Dans le fond de la boutique, le temps semblait suspendu.
Victor observait Lyna ranger une étagère avec soin. Chaque geste qu’elle faisait était délicat, précis, comme si tout ce qu’elle touchait méritait de l’attention. Il se surprenait à la regarder souvent, simplement pour s’assurer qu’elle était bien réelle.
— Tu veux quelque chose à boire ? demanda Lyna en se retournant vers lui.
— De toi ? Toujours. répondit-il avec un petit sourire malicieux.
Lyna rit doucement, puis disparut un instant dans l’arrière-boutique. Elle revint avec deux verres de bissap frais.
— Je te garde en vie avec mes boissons maison maintenant ?
— Tu fais plus que ça. Tu me rappelles que je peux encore respirer.
Ils s'assirent à nouveau, leurs genoux se frôlant. Lyna posa sa main sur celle de Victor.
— Tu n’as pas à dire ce que tu vis chez toi. Je le sens. Mais je veux que tu saches… ici, tu peux juste être toi. Tu n’as rien à prouver. Rien à supporter.
Victor soupira, longuement, comme s’il déposait un fardeau invisible.
— Avec toi, j’ai l’impression d’exister à nouveau. Et parfois… j’ai peur que ce soit trop beau pour durer.
Lyna s’approcha un peu plus, leurs visages désormais à quelques centimètres. Son regard plongeait dans le sien.
— Ce n’est pas trop beau. C’est juste… sincère.
Ils restèrent là, un instant, à se regarder en silence. Puis Victor prit doucement la main de Lyna et la porta à ses lèvres. Un b****r discret, respectueux, mais chargé d’émotion.
À 18h précises, Lyna ferma sa boutique.
Victor lui proposa de la raccompagner.
— Et si… je venais chez toi un moment ? Pas longtemps. Juste pour continuer cette parenthèse.
Lyna hésita un instant, puis hocha la tête.
— D’accord. Mais attention, je vais te traiter comme un roi.
— Je n’en attends pas moins. sourit Victor.
Ils montèrent en voiture, Victor tenant la portière ouverte pour elle, un geste simple mais qui fit battre le cœur de Lyna un peu plus fort
Assise sur le bord de son lit, les bras croisés, Camille fixait l’écran de son téléphone avec une rage silencieuse. L’image de Victor tenant tendrement la main de cette femme dans la boutique d’habillement tournait en boucle dans son esprit. Chaque sourire échangé, chaque regard doux qu’il lui avait réservé, la brûlait comme du feu sur la peau.
Elle inspira profondément, puis composa un numéro qu’elle n’avait pas appelé depuis longtemps.
— Allô ? répondit une voix grave à l’autre bout du fil.
— C’est moi. Camille.
Un silence, puis un léger rire.
— Tiens donc. Madame Victor elle-même. Tu veux encore cacher un secret ou faire disparaître un problème ?
— Non. Pas cette fois. dit-elle d’un ton sec. Je veux qu’on donne une bonne leçon à une femme qui se croit au-dessus de tout.
— Dis toujours.
Camille se leva, marchant lentement jusqu’à la fenêtre, regardant les lampadaires qui s’allumaient peu à peu dans la rue.
— Elle s’appelle Lyna. Elle tient une boutique d’habits en centre-ville. Elle croit pouvoir voler mon mari avec ses jolis sourires et ses plats bien faits.
— Et tu veux quoi exactement ?
— Je ne veux pas qu’elle meure. dit-elle avec une froideur calculée. Je veux qu’elle ait peur. Qu’elle comprenne que certains hommes ne sont pas à prendre. Une simple leçon. Rien de trop grave.
— Des coups ? Une menace directe ?
— Soyez créatifs. Mais pas de sang. Pas d’armes. Intimidez-la. Brisez-lui un peu de cette confiance insolente. Et surtout… faites-le proprement.
— Ça te coûtera.
— Je paierai. Comme toujours.
Elle raccrocha sans un mot de plus. Ses doigts tremblaient légèrement, mais ses yeux brillaient d’un calme étrange. Elle se dirigea vers sa coiffeuse, prit son parfum, se regarda longuement dans le miroir
tu as choisi la mauvaise femme à défilé LYNA