18h30 – Retour à la maison
Élise ouvre la porte de leur maison. Elle porte encore le parfum léger du café où elle a ri quelques heures plus tôt. Son sourire s’estompe dès qu’elle entre.
L’odeur de l’alcool est omniprésente. Le salon est en désordre : bouteilles vides, cendriers pleins, vêtements jetés à même le sol. Antoine est affalé sur le canapé, les yeux rouges, le visage tiré.
— T’étais où ?! grogne-t-il en la voyant entrer.
— Je suis sortie. J’avais besoin d’air.
Elle tente de contourner la discussion, de passer dans la cuisine, mais Antoine se lève brusquement, instable.
— Besoin d’air ? Ou besoin de voir un autre homme, c’est ça ?!
— Tu es ivre, Antoine. Repose-toi. On en parlera quand tu seras lucide.
— Tu te fous de moi ! hurle-t-il. Il saisit un verre sur la table et le jette au sol. Il éclate en mille morceaux.
Élise recule, apeurée.
— Antoine, arrête ! Tu n’es plus toi-même !
— Moi-même ? C’est toi qui changes, Élise. Depuis quand tu me parles comme ça ? Tu crois que tu peux me quitter ? Tu crois que je vais te laisser faire ?
Il s’approche, hors de lui. Avant qu’elle ne puisse bouger, il la gifle violemment.
Élise tombe contre la porte de la cuisine, une main sur sa joue.
Un silence froid s’installe. Antoine, même ivre, comprend ce qu’il vient de faire. Il chancelle en arrière.
— Élise… je…
— Assez ! crie-t-elle, les yeux pleins de larmes mais la voix ferme.
— C’est fini, Antoine. Tu entends ? FINI. Je ne peux plus vivre comme ça. Tu me détruis. Tu as détruit tout ce qu’on avait.
Il tente de s’approcher.
— Je t’aime, Élise… Je vais changer, je te le promets…
— Tu me le promets depuis des années, Antoine ! Et chaque fois, c’est pire. Aujourd’hui, tu m’as levé la main. Et demain ? Tu vas me tuer ?
Elle se dirige vers la chambre, prend un sac et commence à y jeter quelques affaires.
— Où tu vas ?!
— Chez une amie. Et demain, j’irai voir un avocat. Je demande le divorce.
Il titube, tente de l’arrêter.
— S’il te plaît… Ne fais pas ça.
Elle s’arrête à la porte, le regarde une dernière fois.
— Tu m’as déjà perdue, Antoine. Tu étais trop occupé à boire pour t’en rendre compte.
Et sans un mot de plus, Élise quitte la maison, laissant derrière elle le bruit étouffé des sanglots d’un homme brisé... mais trop tard.
Très bien, voici la suite développée avec émotion, centrée sur Élise et le soutien de ses proches :
Le lendemain matin – Chez sa sœur, Nadia
Élise est assise sur le canapé, une tasse de thé entre les mains. Son visage est marqué par la fatigue, mais son regard est plus clair qu’il ne l’a été depuis longtemps. Nadia, sa grande sœur, l’observe en silence depuis la cuisine.
— Tu veux un peu plus de sucre ? demande doucement Nadia.
— Non, merci. C’est parfait.
Le silence s’installe à nouveau. Puis Élise inspire profondément.
— Nadia… j’ai décidé de divorcer.
Nadia ne dit rien tout de suite. Elle repose doucement la cuillère, puis vient s’asseoir à côté de sa sœur.
— Tu sais depuis combien de temps j’attends que tu prononces ces mots ?
Élise sourit faiblement.
— Je sais. Tu me l’as souvent dit… mais je voulais croire qu’il pouvait changer.
— Tu es restée bien plus longtemps que beaucoup d’autres, Élise. Tu as été forte. Mais maintenant, c’est toi que tu dois sauver.
Élise baisse les yeux, émue. Juste à ce moment-là, leur frère Karim arrive. Il entre avec son grand manteau et une expression inquiète.
— Je suis venu dès que j’ai vu ton message.
Il s’approche et embrasse sa sœur.
— Il t’a fait du mal ?
— Oui. Il m’a frappée, Karim. Hier soir.
Un silence tombe. Karim serre les poings.
— Tu ne retournes plus là-bas. Plus jamais. C’est fini.
Élise hoche la tête.
— Je vais voir un avocat demain. Je veux que ce soit officiel.
— Tu as tout mon soutien, dit-il fermement.
— Et celui de toute la famille. Personne ne te jugera, Élise. On t’aime. On veut que tu sois en paix.
— Tu mérites l’amour, pas la souffrance, ajoute Nadia en posant une main sur la sienne.
Élise sent les larmes monter, mais cette fois, ce ne sont pas des larmes de douleur. C’est un soulagement. Elle n’est pas seule.
— Merci… je crois que je peux respirer à nouveau.