Point de vue: Caleb
Le silence du couloir est une arme. Il me lacère de l’intérieur, plus cruel encore que les balles, plus lourd que les morts que j’ai semés dans ma vie. Le médecin est devant moi, impassible, son regard comme une paroi où je ne peux rien lire. J’essaie, je scrute, mais rien ne transparaît. Ni compassion, ni colère, ni tristesse. Juste un masque.
Je tremble. Mes doigts, encore couverts du sang de Bella, se crispent.
-Dites-moi, bordel..dites-moi ce qu’il en est !
Ma voix déraille. Elle est plus un cri qu’une demande. Le médecin prend une inspiration, puis ses lèvres se meuvent lentement, comme si chaque mot devait être choisi avec précaution.
-Monsieur..nous avons fait tout ce que nous pouvions.
Le temps s’arrête. Ces mots, je les connais. Je les ai entendus trop de
