Je ne sais pas combien de temps je suis restée là. Mes larmes n’ont pas cessé de couler en tout cas. Pas une seule fois. Elle coulent pour moi. Pour m’aider à évacuer cette peine qui ne fait que s’entasser plus profondément au fond de ce corps vide. Mais je sens une lourdeur me prendre. Ce n’est pas la fatigue. C’est froid. C’est apaisant et c’est libérateur. Ça sépare mon âme de mon corps. Ça allège mon corps. Je suis en train de mourir. J’entends au même moment la porte de cette grange se fracasser mais peu importe. Je suis en train de mourir et je veux que l’on me laisse partir. Je t’aime maman. Je t’aime mon frère. Et mes yeux s’alourdissent en même temps que j’entends un cris qui vient de me déchirer un peu plus. Mon nom dans la bouche de mon frère. Et je sens..je sens qu’il a

