Le jeune homme se taisait, ne trouvant pas une parole pour tranquilliser l’esprit effaré de cette grande enfant de treize ans, toute frémissante et toute peureuse, à son premier b****r d’amour. Il la serrait doucement contre lui, il devinait qu’il la calmerait, s’il pouvait lui rendre le tiède engourdissement de leur étreinte. Mais elle se débattait, elle continuait : « Si tu voulais, nous nous en irions, nous quitterions le pays. Je ne puis plus rentrer à Plassans ; mon oncle me battrait, toute la ville me montrerait au doigt… » Puis, comme prise d’une irritation brusque : « Non, je suis maudite, je te défends de quitter tante Dide pour me suivre. Il faut m’abandonner sur une grande route. – Miette, Miette, implora Silvère, ne dis pas cela ! – Si, je te débarrasserai de moi. Sois rai

