Éric
La porte du cabinet claque derrière nous.
La climatisation ronronne. Les néons bourdonnent. Tout semble normal.
Mais rien ne l’est.
Je sens encore le parfum de Clara sur ma chemise. Et celui de Jade dans ma gorge.
C’est comme si je portais deux femmes à la fois.
L’une sur ma peau.
L’autre sous la peau.
— Tu veux un café ? me demande Jade, posée, détendue, comme si elle n’avait pas failli renverser ma vie quelques heures plus tôt, entre les tartines et les œufs brouillés.
— Oui, s’il te plaît.
Ma voix est trop calme. Trop lisse.
Comme si je lisais mon rôle sans plus le ressentir.
Elle part en cuisine. Je reste seul dans mon bureau, à fixer les dossiers qui s’empilent. Aucun ne me parle. Aucun ne me sauve.
Le silence se dilate.
J’aimerais croire que je peux tout effacer. C
