IV-2

2207 Words

C’était toute une grosse affaire. Elle se levait de bon matin, achetait aux vendeurs en gros sa provision de mouron, de millet en branche, d’échaudés ; puis elle partait, passait l’eau, courait le quartier Latin, de la rue Saint-Jacques à la rue Dauphine, et jusqu’au Luxembourg. Marjolin l’accompagnait. Elle ne voulait pas même qu’il portât la hotte ; elle disait qu’il n’était bon qu’à crier ; et il criait sur un ton gras et traînant : – Mouron pour les p’t**s oiseaux ! Et elle reprenait, avec des notes de flûte, sur une étrange phrase musicale qui finissait par un son pur et filé, très haut : – Mouron pour les p’t**s oiseaux ! Ils allaient chacun sur un trottoir, regardant en l’air. À cette époque, Marjolin avait un grand gilet rouge qui lui descendait jusqu’aux genoux, le gilet du dé

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