Chapitre 61 :
Draven.
Mes paupières portaient le poids d’une nuit quasi blanche. À peine deux heures de sommeil, émaillées de visions fugaces : des corps gisant, des silhouettes familières figées dans la mort. Et cette danse… obsédante.
Assise à l’extrémité de la table, je n’avais presque pas touché à mon repas, mon attention captée par Meredith. Elle, elle semblait étrangement sereine. Une tranche de pain doré sur laquelle le beurre fondait lentement, une gorgée de bouillon chaud, des champignons saisis à la poêle. Rien dans ses gestes ne trahissait la nuit qu’elle venait de traverser.
Je l’observais en silence. Ses mouvements étaient fluides, naturels. Ses cheveux relevés laissaient tomber quelques mèches qui caressaient sa nuque. Aucune trace de remords, aucune inquiétude visibl
