VIDans la matinée du lendemain, Mlle Séraphine, remarquant la mauvaise mine de sa jeune compagne, l’envoya dans le parc avec l’ordre de prendre l’air pendant deux heures. Magdalena s’empressa d’obéir, avec d’autant plus de plaisir qu’à cette heure matinale la brise venue des hauts sommets était d’une fraîcheur délicieuse et embaumée de toutes les émanations champêtres. Elle gagna l’esplanade surplombant le petit gave et descendit l’étroit sentier conduisant à celui-ci. Il y avait, sur le bord, un vieux hêtre qui penchait ses branches vers l’eau écumante. L’enfant s’assit sur une de ses racines et se déchaussa ; puis elle trempa ses pieds fins et blancs dans l’onde ensoleillée, s’amusant à la voir rouler sur eux, les couvrir d’un incessant remous neigeux. Malgré la fraîcheur de l’air, la m

