Chapitre 56 Chaque mouvement m’arrachait une plainte muette. Mes muscles semblaient avoir été tordus, mes côtes comprimées sous une poigne d’acier. J’avais la sensation d’avoir roulé tout en bas d’une montagne avant qu’on me laisse là, disloquée, vidée de toute énergie. La douleur n’était pas franche : elle vibrait sourdement, lente et obstinée, comme une braise logée sous ma peau. Assise sur le bord du lit, je laissais mes jambes tremper dans une eau fumante où flottaient des herbes odorantes. Arya me frictionnait les pieds, tandis qu’entre mes doigts se réchauffait une tasse de tisane amère. Chaque gorgée adoucissait un peu plus les tiraillements qui me coupaient le souffle. À peine avais-je posé la tasse que Cora la récupéra prestement. Un soupir m’échappa. Azul entra à cet inst

