### Chapitre 45 : Eve regagnait ses appartements d’un pas incertain, les yeux noyés de larmes qu’elle n’essuyait plus. Sa gorge était serrée, ses poumons brûlaient, et chaque respiration ressemblait à un sanglot étouffé. Elle marchait vite, comme pour fuir quelque chose d’invisible, mais rien ne calmait l’orage qui la ravageait. Un mouvement au détour du couloir la fit s’arrêter net. Roman apparut devant elle. Son visage se durcit aussitôt en l’apercevant. Elle voulut reculer, se détourner, disparaître avant qu’il ne lui adresse la parole. Mais une voix basse l’atteignit. — Eve. Ce nom, glissé comme une caresse, la transperça. Elle pivota lentement, le regard brûlant de rancune. — Ne prononce plus jamais mon prénom. Je t’ai assez prévenu. Ne m’adresse pas la parole. Ne me regarde

