long b****r sur ce front traversé de rides innombrables. Bernhard se souleva un peu et l’embrassa avec une tendresse ardente. – Père, je reviendrai tout à l’heure ? demanda une petite voix suppliante. – Oui, mignonne, c’est cela... Va te reposer un peu et ensuite tu reviendras. J’irai peut-être mieux, fit-il avec un navrant sourire. Va avec ton oncle, ma petite chérie. Elle se laissa emmener. Au seuil de la porte, elle se retourna. Une dernière fois, les regards pleins d’amour du père et de la fille se croisèrent, et la petite main de l’enfant, se posant sur ses lèvres, envoya au mourant un tendre b****r. La bonne Charlotte accueillit avec empressement la petite étrangère. Cette excellente femme, depuis de longues années au service de Mme Handen, avait pour les enfants un amour qui allait jusqu’à la passion. – Je vais la mettre pour aujourd’hui dans la petite chambre à côté de la mienne, monsieur le professeur. Comme cela je pourrai la surveiller cette nuit, et demain Madame verra où elle veut l’installer. Le professeur approuva l’arrangement et sortit pour aller retrouver son cousin. Mais, près de la porte, quelqu’un se dressa devant lui. – Ne viens-tu pas dîner et te reposer, Conrad ? demanda la voix quelque peu agitée de Mme Handen. – Me reposer !... quand Bernhard se meurt ! s’écria le professeur d’un ton de surprise indignée. Emma, me crois-tu capable de demeurer à l’écart tandis qu’il agonise, qu’il souffre, mon cher et malheureux cousin ! – Ton cher et malheureux cousin était hier encore appelé l’ingrat, dit Mme Handen d’un accent agressif. Tu oublies vite tes rancunes. Conrad ! Il recula avec un geste de révolte. – Tu n’as donc pas de cœur, Emma ! Me faudrait-il refuser le pardon à ce mourant, à ce pauvre être qui a tant souffert ?... Est-ce là ce que tu voudrais ? Elle ne répondit pas, mais ce silence semblait un acquiescement et le professeur, l’écartant d’un mouvement indigné, pénétra dans la chambre de Bernhard. Le malade semblait dans le même état, un peu plus faible cependant. Ses yeux bleu foncé, ses beaux yeux, autrefois étincelants de vie et d’ardeur, se retournèrent, souffrants et inquiets, vers son cousin. – Elle ne pleure pas, ma petite fille ?... Conrad, j’ai quelque chose à te dire... Anita est catholique comme sa mère. Promets-moi de la faire instruire dans sa religion et de ne jamais rien tenter pour l’en détourner. – Sois sans crainte, mon Bernhard, dit le professeur avec tendresse. Ta volonté sera faite, Anita restera catholique... As-tu d’autres vœux, d’autres désirs, mon frère bien-aimé ? – Oui... oh ! oui, Conrad ! Te souviens-tu, mon ami, de cette conversation que nous avons eue un jour, dans cette même chambre ? Tu m’as dit – le dirais-tu encore aujourd’hui, Conrad ? – que le bonheur de la terre te suffisait, que tu ne désirais que les joies de la famille et, plus tard, la célébrité. Hors de là, déclarais-tu, il n’y avait rien... rien que rêve et chimère... Moi, j’avais d’autres aspirations, j’avais soif de beauté, de perfection, d’idéal en un mot. Cet idéal, je l’ai cherché sur la terre... j’ai cru le trouver d’abord dans la nature, dans les arts, puis dans ma chère Marcelina. Mais si noble, si élevée qu’elle fût, ce n’était encore qu’une créature, et une créature qui m’a manqué un jour. Alors, Conrad, j’ai vu qu’il n’y avait rien de vrai, de beau, de bien, que celui qui nous a faits, et qu’en Lui se trouve le parfait bonheur... Il s’arrêta, haletant... Immobile et muet, le professeur l’écoutait. Lui, l’incroyant, le sceptique, se sentait remué jusqu’au fond de l’être par cet aveu de Bernhard. Et il ne pouvait se dissimuler qu’à certaines heures, sous son orgueil de penseur indépendant, il avait ressenti ce vide du cœur, ce cri de l’âme réclamant son Dieu, si bien exprimé par la parole de saint Augustin : « Vous nous avez créés pour vous, mon Dieu, et hors de vous nous ne pouvons trouver le repos ». – Conrad, j’ai toujours été croyant..., mais le protestantisme, si froid, ne me disait rien au cœur, et je m’en allais à travers le monde comme une misérable épave flottante, à la recherche d’un lieu d’atterrissage. Enfin, je l’ai trouvé... je l’ai trouvé dans la religion de l’amour, la vraie, la seule... Conrad, je suis catholique ! Le professeur se leva si brusquement que sa chaise tomba à terre avec un grand fracas. – Catholique !... toi, Bernhard Handen ! s’écria-t-il d’un ton décelant plus de stupéfaction que de colère. – Oui, mon ami, j’ai enfin trouvé la Vérité... Et maintenant, je voudrais voir un prêtre... tout de suite, Conrad, car j’ai si peu à vivre ! Le professeur serra fortement la pauvre main exsangue. – Tout ce que tu voudras, Bernhard... Tu es heureux de pouvoir assurer être dans la vérité, murmura-t-il avec un douloureux soupir. – Avec une intention droite et un grand désir, tout homme y arrive, répondit Bernhard. Un instant après, Thomas, absolument ahuri, recevait l’ordre de se rendre à la chapelle catholique et d’en ramener un prêtre. Mme Handen entendit aussi... Elle sortit précipitamment de la salle d’étude et s’élança vers son mari qui remontait près de Bernhard. – Conrad, dit-elle d’une voix frémissante, tu ne vas pas permettre cette apostasie ? Ce misérable... Une main lui saisit durement le poignet. – Tais-toi, Emma ! s’écria le professeur avec indignation ; tais-toi car tu me ferais te haïr !... Toi, une chrétienne, qui te piques de l’observance exacte de ta religion, tu insultes un mourant, un homme qui a souffert... oh ! Dieu seul sait combien ! dit-il avec une sorte de sanglot. Bernhard a trouvé la vérité, le bonheur dans la religion catholique qui fut, il y a bien longtemps, celle de nos ancêtres. Où se trouve l’apostasie ?... Aujourd’hui ou autrefois ? Voilà ce qu’il faudrait démontrer. Mme Handen revint lentement vers la salle d’étude. Un pli barrait son front très uni à l’ordinaire... Deux sentiments étaient seuls capables d’émouvoir cette nature placide et froide : un amour excessif et aveugle, bien que peu démonstratif, pour son mari et ses enfants, et un zèle religieux allant quelquefois, chez cet esprit étroit, jusqu’au fanatisme. Sa dédaigneuse et instinctive méfiance contre le malheureux Bernhard se trouvait donc encore augmentée et légitimée, à ses yeux de protestante rigoureuse, par sa qualité de « papiste ». Pour la première fois depuis trois siècles, un prêtre catholique franchit, ce soir-là, le seuil de la maison Handen... Après avoir reçu les sacrements, Bernhard parut plus calme et bientôt, même, il s’endormit. Une lueur d’espoir traversa l’esprit du professeur. S’il allait guérir, malgré tout ! Conrad demeura quelque temps assis au pied du lit, contempla le cher visage qu’il avait cru ne jamais revoir. Au bout d’un quart d’heure, il se leva doucement et se dirigea d’un pas léger vers un grand bureau placé à quelque distance. Là, s’étant installé, il se mit à écrire. La porte de la chambre s’entrouvrit avec précaution, livrant passage à un blanc petit fantôme. Une masse de boucles noires tombait sur la longue chemise et entourait un délicat visage d’enfant aux grands yeux inquiets. Ces yeux inspectèrent rapidement la pièce. Devant le bureau, le professeur était toujours assis, mais il semblait dormir, la tête appuyée au dossier de son fauteuil. La douce lueur de la lampe à demi baissée éclairait un visage fin et pâle, incomparablement calme. Du lit ne venait également aucun bruit. Le paisible sommeil du malade se prolongeait. Anita s’avança et, se penchant un peu, contempla avec une ardente tendresse le visage si beau, étrangement reposé et tranquille, presque souriant. – Dors, petit père, murmura-t-elle doucement ; dors pour guérir plus vite et pour partir d’ici où on ne nous aime pas. Elle s’assit près du lit, ne quittant pas son père du regard ; mais, au bout de quelque temps, sa jolie tête s’inclina et elle s’endormit. Les derniers tisons noircissaient dans le foyer, la lampe s’éteignait en répandant une odeur âcre, et, seul, le sifflement du vent rompait maintenant le silence.
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