02.Un moment avec toi
2205 Words
Mon vol fut très long. Quand je suis arrivé à l'aéroport d’Ohio vers six heures du matin, j'ai acheté une puce et j'ai pris un taxi pour aller dans un modeste hôtel pas trop loin.
J'ai appelé ma mère pour lui dire que je suis bien arrivé. Je me suis reposé un peu, avec le décalage horaire ce n'est pas facile. Vers 15h je décide d'appeler Nancy pour lui dire que je suis dans la même ville qu'elle.
Je prends mon téléphone pour composer le numéro que Nadia m'a donné.
Nancy : allo ? Dit-elle en décrochant.
Moi : salut Nancy
Nancy : c'est qui s'il vous plaît ?
Moi : c'est Bachir.
Nancy : ah Bachir j'ai cru voir un numéro des États Unis, mais attends comment tu as eu mon numéro ?
Moi : primo tu ne t'es pas trompé c'est bien un numéro des USA et secundo tu crois vraiment que tu pouvais disparaître comme ça.
Nancy : tu es sérieux là, non mais je rêve ou quoi ? Toi ici ?
Moi : non tu ne rêves pas.
Nancy : mais qu'est-ce que tu fais à Ohio ?
Moi : j'ai toutes les raisons de venir ici.
Nancy : tu es vraiment sérieux ?
Moi : oui très même, s'il te plaît passe ton adresse je vais te rejoindre maintenant.
Nancy : ok je t'envoie un texto maintenant.
Moi : ok j’attends.
Nancy : allez bye !
Moi : au revoir.
Je raccroche et une minute après je reçois son message. Je descends pour déjeuner dans un snack à côté avant de prendre une douche pour afin partir chez Nancy. Quand je suis arrivé devant la porte de son appartement je l'ai appelé pour qu'elle m'ouvre la porte. Je pense que c'est quand elle m'a vu qu'elle m'a vraiment cru.
Nancy : Bachir ?
Moi : en chair et en os.
Nancy : vas-y entre.
Moi : merci dis-je en rentrant avant qu'elle ne referme la porte derrière moi.
C'est un petit appartement, il y'a un salon ouvert à l'entrée.
Nancy : tu dois vraiment être fatigué
Moi : pas trop j'ai juste un peu sommeil, tu sais j'avais juste cette petite valise.
Nancy : hum assieds-toi je te prépare un truc à manger.
Moi : je n’ai pas faim maintenant assieds-toi s'il te plaît, dis-je en m'asseyant sur le sofa.
Nancy a fait de même.
Moi : c'est vrai que tu es enceinte ?
Nancy : donc c'est pour ça que tu as fait tous ces kilomètres.
Moi : réponds-moi s'il te plaît.
Nancy : oui et alors.
Moi : et tu comptais me le cacher ?
Nancy : pas pour toujours mais je ne voulais pas que tu penses que j'allais utiliser cet enfant pour te récupérer.
Moi : en tout cas nous sommes tous les deux responsables et je vais assumer jusqu'au bout.
Nancy : tu es là uniquement pour ton enfant mais ne t'en fais pas je ne vais jamais te séparer de ton enfant tu peux dormir tranquille.
Moi : je suis là pour vous deux, je dois te soutenir, je sais que ces neuf mois ne seront pas faciles pour toi.
Nancy : ne t'inquiète pas Nadia sera là.
Moi : je ne vais pas repartir au Sénégal sans toi, sois en sûr.
Nancy : tu deviens fou.
Moi : je ne plaisante pas.
Nancy : moi je vais rester ici, tu sais que je ne veux plus voir mes parents
Moi : je te prendrais un appartement si tu veux.
Nancy : je n'ai besoin de rien venant de toi, je peux prendre soin de moi, après l'accouchement tu auras tous les droits sur l'enfant.
Moi : tu ne m'as bien entendu je crois.
Nancy : je ne bougerai pas d’ici.
Moi : on verra ça, d'ailleurs je vais acheter les billets ce soir, ma mère m'a donné deux jours pour repartir au Sénégal, elle m'a dit qu'elle ne nous fait pas confiance.
Nancy : elle croit que je suis une fille facile, comment pourrais-je la regarder dans les yeux et pourtant je ne suis pas mauvaise c'était la première fois et je suis tombée enceinte comme ça me dit-elle avec les larmes aux yeux.
Je l'ai pris dans mes bras pour qu'elle se calme.
Moi : Nancy tout le monde sait que tu es une fille bien ça peut arriver à tout le monde, en plus mes parents sont plus fâchés contre moi mais ça peut arriver à tout le monde
Nancy : je ne peux pas retourner au Sénégal, je n'ai plus rien là-bas, je veux refaire ma vie ici.
Moi : tu te trompes tu as tout là-bas, tes parents resteront tes parents, malgré tout le mal qu'ils t'ont fait je suis sûr qu'ils t'aiment plus que tout, et puis moi je ne te laisserai jamais tomber quoiqu'il arrive. Je serais là pour toi et je veux être là pour cet enfant que tu portes dans ton ventre.
Nancy : Mais je ne pense pas que ce soit ce qu'il y'a de mieux pour moi, tu connais mes sentiments pour toi et je ne veux pas te voir chaque jour en sachant que tu appartiens à quelqu'un d'autre.
Moi : on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.
Nancy : mais tu vas bientôt te marier.
Moi : Cherifa est partie, elle ne veut pas m'épouser alors que tu portes mon enfant.
Nancy : je ne voulais pas ça, crois-moi.
Moi : je sais, mais c'est ce qu'elle a décidé.
Nancy : de tout façon ton cœur bat pour elle, et ça ne changera jamais
Personne n'a parlé pendant quelques secondes.
Moi : alors tu es allé voir un médecin.
Nancy : oui, je suis à quatre semaines de grossesse.
Moi : et comment tu as su au début ?
Nancy : j'étais parti au sauna un jour et je me suis évanouie ; quand je me suis réveillé je me suis dit que ce n’était pas normal que la chaleur me fasse cet effet aussi rapidement, et en plus je continuais à sentir une faiblesse donc je suis allé voir le médecin
Moi : j'espère que tout se passera bien, même si c'était inattendu je veux vraiment voir cet enfant naître et grandir.
Nancy : moi aussi, j'ai le même sentiment.
Moi : On sera liés à jamais.
Nancy : c'est le cas, bon dis-moi tu veux sûrement te reposer.
Moi : bon je veux juste dormir un peu
Nancy : oui normal, viens je vais te montrer la chambre tu pourras poser tes affaires.
Moi : ok allons y.
Je suis allé dans la chambre et j'ai enfilé mon pyjama avant de plonger sur le lit. J'ai dormi profondément avant que Nancy ne vienne me réveiller à minuit pour le dîner. Je l'ai rejoint à table après m'être débarbouillé.
Moi : hum ça sent bon.
Nancy : des lasagnes.
Moi : ah super !
Nancy : comment vont les gars ça fait un fait un bail que je n'ai plus de leurs nouvelles me dit-elle en remplissant mon assiette.
Moi : ils vont bien. Au fait tu sais que normalement c'est aujourd'hui le mariage de Mamie.
Nancy : quelle Mamie ?
Moi : ton amie, l'ex de Papis.
Nancy : quoi ? Depuis quand est qu'ils ont rompu.
Moi : mais vous êtes amies non ? Tu devais savoir.
Nancy : je ne la considère plus comme une amie. Ma mère était malade et j'étais out. Au lieu d'essayer de comprendre, elle partait raconter partout que je suis une mauvaise copine, que je les ai délaissés et que je m'en fou de mes potes.
Moi : waouh ! Dis-je choqué.
Nancy : alors que c'est moi qui devais me plaindre, je n'ai pas eu le soutien des filles du groupe mais bon moi je suis bien comme ça loin des hypocrites.
Moi : en tout cas elle devait se marier aujourd'hui.
Nancy : mais ils s'aimaient trop Papis et elle.
Moi : personne ne comprend, Papis souffre énormément.
Nancy : il peut trouver mieux.
Moi : c'est ce qu'on dit aux autres mais on sait que l'amour ne dépend pas de ça.
Nancy : c'est vrai chacun donne des conseils qu'il ne suit pas.
Moi : après tout c'est le cœur qui choisit.
Nancy : j'espère juste que parfois le cœur arrive à changer d'avis
Moi : je l'espère aussi.
Nancy : Bachir ?
Moi : oui ?
Nancy : tu as un grand cœur, mais ne laisse pas ta gentillesse te priver de ton bonheur.
Moi : sois plus clair.
Nancy : est que ta place est vraiment ici ?
Moi : peut-être oui, peut-être pas mais tu vas rentrer avec moi.
Nancy : tu es trop têtu.
Moi : je sais.
Nancy : on verra.
Moi : je dois réserver, non je vais réserver.
Nancy : tu ne changeras jamais.
Moi : jamais.
On a continué de discuter tranquillement et quand on a fini de dîner, à une heure du mat, Nancy me dit qu'elle doit dormir.
Nancy : bon il y'a une seule chambre ici comme tu as pu le constater.
Moi : ok donne-moi une couverture je vais dormir dans le salon.
Nancy : je te donne mon ordi comme ça tu peux regarder un film si tu n'as pas encore sommeil.
Moi : d'accord.
Elle est partie dans sa chambre pour revenir avec une couverture, un oreiller et son pc portable.
Moi : merci Nancy !
Elle : je t'en prie, allez bonne nuit Bachir.
Moi : dors bien.
Elle : merci.
Quand elle est partie dans sa chambre j'ai allumé son ordi, je veux juste regarder les résumés des matchs que je n'ai pas pu regarder. Après ça je me suis couché enfin même si j'ai toujours du mal à dormir.
**********
Je suis réveillée par la sonnerie de mon téléphone, c'est ma mère qui m'appelle. Je suis choqué en voyant l'heure, il est quinze heures.
Moi : allo maman, dis-je en décrochant.
Maman : tu dormais ?
Moi : oui je suis trop fatigué.
Maman : comment va Nancy ? Surtout côté moral.
Moi : elle va bien mais elle est un peu gênée face à la situation.
Maman : j'espère que tu n'as pas oublié ce que je t'ai dit.
Moi : à propos ?
Maman : rentre le plutôt possible et ne recommencez pas vos bêtises.
Moi : maman je te jure que c'était juste une fois.
Maman : ah oui c'est ça, tu as appelé ton père ?
Moi : toi-même tu sais que je suis un trop gênée.
Maman : il faut que ça passe, tu l'appelles après d'accord ?
Moi : d'accord maman.
Maman : tu peux donner ton téléphone à Nancy, je vais lui parler pour la rassurer.
Moi : maman je suis au lit comme ça, je ne sais même pas où est ce qu'elle est, on t'appellera après promis.
Maman : ça me va, allez prenez soin de vous et surtout ne faites aucune bêtise dit-elle sur un ton ferme.
Moi : maman !
Maman : j'ai raison allez au revoir.
Moi : au revoir maman.
Après avoir raccroché je me suis levé pour chercher Nancy dans la maison. Quand je suis entrée dans la chambre j'ai trouvé un petit mot où elle me dit qu'elle devait sortir faire des courses. Elle est folle cette fille.
J'en ai profité pour prendre mes affaires dans la chambre. J'ai pris une douche et j'ai porté un bermuda et un sweat-shirt.
J'ai trop faim et je vais alors dans la cuisine pour voir s'il y'a quelque chose à manger. J'ai trouvé des croissants et je me suis fait une tasse de café.
Quelques instants après Nancy est revenu avec beaucoup de sachets. Elle me trouve en train de regarder la télévision.
Nancy : hey tu t'es en enfin réveillé, viens m'aider avec ça s'il te plaît.
Moi : mais pourquoi tu as acheté tout ça alors qu'on doit repartir ?
Nancy : est-ce que tu peux juste m’aider Bachir.
J'ai pris tous les sachets et je les ai ramenés à la cuisine.
Nancy : tu as mangé quelque chose ?
Moi : des croissants.
Nancy : ok je vais te préparer un truc.
Moi : repose-toi, et si tu as faim je peux t'inviter pour qu'on mange dehors.
Nancy : je ne suis pas fatiguée mais on doit sortir après, tu ne vas pas rentrer sans visiter quelques endroits quand même.
Moi : je suis partant mais pour le moment repose toi, tu ne dois pas faire beaucoup d'efforts en plus je n'ai pas faim là.
Nancy : ok comme tu veux.
Moi : moi je vais regarder un match.
Nancy : ah non ! On va regarder un truc tous les deux.
Moi : ok on va dans le salon.
Nancy sort de la cuisine en courant juste pour prendre la télécommande. Je l'ai rejoint et on s'est assis sur le canapé en face de l'écran plasma.
Nancy : hum pas de football.
Moi : il y'a rien à regarder à part ça.
Nancy : on je vais mettre un film sur mon pc et on va le connecter à la télé.
Moi : tu sais qu'on n'aime pas les mêmes genres de film.
Nancy : je te laisse choisir.
Moi : hum comédie.
Nancy : ah j'avais vu la b***e annonce d'un film de Ahmed Sylla.
Moi : l'ascension ?
Nancy : oui c'est ça.
Moi : j'ai déjà regardé mais tu peux mettre on va bien rigoler.
Nancy : d'accord, allez c'est parti !
On s'est assis confortablement en face de la télé, la couverture sur nos jambes. Le film est vraiment trop bien, on a beaucoup rigolé.
A un moment donné Nancy a posé sa tête sur mes épaules et moi je n'ai pas pu m'empêcher de mettre mon bras autour de ses épaules.
On est bien comme ça tous les deux, on en a oublié nos problèmes.
Nancy : Bachir ?
Moi : oui Nancy.
Nancy : tu peux réserver, je vais rentrer avec toi, donne-moi juste le temps de me préparer.
Moi : super ! Dis-je en souriant, je serais présent pour toi durant ces moments.
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