XIXDans l’île de Tahiti, la vie est localisée au bord de la mer ; les villages sont tous disséminés le long des plages, et le centre est désert. Les zones intérieures sont inhabitées et couvertes de forêts profondes. Ce sont des régions sauvages, coupées par des remparts d’inaccessibles montagnes et où règne un éternel silence. Dans les vallées étrangement encaissées du centre, la nature est sombre et imposante ; de grands mornes surplombent les forêts, et des pics aigus se dressent dans l’air ; on est là comme au pied de cathédrales fantastiques, dont les flèches accrochent les nuages au passage ; tous les petits nuages errants que le vent alizé promène sur la grande mer sont arrêtés au vol ; ils viennent s’amonceler contre les parois de basalte, pour redescendre en rosée, ou retomber e

