Chapitre 2

1646 Words
Le bruit de l’interphone lui arracha presqu’un cri. – Lisa ? Que fais tu ? hurle Neslin. – Je suis en train de faire la traduction du dernier compte rendu, fit Lisa d’une toute petite voix. – Je veux te voir tout de suite dans mon bureau ! – J’arrive tout de suite. Lisa fait vite et se rend dans le bureau de Neslin. Tout ce dont elle est sûre, c’est que tout ça n’augure rien de bon. Il s'est encore levé du mauvais pied ce matin. Assis nonchalamment sur le canapé, un sourire fleurit sur son visage, lorsque son regard se pose sur elle, ce qui ne la rassure pas, il lui ordonne de s’approcher. Lisa s’exécute immédiatement. Une fois près de lui, Neslin la saisit brutalement par le bras et le serre très fort. Encore un bleu, pense Lisa. – Tu retourneras à la maison pour te changer et tu porteras les vêtements qui se trouvent dans ce sac. Je suis convaincu qu’ils ne te laisseront pas indifférents, ils sont très sexy. Nous soupons avec les deux étrangers amAustinains, ils t’apprécient énormément. Tu vas être une fille de très bonne compagnie et tu les accompagneras dans leurs chambres d’hôtel, ils ont besoin de se détendre. – Mais Neslin ? – Il n’y a pas de « main » qui tienne ! Tu feras ce que je t’ordonne ! lui hurle-t-il et ponctue ses ordres en la jetant au sol. Lisa ressent une vive douleur aux genoux, les larmes lui montent aux yeux. Neslin eut un sourire qui fit ressortir ses canines tel un fauve. – Remets toi debout très vite ! Tu ne leur refuseras rien de ce qu’ils te demanderont et tu assouviras leur moindre désir ! C’est bien compris ? Réponds-moi ! – Oui Neslin, lui répond Lisa, d’une voix presque inaudible. – Excellent ! Je préfère ça. Le chauffeur t’attend pour t’accompagner à la maison, il viendra te rechercher dans deux heures précises. Tache de t'arranger et de ressembler à une femme attirante pour une fois dans ta vie et non pas à une nonne ! N’oublie pas le sac de vêtements. Sur l’instant, Lisa jugea mieux de garder le silence car provoquer la colère de Neslin est une mauvaise idée. La veille, il l'a violemment attrapée par les cheveux et traînée de la salle de bain à la cuisine, parce qu'elle désirait prendre une douche, avant de préparer leur repas. Son cuir chevelu en est encore endolori. Il l’embrasse brutalement puis la repousse, Lisa s’enfuit, sans oublier les vêtements. Elle retrouva son sac à main dans son bureau qu’elle saisit d’une main tremblante. Lisa est convaincue qu'il utilise son portable pour la suivre à la trace. Elle cache son téléphone dans le fond du tiroir de son bureau, qu’elle ferme à clé. Elle jeta un dernier regard autour d’elle pour s'assurer que tout est en ordre, saisit sa veste et sort précipitamment de son bureau. Elle tremble des pieds à la tête, c’est maintenant ou jamais, pense-t-elle. Jamais elle ne se rabaissera à coucher avec ses deux hommes, je ne deviendrai jamais sa prostituée de luxe. Une fois dans la voiture de service qui l’attendait en face de leur loge, elle s’installe à l’arrière du véhicule, perdue dans ses pensées. Elle ne calcule pas le chauffeur en énumérant dans sa tête ce qu'elle doit accomplir. Il faut que je fasse tout à point. Je dois aller à la banque sans perdre du temps et prendre ce que j'ai caché dans mon coffre personnel, aller à la gare en toute discrétion et joindre Diane. La voiture s’arrête devant la résidence de Neslin. Le chauffeur lui parle pour la première fois ou plutôt, lui donne un ordre. – A seize heures je serai là pour vous prendre. Tâchez d’être prête ! – J’ai compris, cela me laisse deux heures pour me préparer, répond-elle. J'espère que ce fils de p**e de Neslin ne se doute pas que je vais lui fausser compagnie. Dans une agitation indescriptible, elle entre tout en désactivant l’alarme qui préviendra Neslin de son arrivée. Elle se rue dans la chambre qu’elle partage avec lui, jette le sac de vêtements sur le lit. Elle retire son portefeuille de son sac à main, qu'elle déteste, c'est un cadeau de Neslin. Il est vert et scintillant, qui a pu avoir une idée aussi saugrenue de créer une telle horreur ? fit-elle en pensée. Dans une rage sourde, elle se déshabille rapidement, revêt un jean noir, un tee-shirt et une veste légère. C’est le printemps et la température est douce, elle n'aura pas froid. Elle enfile une paire de ballerines puis, elle s'empare d'un sac de sport qu'elle utilisera pour sa visite à la banque. Pour l’instant, son apparence importe très peu. Malgré toutes les remarques désobligeantes de Neslin, Lisa est une femme confiante. Elle est élancée, ses longues jambes sont bien modelées. Elle porte ses rondeurs avec assurance. Sa poitrine ronde est en proportion avec son buste. Son visage est oblong, racé, ses lèvres ne sont ni fines ni excessivement pulpeuses, mais bien dessinées. Elle aime ses yeux d'un bleu saphir, ses fossettes accentuant son sourire et ses longs cheveux ébène ondulant sur toute leur longueur. Lisa se précipite jusqu’à la porte de sortie derrière la résidence. Elle l'entrebâille afin de contrôler que personne ne se trouve aux alentours, la voie est libre. Elle court jusqu'au coin de la rue et se retrouve très vite devant l’arrêt d'autobus. La chance est avec elle, un car vient de s’arrêter. Elle paie son ticket au chauffeur et s’installe soulagée au fond du bus. Le trajet pour se rendre à la banque dure vingt minutes, elle a le temps de se calmer. Cette journée restera gravée dans sa tête si jamais elle arrivait à s’en sortir. Après être descendu à deux pas de la banque, elle se hâte de s’y rendre à grands pas. Fort heureusement pour elle il n’y a pas d’affluence et donc pas de queue à faire. Dieu se préoccupait de son sort à l’évidence. – Bonjour Madame, j’aimerais me rendre à mon coffre, s’il vous plait. – Bonjour Mademoiselle, bien sûr. Auriez-vous une pièce d’identité ? – Oui. Lisa lui présente son permis de conduire, l'employée l'examine. – Vous n'avez pas de carte d'identité ? – Je l'ai perdue récemment ... je vous avoue ne pas avoir eu le temps de faire les démarches nécessaires. … Je suis confuse. … Tu as l'air plutôt sympathique, prends pitié de moi, pense Lisa. –Nous n'acceptons pas le permis de conduire comme pièce d'identité, l'informe l'employée. – Je comprends. Pourriez-vous contacter Monsieur Barthélemy ? – Vous le connaissez ? – Oui bien sûr que je le connais ! C’est lui qui a supervisé toutes mes démarches d’ouverture de compte ici et il m'a en outre conseillé de prendre un coffre, afin de sécuriser tous mes documents importants. S'il vous plait, je dois absolument me rendre à mon coffre, plaide-t-elle. Je suis certaine que votre supérieur acceptera de me rencontrer. – Entendu, je vais voir si Monsieur Dominique est libre. Je vous en prie, asseyez-vous. – Merci. Si vous n'y voyez aucune objection, je préfère patienter ici, je suis assez pressée. – À votre convenance, cela ne me prendra que quelques minutes. L'employée prit la direction des bureaux situés derrière les guichets. Lisa trépigne d'impatience, mais elle n'a pas le choix, elle doit accéder à son coffre. La guichetière revient vers elle. Je vous en supplie ! … dépêchez-vous, je n'ai pas toute la vie devant moi, elle risque même d'être rapidement écourtée si Neslin s'aperçoit de mon départ, pense Lisa – Il sera là dans un moment Mademoiselle. – Merci de votre amabilité, lui répond Lisa. – Je vous en prie, c'est tout naturel. Un homme d'une cinquantaine d'années se joint à elles. – Mademoiselle Parker ! Comment vous portez-vous ? – Monsieur Dominique, je suis enchantée de vous revoir. Je suis désolée de perturber votre emploi du temps chargé. – Je vous en prie Mademoiselle Parker, vous m'apportez une agréable distraction. En quoi puis-je vous être utile ? –Votre employée m'a informée, que les modalités de visite des coffres requièrent une carte d'identité. Je ne possède malheureusement que mon permis de conduire. – Mademoiselle Parker, pour vous, nous allons faire une exception à la règle, puisque j'ai eu le privilège de vous présenter notre banque, ainsi que nos différents services. Madame Keen, j'accompagne Mademoiselle Parker aux coffres. – Madame Keen, merci de votre aide, je vous souhaite une excellente fin de journée. – À vous de même Mademoiselle. Lisa, en compagnie de Monsieur Dominique, se rend finalement aux coffres. Après avoir retiré le nécessaire à son évasion, elle fait ses adieux au responsable, en le remerciant chaleureusement. Elle sort précipitamment avec son sac de sport rempli d’argent liquide, d'un portable et d’une perruque. Cela aurait été plus prudent pour elle d’éviter de prendre un taxi, afin ne laisser aucune trace de sa destination, mais son temps est compté, elle n'a pas le choix. A l’arrière du taxi qui l’amenait à la gare, elle réfléchit à ses prochaines actions. Elle tente de calmer les battements rapides de son cœur. Elle est presque libre. … Tout juste à l’entrée de la gare, Lisa observe les badauds et n’en croit pas ses yeux. Devant le dépôt de taxis, se trouvent quatre hommes de main de Neslin. Est-ce pour moi qu’ils sont là ? Ce n'est pas vrai ! Comment ces tarés ont-ils pu me localiser ? À voir ma tête, le chauffeur a dû se douter que j'allais tenter de m'enfuir. – S’il vous plait, ne vous arrêtez pas, je dois effectuer une course de dernière minute. Pouvez-vous me déposer devant un supermarché ? – Entendu jolie demoiselle ! Il y en a un, tout près. – Merci de m’y conduire au plus vite.
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