Chapitre 52 : La rage dévorait Patricia plus violemment encore que la douleur. La vieille femme l’écrasait, oui, mais à cet instant, c’était contre elle-même que sa colère se retournait. Elle aurait voulu mettre fin à tout, quitte à sombrer dans la mort, si seulement elle pouvait broyer cette matriarche sous ses mains. — Épargne-la ! C’est moi qu’il faut frapper ! cria sa mère en s’effondrant sur le sol, le front presque collé aux dalles, comme écrasée par un désespoir trop lourd. Le cœur de Patricia se contracta. Elle se souvenait de ces jours où, sous les coups, sa mère ne bronchait pas, ne disait pas un mot, détournant même le regard. Cette inertie glacée, elle l’avait toujours prise pour de la résignation. Mais aujourd’hui, c’était différent : elle suppliait, elle tremblait, elle

