CHAPITRE XXVI – « Doramin était l’un des hommes les plus remarquables de sa race que j’aie jamais vus. Il était énorme pour un Malais, mais il ne paraissait pas seulement gros, il était imposant et monumental. Ce corps immobile, vêtu de riches étoffes, de soies colorées et de broderies d’or ; cette tête formidable, entourée d’un foulard rouge et or ; le gros visage rond et plat sillonné de rides, avec deux plis profonds et arrondis, descendus de chaque côté de narines larges et farouches, pour envelopper une bouche aux lèvres épaisses ; le cou de taureau ; le vaste front ridé, dominant des yeux au regard perçant et fier ; tout cela constituait un ensemble inoubliable, pour qui l’avait une fois aperçu. Son calme impassible (il bougeait rarement un membre, une fois assis), était une manifes

