Rolande pleura à l’évocation de ces souvenirs… Rose-Lys ne cessait de lui caresser les mains qu’elle pressait contre son cœur. Et comme la pauvre victime, peu à peu, avait élevé la voix, les autres rapatriées, dans le compartiment, s’étaient mises à écouter le récit d’un calvaire auprès duquel n’était rien ce qu’elles-mêmes avaient enduré pendant leur exil. Pourtant, celles-là aussi portaient sur leurs traits amaigris et jaunis, faces de malades, hélas ! et de tuberculeuses, l’accusation qui ne s’effacerait jamais contre la cruauté de geôliers pareils à des bêtes ! Rolande reprit : — Pendant quatre jours, enfin, ce fut la suppression complète de toute nourriture… Supplice de la faim, supplice de la soif, c’est horrible… On ne peut pas s’imaginer… J’eus de la fièvre. Je délirai… Dans me

