Une semaine plus tard, le gardien vient nous dire qu’il y a une femme qui voulait nous voir et deux gamins avec elle. A la vue de cette femme, personne ne la connait ; elle se met à genoux devant moi et me remercie d’une manière interminable et fatigante. Je ne comprends rien du tout à ce qu’elle veut ou à ce qu’elle fait. Elle s’appelle Manar ; ma BM était là aussi.
N- Qui êtes-vous ma chère dame ?
Manar- Vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais ; vous êtes la femme du fils aîné de Benjamin GOMEZ, vous êtes aussi celle qui l’a tué
N- Fils aîné ? Il n’en a qu’un seul. Dites-moi qui vous êtes je vous prie.
Elle commence par pleurer ; c’est une femme très mince, on dirait la mince femme qui est dans la b***e dessinée de ‘’Kirikou’’, ses enfants sont chétifs, ils sont petits de taille et maigre de corpulence, on dirait qu’ils souffrent d’une maladie qui a consumée leur peau, on ne voit presque plus la peau sur leur corps. Que Dieu me pardonne, mais ils sont trop maigres et trop laids.
N- S’il vous plait madame, asseyez-vous et dites-moi qui vous êtes
Manar- J’ai dit son fils aîné parce que ces deux garçons qui sont avec moi sont les siens.
On n’en revenait pas, donc mon imbécile de BP avait une femme et des enfants au dehors.
H- Quoi ? Expliquez-moi de quoi vous parlez parce que là je ne vous suis pas du tout
BM- Mon mari n’aurait jamais posé ses yeux sur un squelette comme toi, et tes enfants sont d’une laideur incomparable
H- Tais-toi maman et laisse-la parler
Manar- Je n’étais pas comme ça avant que votre mari ne me rencontre, et il a gâché ma vie et celle de toute ma famille. Mes pauvres parents que j’aimais tant
N- Nous vous écoutons chère dame
Manar- Je venais d’avoir ma licence en médecine, mes parents étaient très pauvre, mais faisaient tout pour que je finisse mes études. Ils ont alors fait un prêt chez Benjamin pour mes études et payer la dette maintenant était devenu difficile pour eux parce que mon père est mort subitement sans nous laisser même ce qu’il nous fallait pour manger. Il ne me restait que ma pauvre mère alors puisque je suis enfant unique. On allait au champ pour travailler, et se nourrir était devenu très difficile, alors, payer cet argent qu’on lui devait, devenait encore plus difficile. Il était venu à la maison un jour et voulait que je vienne avec lui si je veux qu’il oublie la dette de mes parents ; ma mère était très malade, je devrais l’aider, je ne voulais pas encore perdre la seule famille qu’il me restait. Je ne savais pas ce qui m’attendait mais je l’ai suivi quand même. Il m’a loué une grande maison dans le centre-ville où je ne sortais jamais, il me gardait enfermé ; il venait chaque jour avec des hommes différents, c’était atrocement pénible ; ils me violaient chaque jour comme à leur guise
H- Comment a-t-il pu oser faire une chose pareille ? C’est horrible.
J’aurais préféré que mon mari n’entende pas ce qui suit parce que ça allait le déstabiliser et le détruire. Cette histoire nous rappelait ce que Hilarion me faisait vivre quand on commençait notre vie de couple.
Manar- Au bout de deux ans, je n’étais devenue une prostituée que pour lui-seul ; il n’amenait plus d’hommes, mais il m’utilise comme il voulait ; je ne manquais de rien. Après deux ans de prostitution avec lui seul, il me dit qu’il a déjà récupéré l’argent que mes parents lui devaient mais qu’il ne pouvait pas me laisser partir parce que je lui appartenais et que je devrais le satisfaire chaque fois qu’il en aura l’envie. Au bout d’un an, il m’a fait avorter 2 grossesses sans compter les autres que j’ai été forcée de m’en débarrasser d’il y a un an. J’avais fini par m’habituer au fait que je n’allais jamais avoir d’enfants.
J’ai regardé Hilarion, et il a compris ce que je voulais dire par mon regard.
H- Je ne t’aurais jamais fait subir tout ça si j’avais été lucide tout ce temps ; peut-être que c’est exactement ce qu’il voulait que je fasse avec toi, mais je ne suis pas lui et tu le sais
N- Mais tu as fait exactement comme lui, tu m’as aussi fait perdre deux bébés, et tes parents ont été la base du troisième. Continuez madame
Manar- je suis tombée de nouveau enceinte de ce monstre, je m’attendais à ce qu’il me demande d’avorter, mais il m’a demandé de garder et qu’après mon accouchement, j’irai chez ma mère. Dès que j’accouche, il amène ma mère et lui demande de rester ici avec moi sinon il allait la tuer ; quand la fête des deux ans des jumeaux approchaient, ma mère fut empoisonnée parce qu’elle lui tenait tête et ne voulait pas coucher avec lui. Vous vous rendez compte de ça ? Il a aussi voulu coucher avec ma mère, comment peut-on être si monstrueux ? Je le maudis peu importe là où il se trouve présentement et qu’il aille en enfer. Après l’enterrement de ma mère, il s’est montré gentil, doux et tendre avec moi pendant deux mois ; après, il a commencé à me battre sans raison chaque fois qu’il venait me voir, alors qu’il venait me voir chaque jour. Au bout de deux mois, il a commencé par battre les enfants aussi, on ne mangeait presque plus, on tombait tout le temps malade et il s’en foutait ; j’ai dû coucher avec le gardien pour pouvoir m’enfuir avec mes enfants. Deux semaines plus tard, j’apprends que le gardien avait été retrouvé mort asphyxié dans une brousse. Je m’étais cachée dans une église avec mes enfants et on n’en sortait jamais ; il y a un mois que j’ai appris qu’il est mort, alors j’étais libre, de même que mes enfants parce qu’on vivait dans la souffrance, la peur et l’angoisse. Merci madame parce que vous m’avez libérée de ce monstre, merci infiniment. Je ne peux jamais arrêter de vous remercier. Merci.
On pleurait tous les deux pour cette femme qui a souffert autant que moi par la faute de ce monstre, seule ma BM la traite de tous les noms d’oiseaux. Je sais ce que cette femme a enduré tout simplement parce que j’ai été dans le même cas, et je ne pouvais jamais imaginer une telle horreur de la part de mon défunt BP. On a alors proposé à la dame de rester vivre avec nous avec ses fils le temps que mon mari lui trouve une maison pour eux ; ma BM n’est pas d’avis mais quelle importance ce qu’elle dit puisqu’elle n’est pas chez elle, mais chez moi et ces trois personnes méritent d’être heureuses après toutes ces dures épreuves. Mon mari a été très clair, si elle embête l’autre, elle quitte la maison parce que c’est une erreur de son père qu’il doit réparer à tout prix. Elle s’appelle Manar DEVA, et ses enfants s’appellent Charles et Charlie GOMEZ bien entendu. Au bout de six mois, on note un grand changement corporel des trois, ils sont maintenant prêt pour aller vivre dans leur propre maison seuls. Il leur a pris une belle maison et une voiture avec chauffeur à disposition, un commerce qui doit lui apporter beaucoup vue du point de vu d’un grossiste, les enfants allaient commencer leur première année au primaire. Me voilà encore seule avec ma sorcière de BM, comme elle m’énerve cette dame.
BM- Tu ne peux pas mieux ranger ta cuisine ?
Et c’est partie encore pour des insultes sur insultes ; comme je me fais pitié
N- J’aime le rangement de ma cuisine
BM- Tu n’as aucun goût dans ce cas, aucune forme féminine qu’on peut envier. Je me demande même là où mon fils t’a déniché
N- Si vous pensez avoir autant de goût, faites le rangement vous-même, j’en serai ravi et très heureuse ; et qui sait, peut-être que vous allez aussi trouver mes repas pas à votre goût et commencer par préparer pour vous-même, ou bien commencer par nettoyer la maison de fond en comble. Et pour votre information, votre fils adore ma forme, il raffole de tout mon corps, j’ai un corps de déesse
BM- C’est pour un temps, il te quittera
N- C’est vous qui allez m’obliger à le quitter ?
BM- Pourquoi pas ?
N- Vous oubliez qui je suis, un nouveau sang sur les mains ne changera pas ma manière de dormir
BM- Tu ne me fais pas peur
N- Alors, ne dormez pas sur vos deux oreilles les nuits
BM- Tu me menaces ?
N- Je ne fais que vous dire ce que je pense bien vous faire si vous commencez à être trop désagréable, insupportable et dégoutante
BM- Je le dirai à mon fils, sois en sûre
N- Il ne vous croira pas tout simplement parce que vous lui avez menti sur son vrai père et sur beaucoup d’autres choses, vous avez oublié ?
Elle ne dit rien et va dans sa chambre ; dès que son fils vient, elle court lui raconter n’importe quoi.
H- C’est vrai que cette femme est insupportable, mais s’il te plait, ne l’insulte pas. J’ai encore un peu de respect pour elle
N- Elle critique la décoration de ma cuisine, ma forme aussi
H- Je ne connais rien à la cuisine, mais j’aime bien la décoration, et ta forme, tu sais à quel point je l’adore ; viens pour que je vois si elle est toujours la même
N- Très drôle, je suis sérieuse
H- Fais-moi plaisir et ne lui réponds pas la prochaine fois quand elle va te provoquer, s’il te plait.
Le lendemain quand mon mari était au boulot, je prenais du plaisir à donner à manger à mon fils, quand elle se pointe pour me taper sur les nerfs, c’est difficile de ne pas répondre quand elle me provoque.
BM- Qu’est-ce que tu fais ?
N- Voulez-vous que mon mari vous prenne des verres maman?
BM- T’ai-je dit que j’en avais besoin ?
N- Vous semblez en avoir besoin maman puisque vous me demandez ce que je fais alors que vous voyez bien que je donne à manger à mon bébé.
Je ne l’appelle jamais maman, mais madame, et son fils même ne peut pas m’obliger à l’appeler maman ; je l’appelle maman dans cette conversation par ironie et pour me moquer d’elle. Si elle est intelligente, elle le saura.
BM- Peu importe, lève-toi pour aller me faire à manger
N- Que voulez-vous manger très chère BM ?
BM- Je veux manger de la pizza au poulet qui est fait à la maison
N- Avec plaisir maman.
Bien sûr que je joue à l’hypocrisie avec elle, de la pizza au poulet, elle a du culot ma parole. Je n’ai pas tous les ingrédients à la maison, donc il me faut aller au marché alors que je ne peux pas amener mon fils au dehors, Hilarion m’en a strictement interdit. Je peux aller au marché seule et laisser mon fils à ma BM, mais hors de question que je le laisse avec cette vipère.
N- Mais maman, il y a juste un tout petit problème
BM- Lequel ?
N- Je dois sortir pour payer le nécessaire pour la cuisine
BM- Et alors ?
N- Je ne peux pas laisser Marc-Lari seul à la maison
BM- Amène-le avec toi alors, je ne veux pas le toucher parce que je ne veux pas m’infecter
N- Mon mari me l’a défendu, il ne doit pas sortir de la maison. Ce serait une grâce pour vous de le toucher
BM- Il n’en saura rien ; ton enfant est impur
N- Je ne peux pas désobéir à mon mari, il est mon seigneur sur terre, je dois faire sa volonté ; je ne peux pas lui mentir non plus. On n’est pas pareille chère maman
BM- Espèce d’incapable, tu n’es qu’une bonne à rien
N- Merci maman, ça me va droit au cœur, je vous aime aussi.
Elle était très en colère, mais elle ne peut rien me faire ; elle va au marché faire les achats elle-même. Avant son arrivée, son fils est rentré et me dit qu’il ne voulait pas être dérangé, qu’il allait dormir parce qu’il avait mal à la tête et qu’il fallait qu’il se repose. Donc je sais bien qu’il n’allait pas descendre de sitôt. Elle ne savait pas que son fils était rentré et c’est ce qui a fait mon bonheur parce que cette femme a tellement la bouche. Comme elle m’énerve cette vipère.
N- Bonne arrivée maman
BM- Voilà ce qu’il faut pour le faire, ne paresse pas et va me faire à manger, bonne à rien, espèce de n’importe quoi ; je me demande bien là où mon fils t’a trouvé. Tchip
N- ça vous fait quoi de m’insulter autant ? Je ne vous ai pourtant rien fait, je ne vous ai jamais manqué de respect, alors pourquoi ? Est-ce trop vous demander de laisser votre fils et moi tranquille pour qu’on vive, ne ce reste qu’une année, notre vie de couple en paix sans des problèmes par ci et par là ?
Hilarion descendait pour prendre quelque chose, et dès qu’il nous a entendues, il s’est arrêté dans les escaliers pour suivre notre discussion. Je savais très bien que mon mari nous entendait, mais pas elle ; donc il fallait que je me montre fragile, faible, innocente, et sans défense, que je joue la victime, il fallait que ma BM m’insulte gravement pour que mon mari la renvoie chez ses filles pour que j’aie la paix enfin dans ma maison. Il faut que je lui trouve son billet de départ de cette maison.
BM- Tu as épousé mon fils pour de l’argent, c’est par ta faute qu’il a été en prison, tu en as profité pour dilapider tout l’argent de mon fils avec tes amants, tu as couché avec des hommes de gauches à droites, tu n’es avec lui que pour son argent, tu es incapable de prendre soin de mon fils, ne parlons même pas de ce que tu as comme fils qui est un enfant b****d sans père que mon fils a accepté aveuglement.
J’aurais voulu lui dire volontiers qu’elle couche beaucoup plus avec n’importe qui que moi, mais je dois garder mon calme parce que son fils est là, juste à côté. Tout ce qu’elle me disait me mettait complètement égale mais je commence quand même par pleurer pour me montrer faible, fragile, et montrer que ce qu’elle me dit me fait mal au plus profond de mon être. Elle ne peut pas choisir un moment plus génial que celui-ci pour me dire toutes ces choses horribles ; au fond de moi, je criais ‘’gloire à Dieu’’.
N- Je n’ai jamais trompé mon mari et je l’aime de tout mon cœur depuis le premier jour où on a commencé. On était jeune et on s’aimait comme des fous. J’aurais tout donné pour revivre ces beaux moments qui ont fait de nous des amoureux exceptionnels dans le temps
BM- Tais-toi, espèce de prostituée, croqueuse de diamant, je sais que cette chose horriblement laide qui te sert d’enfant retrouvera son vrai père un jour afin que mon fils te quitte pour de bon, c’est un enfant qui est né de l’une de tes aventures de la prostitution.
Alors là, c’est son visa pour sortir de ma maison. En général, Hilarion déteste quand on traite une femme de prostituée, encore que là, il s’agit de sa femme, de la mère de son enfant. Je fais semblant de garder mon ventre pour attirer l’attention de son fils sur moi parce que son discours commençait vraiment à me souler à mort. Il entre dans la cuisine, me prend dans ses bras et me dépose dans notre chambre. Il descend et demande à sa mère de le suivre. Ils sortent un moment seuls de la maison et à leur arrivée, elle commence par faire ses valises. Je ne vais quand même pas la laisser partir aussi facilement, ça montrerait mon désir ardent qu’elle s’en aille. Je dois encore jouer à l’hypocrite, beurk c’est dégoutant.
N- Que faites-vous maman ?
BM- A ton avis ? Ton mari me demande de quitter la maison, mon propre fils, à cause d’une femme
N- Quoi ? Comment tu peux faire ça ? C’est la seule famille que tu as au Bénin
BM- Tu veux maintenant que je reste ? Tu étais pressée pour que je parte de ta maison
N- Vous croyez peut-être que je vous déteste, mais je vous aime et tout ce que je voulais est qu’on s’entende bien toutes les deux comme une mère et sa fille, même si je sais que ce sera difficile.
Je pouvais faire changer d’avis à mon mari en un claquement de doigts, mais je ne veux pas. Tout ce que je dis, c’est montrer que j’ai été gentille avec elle, et elle s’est montrée désagréable avec moi, donc les excuses parfaites pour qu’il ait encore plus envie de la faire partir.
N- Où veux-tu qu’elle aille ? Elle n’a que toi seule dans ce pays, elle ne va quand même pas rester seule dans une maison
H- Elle va rester chez ses filles, il est tant qu’elle leur rende visite. Je ne suis pas sa seule famille
N- Quoi ? Elle va en Belgique ?
H- Oui, et dès ce soir même parce que le dernier vol part dans quelques heures.
Comme le bon Dieu m’aime, donc elle ne reste même pas dans le Bénin, bon débarras. Il faut la touche finale de sensibilité, le coup de grâce pour montrer que je tiens à elle, et dire que je veux mêler ma chère et douce défunte mère dans cette histoire, ça me dégoute.
N- Elle n’y va pas pour un long moment j’espère
H- Elle viendra uniquement en vacances avec les filles si elle veut, sinon, elle peut y rester définitivement
N- J’ai aussi besoin d’elle tu sais ? Je la considère comme la mère que la nature m’a enlevée dès mes 2ans, c’est vrai qu’on n’est pas trop proche, mais je l’aime quand même ; j’ai toujours su qu’elle était une mère très protectrice, qu’elle t’aime énormément et qu’elle ferait tout pour te protéger et te garder loin du danger. Je croyais avoir enfin une mère, mais tu veux qu’elle parte aussi loin de moi et pour de si longs mois.
Je n’arrive pas à croire que je vienne de dire que je la considère comme la mère que je n’ai pas eu, eh mon Dieu, comme je mens. Je ne l’ai jamais considéré comme ma mère et aucune femme ne peut remplacer ma mère, c’est pourquoi je déteste la femme de mon père. Je fais semblant de pleurer à chaudes larmes, quelle bonne comédienne je fais, je suis la meilleure de tous.
BM- Je ne savais pas que tu m’aimais autant, et pour ta mère non plus ; qu’elle repose en paix, j’espère qu’on deviendra proche comme tu le souhaites.
Paix à son âme mon œil, donc c’est après plus de 25ans qu’elle soit morte que son âme reposera en paix grâce à sa prière ? Ne laisse pas ma mère hors de ça et tu verras.
N- Vous n’avez pas à vous excuser maman, j’y suis pour quelque chose aussi, je ne suis pas facile à vivre
BM- Je n’ai pas été non plus exemplaire, mais tout rentrera dans l’ordre dès que je serai de retour.
Elle me serre dans ses bras, je sais qu’elle joue la comédie devant son fils tout comme moi, mais ce qu’elle ne sait pas est que je joue aussi de la comédie et que je suis meilleure actrice qu’elle. Tout ce que je veux est qu’elle s’en aille, si possible avant même l’heure de départ du vol.