Sauver un Magnat Paralysé en Tant que Sa Fausse Épouse ?!

Chapter 5

　　Il était près de 19 heures.

　　Summer, désormais habillée, se faisait tirer précipitamment vers le bas des escaliers par Margaret pour assister à sa réception de fiançailles avec Alexander à l'hôtel JL.

　　Mais à mi-chemin, Summer planta brusquement ses talons et refusa d'avancer. Elle fit la moue, pointa Isabella du doigt et se plaignit : "Grande sœur, tu ne peux pas être plus jolie que moi ! Et si Alexander te regardait et changeait d'avis ? C'est moi qui vais épouser un Barron ! C'est moi qui mérite une belle vie !"

　　Le sourire d'Isabella se figea. Aussi absurde que cela puisse paraître, Summer soulevait un point.

　　Isabella était reconnue comme la plus belle femme de la ville de Q. Dès qu'elle apparaissait quelque part, tous les regards se tournaient vers elle.

　　Si elle se présentait trop glamour à cette fête, le patriarche des Barron pourrait bien comparer Summer et juger qu'elle ne convenait pas. Et si on essayait de la forcer, elle, la fille la plus belle et LA "mieux", à épouser Alexander à la place ?

　　Hors de question. Elle avait entendu des rumeurs : v*****t, impitoyable, et même... impuissant. Elle n'était pas prête à gâcher sa vie pour un homme comme ça.

　　Isabella s'arrêta, puis retourna rapidement à l'étage. Elle essuya son maquillage et enfila une robe grise, simple et terne, qui ressemblait davantage à un uniforme de domestique qu'à une tenue de soirée.

　　Un dernier coup d'œil dans le miroir lui confirma qu'elle avait l'air complètement quelconque. Satisfaite, elle traîna joyeusement Summer vers la voiture.

　　Peut-être que cette idiote a un peu de bon sens, pensa-t-elle. Très bien, je vais lui laisser son moment de gloire avant que son monde ne s'effondre.

　　Elle ignorait qu'elle venait tout juste de tomber dans le piège que Summer avait tendu.

　　Dans sa vie antérieure, c'est lors de cette même réception de fiançailles qu'Isabella l'avait humiliée publiquement, publiant des extraits montés en ligne qui avaient détruit la réputation déjà fragile de Summer et traîné le nom de sa défunte mère dans la boue.

　　Cette fois-ci, Summer comptait bien rendre chaque once de cette honte.

　　Dans la voiture, Margaret continuait à sermonner. "Summer, rappelle-toi de bien te comporter lorsque tu verras Monsieur Barron et Alexander. Ne fais rien d'étrange qui pourrait effrayer les gens !"

　　"C'est compris ! Summer est maline—je sais quoi faire !"

　　Summer acquiesça et joua l'imbécile. Mais en réalité, personne ne souhaitait être à cette fête autant qu'elle. Elle était prête à se tenir aux côtés d'Alexander et à affronter tout ce qui se présenterait—avec lui. Il ne l'aimait peut-être pas encore... mais tant que cette fille nommée "Nina" ne faisait pas son apparition, elle avait encore une chance.

　　—

　　Au JL Hôtel, l'ambiance était déjà électrisante. Même si Alexander avait mené une vie retirée depuis des années et n'était pas vraiment le chouchou de la famille Barron, dès que l'on apprit qu'Old Mr. Barron en personne serait présent, tous les notables de la ville de Q s'étaient précipités. Non pas pour offrir leurs félicitations—ils étaient là pour le spectacle.

　　"Hé, tu as entendu ? Ce mariage devait être pour Isabella—a c'est elle qui a refusé !"

　　"Ça ne m'étonne pas. Une idiote pour un gars moche—ça a l'air d'un match parfait."

　　Tandis que la foule bruissait de rumeurs, la porte principale s'ouvrit lentement. Tous se tournèrent—et la salle devint silencieuse. On aurait entendu une mouche voler. Il semblait que le moindre son pourrait rompre le charme et faire fuir la vision qui venait d'entrer.

　　Summer se tenait là, vêtue d'une robe argentée élégante qui épousait parfaitement ses courbes. Ses cheveux d'habitude lâchés étaient coiffés en de douces ondulations naturelles, mettant en valeur ses épaules lisses, son cou élégant, et ses traits délicats et saisissants.

　　Sous la douce lumière, elle ressemblait presque à une apparition—comme si elle était sortie tout droit d'un rêve. Même avec seulement un léger maquillage, la beauté naturelle de Summer était suffisante pour reléguer toutes les autres jeunes femmes présentes dans l'ombre. Quelqu'un dans la foule murmura, incrédule : "Attendez... c'est vraiment la 'folle' Summer de la Ville Q ?" Un souffle collectif sembla traverser la salle. La folle Summer !? La fille la plus notoire de la ville—celle qui se badigeonnait le visage de poudre blanche comme un fantôme et s'habillait comme un clown de cirque, persuadée d'être une déesse ? Mais personne n'aurait pu deviner qu'en dessous de tout ça, elle pouvait ressembler à ça. "Vous trouvez ça joli ? Attendez de voir sa petite sœur, Isabella—c'est elle la vraie beauté numéro un de la Ville Q. Summer n'est même pas dans la même catégorie." Certains n'étaient pas convaincus et défendirent la réputation d'Isabella. Puis Isabella fit son entrée—vêtue comme une soubrette, avec une robe grise informe et sans charme—et tout ceux qui l'avaient louée eurent soudain l'impression de recevoir une gifle. Surtout ceux qui l'avaient qualifiée de "beauté unique en son genre". Oui, leurs visages brûlaient. Soyons honnêtes—ce look fade et décrépit sans une once de maquillage ? Cela ne ressemblait pas trop à un "top modèle". "C'est Isabella ? Le joyau de la Ville Q ? Plutôt le fou du roi." "Comparée à Summer ? C'est le jour et la nuit. Summer est une étoile éclatante—Isabella n'est que la boue au sol." Le changement d'ambiance dans la salle fut brutal. Les moqueries et critiques fusèrent sans pitié.

　　Mais Summer ne broncha même pas. Elle était bien trop occupée à scruter la foule à la recherche d'Alexander. Elle était angoissée. Après ce qui s'était passé la veille, et s'il ne venait pas ? Et si, dans cette vie, il avait déjà décidé qu'elle n'était pas la bonne ?

　　Pendant ce temps, au centre de cette tempête qui se préparait, Isabella bouillait de rage. Ses mains étaient si serrées que ses jointures blanchissaient, ses ongles s'enfonçant profondément dans ses paumes. Bon sang. Elle s'était fait avoir—par Summer, de toutes les personnes ! Elle comptait bien lui faire payer, et très cher. Puis, une idée malicieuse traversa le regard d'Isabella. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Summer, tu es destinée au désastre. Et j'ai exactement ce qu'il te faut. Elle attrapa un verre de cognac sur un plateau passant, son visage assombri par la colère, et se dirigea vers Summer—qui rayonnait comme une reine entourée d'admirateurs.

　　Isabella ne réfléchissait plus clairement désormais. Tout ce qu'elle voulait, c'était gâcher cette robe blanche immaculée—une éclaboussure, et le tissu fin deviendrait transparent, s'accrochant à elle comme une seconde peau. Et une fois cela fait ? Elle prendrait quelques photos, les publierait sur les sites de potins, et regarderait la toute nouvelle image de Summer s'effondrer comme un château de cartes. Rien que l'idée la faisait presque sourire.

　　Elle s'approcha, pas à pas. À présent, elle n'était plus qu'à un mètre. Isabella leva son verre. Mais Summer avait déjà capté le mouvement du coin de l'œil. Son regard se glaça.

　　"Tu oses t'en prendre à moi ? Tu le regretteras."

　　Entre ses doigts, un éclat froid d'argent : une minuscule aiguille, prête à fuser. Puis, au moment le plus critique, un bras puissant jaillit de nulle part, retenant fermement Summer par la taille.

　　La robe argentée ondulait telle une vague dans les airs, le tissu tourbillonnant de manière éblouissante sous les lumières. À cet instant précis, l'aiguille dans la main de Summer jaillit en avant.

　　Puis—

　　Un fracas retentissant déchira l'air. Le verre de vin se brisa au sol—net et sonore ! Un cri perçant résonna dans le tumulte. Summer tourna brusquement la tête.

　　Et vit...