Point de vue: Don Ernesto Je ne sais plus quel jour on est. La lumière, l’air, le temps, tout m’échappe. Ici, dans ce trou, il n’y a que la douleur et l’attente. Chaque fois que mes paupières se ferment, je redoute l’instant où elles se rouvriront et que je le verrai. Lui. Caleb. Maudit soit ce gosse qui a appris à savourer la souffrance comme un art. J’ai survécu à des guerres, à des prisons, à des coups qui auraient dû m’achever. Mais jamais..jamais je n’ai senti une telle précision dans la cruauté. Il ne me bat pas au hasard. Non, il étudie, il observe, il me détruit morceau par morceau. Comme un artisan patient. Et moi, je suis son œuvre. Du pure sadisme! Mes doigts bandés me lancent, mes ongles arrachés suintent encore. Ma peau brûlée par ses lames porte l’odeur infecte de la cha

