Chapitre 59 : Draven. La forêt avait ce soir-là quelque chose de différent. Ce n’était ni la brume ni la lune — pourtant éclatante et suspendue, souveraine — mais l’atmosphère elle-même : lourde, saturée, presque étouffante. Lorsque j’ai franchi le cercle des arbres bordant la clairière de l’est, toutes les silhouettes se sont figées. Des dizaines de visages, des souffles retenus, une centaine d’yeux me fixant dans la pénombre. Guerriers, ouvriers, éclaireurs, anciens — l’ensemble de la meute réunie sous le regard de la lune. Jeffery se tenait à ma droite, solide et concentré. Dennis à ma gauche, les bras croisés, silencieux. Wanda, un peu en retrait, observait, son expression lisse comme du marbre. Je consultai ma montre d’un geste sec. Dix heures exactement. Parfait. Je pris

