20 Dans de bonnes circonstances, Emma aurait dû rentrer chez elle trois jours après son traitement. Son petit corps ayant bien assimilé la chimiothérapie, elle devait profiter d’une (nouvelle) semaine de repos bien méritée. Mais le destin en avait décidé autrement. La poussée de fièvre ainsi que la prise de sang du matin même, annoncèrent que la fillette était au bord de l’aplasie. Daniel préféra la garder en observation trois jours supplémentaires. Émilie fut affolée. Il avait beau affirmer qu’il n’y avait pas de quoi s’alarmer, la jeune femme resta agitée. Quant à la fillette, elle se montra courageuse et approuva cette prolongation comme une sécurité. Au fond d’elle, elle gardait espoir. Elle aurait aimé faire comme sa grand-mère ; nier l’évidence, faire comme si tout allait bien.

