CHAPITRE XXVoyageÀ deux heures du matin nos quatre aventuriers sortirent de Paris par la barrière Saint-Denis ; tant qu’il fit nuit ils restèrent muets ; malgré eux ils subissaient l’influence de l’obscurité et voyaient des embûches partout. Aux premiers rayons du jour leurs langues se délièrent ; avec le soleil la gaîté revint : c’était comme à la veille d’un combat, le cœur battait, les yeux riaient, on sentait que la vie qu’on allait peut-être quitter était au bout du compte une bonne chose. L’aspect de la caravane, au reste, était des plus formidables : les chevaux noirs des mousquetaires, leur tournure martiale, cette habitude de l’escadron qui fait marcher régulièrement ces nobles compagnons du soldat, eussent trahi le plus strict incognito. Les valets suivaient, armés jusqu’aux d

