Point de vue: Caleb Je n’ai plus aucune notion du temps. Les jours se succèdent, identiques, lents, étouffants. L’odeur antiseptique de l’hôpital s’incruste dans ma peau, et le bruit incessant des machines autour d’elle est devenu le seul rythme qui m’empêche de perdre complètement la tête. Le « bip » régulier qui prouve qu’elle est encore là, quelque part, suspendue entre nous et ce vide que je redoute tant. Bella. Mi hermosa. Toujours immobile, pâle, fragile..et moi, impuissant. Je m’installe dans le fauteuil près de son lit, les yeux fixés sur sa main, celle que je tiens sans oser la serrer trop fort. Elle est froide, tellement froide..Et chaque fois que je ferme les yeux, je revois ce sang, ce maudit sang qui m’a arraché la moitié de mon âme. Je n’ai pas mangé depuis des heures.

