XILe voisin des Dalban s’appelait Benoît Martin, un nom passe-partout. Sa propriété jouxtait celle des parents de Jonathan et il leur vouait une haine tenace et éternelle. C’était une maison bien polie, flanquée d’un jardinet propre sur lui, sans excès de zèle, n’invitant à rien, sûrement pas à la rêverie d’un promeneur solitaire. Le propriétaire ne me vit pas arriver d’un très bon œil. Il était du genre sanguin, à la carrure impressionnante, les cheveux noués en catogan, l’air menaçant, et je dus déployer des trésors de psychologie pour l’aborder.
Il se trouve qu’il avait fréquenté Pierre Lequeux et qu’il l’appréciait, l’ancien faisant également son jardin. J’alléguai que je venais de sa part et qu’il m’avait prévenu : « Il vous réservera le meilleur accueil. »
— Ce bon Pierre, dommage
