Couverture-2

2009 Words
Je ne réponds pas, mais ne la quitte pas du regard. — C’EST COMPRIS ? Je ne le tolérerais pas une deuxième fois ? Est-ce bien clair ? Me dit-elle aussi froidement qu’elle peut le laisser paraître. Mais c’est sans compter sur mon sens de la répartie. — Cela veut-il dire qu’une fois le procès terminé et que vous aurez obtenu ma présomption d’innocence, ce que j’attends de vous évidemment. Je pourrais vous prendre et vous b****r sauvagement contre cette fenêtre Alice. Cela me convient vraiment bien. Vous êtes une belle négociatrice, mademoiselle Molina. Elle me regarde d’un air béat. Sur ce, je tourne les talons et sors de son bureau. Je passe devant un homme, qui me toise de haut en bas. Je me demande qui il est. Il ressemble à ces fils à papa, qui ont dû faire Harvard sans forcer, et à qui on a donné la purée à la petite cuillère en argent. Le genre de mec qui me répugne, parce qu’en ayant toujours eu tout ce qu’il veut, il pense que tout lui est acquis. Je vais à l’ascenseur, mon téléphone se met à vibrer. — Allô ? Oui papa. Tout va bien. Non, ils n’ont absolument rien contre moi. Mais d’être ton fils, ne m’aide pas tu le sais très bien. C’est comme ça depuis la nuit des temps. Je soupire. Oui, je passe te voir tout à l’heure. Ciao. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent, une petite blonde bien pulpeuse y est déjà. Elle me regarde de haut en bas. Elle, moi dans l’ascenseur ? Pourquoi pas ? Après tout, je me tape une trique d’enfer depuis qu’Alice a fait son apparition dans cette piètre journée. Enfin ma matinée. Je sens que la journée va être longue. J’appuie sur le 0, la petite blonde porte un badge, Milla. Intéressant. — Bonjour Milla, vous descendez ? lui dis-je de ma voix de velours. Elle me glisse un regard et je sens que je ne lui suis pas indifférent. Tant mieux, il faut vraiment que j’évacue la tension sexuelle qui me consume. — Oui, je vais prendre ma pause déjeuner. Me dit-elle de sa petite voix pleine de sous-entendus. Rien que de l’entendre, j’imagine le son qu’elle doit faire en jouissant. — Puis-je vous accompagner ? Je ne vis pas très loin d’ici. Dans le Penthouse de l’hôtel « Quatre saisons ». Ils ont un excellent restaurant. Même si je ne vais sûrement pas l’emmener déjeuner, mais plutôt directement dans ma chambre. Je vois qu’elle a très bien saisi la proposition et acquiesce. Très bien. Voilà qui va arranger mon petit souci. Enfin « petit » c’est me sous-estimer. Mon énorme dard en érection, qui ne demande qu’à sortir de son cocon, va être ravi de pouvoir passer à l’action. Chapitre 3 * Le con et la connasse * Alice Lorsqu’il sort de mon bureau, je respire enfin. Je n’avais même pas senti que mon souffle s’était coupé. La pièce est grande, claire et raffinée pourtant quand il l’occupait, elle m’a paru petite et étroite. Maintenant, c’est comme si on avait poussé les murs. En revanche, me sentir proche de lui ne m’a pas dérangée. C’est la sensation du désir qui me gêne le plus. J’ai la sensation d’avoir déjà connu ça. Mais de ne pas m’en souvenir. C’est vraiment bizarre. Dans quelle merde me suis-je f****e ? C’est bien la première fois que je me sens attirée par un client. Tony Galvano.... Bizarrement, ce nom me paraît familier lorsque je le prononce. Ce doit être à cause de la réputation de son paternel. Roberto Galvano, un homme de la cinquantaine, après qui le FBI court depuis pas loin de trente ans. Le roi du trafic de drogue et bien d’autres choses dont nous n’avons pas d’éléments officiels. Le genre de trafiquant qui ressemble au Parrain et avec qui on ne parle pas directement parce qu’il a vingt hommes autour de lui. Tel un prince des Émirats arabes. Ce doit-être difficile quand même de vivre dans cet environnement. Des hommes violents partout, des meurtres, des accusations, la cavale et j’en passe. Je me demande comment Tony vit tout ça. Il a l’air gentil, innocent à des moments puis un vrai con une minute après. Il faut que j’arrête de penser à lui. Je souffle un coup et me ressaisis. J’appelle ma collègue Lexie. Elle est ce qu’il me faut précisément à cet instant. Lexie est ma collègue, mais aussi ma meilleure amie, cette grande blonde sulfureuse en fait tourner des têtes sur son passage. Mais elle reste toujours indifférente à tous les hommes qui lui tournent autour. Elle essaie toujours de me prouver par A plus B que ce n’est pas elle, mais moi que les hommes regardent. Elle est humble, brillante et fidèle et c’est ce que j’aime chez elle. Si j’avais une sœur, ce serait Lexie. Je suis un peu complexée à ses côtés. Oui, ce n’est sûrement pas du haut de mon mètre soixante et de ma taille quarante que je vais attirer les foules. J’ai toujours eu des hanches pleines et un fessier très rebondi. Je suppose que c’est pour compenser mon manque de poitrine, à peine un bonnet B. Je dirais que mon atout, ce sont mes yeux qui interpellent toujours. Mon visage n’a pas de particularité, mon nez est droit et fin alors que celui de Lexie lui, est petit, rond et retroussé. Ce qui lui donne un air de petite fille sage, ce qu’elle est loin d’être soit dit en passant. Mes cheveux sont noirs de jais, brillants, coupés courts en carré légèrement plongeant, ce qui rend mon air strict, mais qui me donne l’assurance nécessaire pour être l’avocate sérieuse que je suis. Lexie, elle, a des cheveux magnifiques. Ils sont d’un blond lumineux avec un reflet proche du roux. Un acajou clair en quelque sorte. Rien avoir avec ces blondes peroxydées comme cette satanée Milla. — Lexie, tu crois que tu peux annuler mes rendez- vous de cet après-midi s’il te plaît ? J’ai besoin de rentrer. Une migraine. — Oui bien sûr. Ça va ? Tu ne me caches rien, hein ma belle ? Mais comment fait-elle pour toujours tout savoir ? — Mais non Lexie, dis-je dans un soupir las. — OK ma belle. Tu n’hésites pas si besoin. Tu sais que je suis toujours là pour toi. Et puis j’aime bien passer te voir et discuter avec Aaron. Elle raccroche. Un vrai amour. Mais elle demande de plus en plus après mon frère. Me voilà donc dans le parking pour reprendre ma New Beettle, lorsque je le vois, lui. Mais attendez, je rêve ! Il est avec cette g***e de Milla. p****n ! Moi qui voulais rentrer prendre une douche froide pour calmer le feu qui irradie mon corps. Là, c’est fait brutalement. Mais au moins, mes pulsions sont éteintes. Le lancinement incessant de mon entrejambe est loin. Je sens la fureur qui me gagne. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Pourquoi suis-je en colère de le voir avec Milla ? Il ne me doit rien. Il n’est pas à moi et il ne le sera jamais. p****n, il m’a repéré. Il s’approche. — Comme on se retrouve, vous partez ? dit-il avec son air narquois. Je n’ai pas envie de lui répondre. Je me force d’être courtoise, car c’est comme ça que mes parents m’ont élevée, les valeurs familiales avant tout. — Oui, je pars. J’ai un rendez-vous. Je ne vais sûrement pas lui dire qu’il me fait transpirer à chaque fois que j’entends sa voix, qu’à chaque regard de sa part ma culotte devient un peu plus humide, que je le désire comme je n’ai jamais désiré personne. — Vous avez un rendez-vous avec un homme Alice ? dit-il de sa voix rauque. Un rendez-vous professionnel ? Il est insistant et veut savoir où est ce que je me rends, mais ça ne le regarde pas. Je le connais depuis ce matin et il prend ses aises. — De quoi je me mêle ? J’ai un rendez-vous, point. Je n’ai pas de compte à vous rendre. — Moi non plus, Alice... dit-il en souriant. Hein ? Mais qu’est-ce qu’il dit ? Je ne vois pas où il veut en venir. Ou peut-être que si. Alice, arrête de n’entendre que du sexe dans sa bouche. Si seulement, il pouvait être mon jouet, une petite heure. Ma respiration s’accélère en pensant à tout ce qu’il me ferait, à tout ce que je lui ferai. Je sens mes joues rosirent. Je tente un regard incrédule. — Ne faites pas mine de ne pas comprendre ce que je vous dis, me dit-il. — Pardon ? Je ne vous ai rien demandé. Si tu savais, je crois que tu pourrais me demander n’importe quoi. Mais je suis une fille respectable, et les hommes dans ton genre je sais ce que ça vaut. Et par- dessus tout, j’ai une réputation à tenir. Je n’ai pas bossé autant dans le but de tout foutre en l’air pour un voyage au septième ciel avec toi Ducon. — Votre regard, votre expression quand vous m’avez aperçu avec Mina, je vous ai vue. Vous êtes jalouse, dit-il en ricanant. — Milla, elle s’appelle Milla. Et je ne vois pas de quoi vous parlez. Vous avez des comptes à rendre à la justice, pas à moi. Mais j’avoue que j’aimerai savoir ce que vous faites avec elle ? Vous avez décidé de changer d’avocat finalement ? De vous tourner vers quelqu’un d’autre que moi ? Lui dis-je non sans sous-entendus. Je n’ai pas pu m’en empêcher, il a le don de me faire sortir de mes gonds, c’est horrible. Jamais un être humain ne m’a autant agacé. — Moi, changer d’avocate ? Non, du tout. Me dit-il tout sourire. Et puis, vous ne pensez tout de même pas que je vais rendre des comptes à la justice sur ce qui se passe dans mon lit ? Il me regarde d’un air sauvage et se mord les lèvres. Je ne sais pas si c’est pour se retenir de rire ou pour se foutre de la tête que j’ai faite quand il a dit le mot « lit ». Je viens encore de lui prouver que de le voir avec Milla me dérange. Merde ! Je n’en peux plus de le voir, il faut vraiment que j’y aille, car, plus je reste en sa compagnie, plus je m’enfonce. — Stop ! Je ne veux pas savoir ! Vous êtes vraiment... Il me coupe. — Sexy ? Attirant ? Sensuel ? Je souffle et lève les mains en l’air en signe d’agacement avant de les laisser retomber. — Horrible ! Vous êtes horrible et l’être le plus odieux que je connaisse. Bonne journée. Je le laisse planté là et monte dans ma voiture. Je démarre rapidement. Il traverse pour rejoindre Milla, sans me jeter un œil. Il a l’air subitement pressé. Tu m’étonnes, madame culotte ouverte va bien le satisfaire. J’en ai la gerbe. Je jette un œil dans mon rétro, il la prend par la taille et disparaît avec elle dans la foule. Je n’avais jamais remarqué qu’il était possible de disparaître en un claquement de doigts dans la foule à la pause de midi. C’est vrai, qu’il y a beaucoup de monde qui vient déjeuner ici. Entre le parc, qui à cette époque de l’année est en pleine floraison et les doux rayons du soleil de printemps qui font surface, Central Park, devient un endroit magnifique. Je monte le son pour m’évader. Work de Rihanna passe à la radio, ce qui me ramène immédiatement à penser au bureau. Je change de radio. Tiens du classique, ça va me détendre un peu. Quelle matinée ! Vivement que je rentre à la maison Chapitre 4 * La famille * Alice À peine rentrée, je remarque qu’Aaron est là. Il ne s’attendait sûrement pas à me voir rentrer de si bonne heure. Je suis une mordue de travail et il m’arrive souvent de rentrer après 19 h alors que je suis censée terminer à 17 h. Mais je me retrouve toujours avec des clients difficiles, des dossiers sensibles et des cons. Comme aujourd’hui d’ailleurs. J’ai décrété pour l’instant qu’une pause s’impose. Je me débarrasse de mon sac et ma pochette sur la console à l’entrée. Je m’observe dans le miroir. J’ai un teint affreux. Ce doit être à cause des allers- retours émotionnels que déclenche chez moi ce Galvano. Je me sens à l’étroit dans mes vêtements, mon c******s gonflé de désir demande à être soulagé. Aaron étant présent dans la maison, je vais devoir prendre mon mal en patience. Mon frère me regarde et fait pivoter son fauteuil dans ma direction. Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Il voit bien que quelque chose me tracasse. Mais ne dis rien. Je décide de lancer la discussion pour qu’il ne s’inquiète pas. — Comment s’est passée ta journée frérot ? — Ma matinée tu veux dire, que fais-tu déjà à la maison ? Il est bien tôt pour que tu rentres ? Un problème ? — Non, non ça va Aaron. Juste une migraine, je vais prendre une douche, annoncé-je en m’esquivant. — OK, la prochaine fois appelle avant de rentrer. On ne sait jamais, j’aurais pu être en charmante compagnie, dit-il avec son sourire charmeur. Tu sais, les personnes en fauteuil ont aussi des liaisons... — Oula stop ! Je t’aime Aaron, mais je ne veux pas savoir ce que tu peux faire comme folies avec ton corps, lui dis-je en le coupant.
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