- Qu'est-ce que tu racontes ? m'exclame-je. Notre aîné à tous, c'est Frida, non ?!
Frida est la fille aînée de ma tante. Elle s'est mariée ça fait maintenant trois ou quatre ans et ne vit plus avec nous.
- Oui, mais lui, c'est le plus grand, répond la tante Mei.
Bon au moins maintenant, je sais que c'est un membre de la famille. Maintenant voyons où il se place dans la généalogie.
- Tu veux dire qu'il est plus âgé que Frida?! je demande à ma grande tante
- Non, je veux dire qu'il est le plus grand garçon de la famille.
Je ne peux pas m'empêcher de rouler des yeux. Ce n'est pas parce qu'il est un homme qu'il doit nécessairement être considéré comme l'aînée sachant qu'il ya une femme plus âgée que lui dans la famille.
- Et donc, c'est qui au juste ?! Je demande encore espérant qu'on me donne son nom.
- Je viens de te le dire, il est l'aîné de la famille.
Ma tata semble perdre patience avec moi, mais je roule à nouveau des yeux.
- Je sais, dis-je l'air de vouloir l'appaiser. Mais, je veux dire c'est quoi son nom?
La tante Mei sourit l'air amusé par ma question.
- C'est Kazmir.
Je vous le dis tout de suite, rien que de nom, je le déteste déjà.
Moi : Ah, c'est donc lui.
Je me souviens que maman nous parlait souvent de son fils, celui qui était resté au pays, et la tante Mei nous racontait les bêtises de ce garçon et de son grand-père. Le truc, c'est que tous ceux qui parlent de lui le font en bien. Alors, je me demande d'où sort mon impression de tout à l'heure...
Ca doit surement être dû au fait que je ne l'aime pas, parce que de toute façon, il n'a pas beaucoup parler pour que je puisse penser qu'il mentait.
Je retourne dans la chambre, prends une chaise et me plante au milieu de la chambre. Je croise les jambes et place mes main sous mon menton, et je le fixe. Je le regarde avec une telle intensité comme si j'espère que ce regard pourra le pulvériser.
Soudain, il se redresse et me regarde avec un froncement de sourcils.
- Qu'est-ce que t'as à moi regarder comme ça ? demande t'il l'air prêt à en découdre.
- D'où t'as vu que je te regarde ?! Je réponds d'un ton sarcastique.
- Tu dois être une pipelette en vrai, déclare t'il comme si c'était un décret.
Je fronce des sourcils.
D'où le fait de répondre à un c****n fait de moi une pipelette? Et c'est quoi cette façon de parler?
- Et toi tu te prends pour monsieur je sais tout ? demande-je avec un ron sarcastique.
Je me lève et m'assois sur mon lit d'où je le regarde avec méfiance. Je ne l'aime pas du tout.
Non mais d'où il me traite de pipelette ?!
- On m'avait parlé de toi avant, mais je vois que tu es pire que ce que dire les gens.
N'importe quoi, en mode le gars il me juge selon les dire de gens qui j'en suis sûr ne me connaisse même pas. Parce que soyons claires, depuis que ma mère m'a remis à la fille de mon père quand j'avais 2 ans, je ne suis plus jamais retourné au pays. Comment diable quelqu'un qui vient de là-bas peut penser que je connais ?
Je ravile ma colère avant de lui répondre avec mon air le plus effronté.
- Tu ne sais pas que tu es en face d'une star ?!
Ma cousine Fiona, la troisième fille de ma tante, nous rejoint à ce moment-là. Je la regarde fixement avant de retourner mes yeux sur notre cher invité. Et c'est dingue comme les deux se ressemblent...
- Mary, dit-ellle; tu trouves que lui et moi, on se ressemble ?!
À la maison, tout le monde m'appelle Mary. Je ne sais pas vraiment pourquoi d'ailleurs.
Je serre les lèvres dans une fine couche.
- Voyons voir...
Je regarde Kazmir puis Faourha. Et je fais mine de réfléchir.
- Si on te coupe les cheveux et on lui rase la barbe, je suis sûre que les gens vont croire que vous êtes des jumeaux.
J'ai un peu peur de la réaction de Faourha, car elle est la personne avec qui je communique le moins. Elle me fait peur. Rien que par son regard...
- Donc tu trouves que je ressemble à un homme.
Le ton de sa voix est calme, mais je ne sais pas comment je devrais réagir. Je ne m'intéresse tellement pas à elle que je ne sais pas déchiffrer ses expressions. Tout ce que j'ai retenu, c'est qu'elle est très explosive.
Sûmaya, la quatrième fille de ma tante, arrive à ce moment là et lui répond à ma place.
- Bien-sûr que tu ressembles à un mec. Non, mais tu as vu ton regard ?!
Elle est du genre à te dire ce qu'elle pense de toi vite fait sans même calculer ni quoi. C'est la personne avec qui je m'entends le mieux dans cette maison. Sûrement parce qu’elle est très ouverte. Et je lui suis très reconnaissante de me sauver.
- Tu es exagérée, toi
- C'est ça oui !!!
Elle se détourne de Faourha puis ajoute en se tournant vers Kazmir :
- Toi, Je te préviens. Ce n'est pas parce que tu es grand, et que tu es un mec que je vais t'aimer. Je ne t'aime pas..
Comme je le disais, elle ne mâche vraiment pas ses mots. Et si elle ne t'aime pas le premier jour, elle ne t'aimera jamais plus.
Je m'éloigne discrètement, et vais me poser dans la cour. Je n'aime pas trop me trouver en face de Fiona, car comme l'a sous-entendue Sumaya, elle a un regard très dur. Quand elle me regarde, j'ai l'impression qu'elle est sur le point de me faire subir quelque chose de térible. En plus, je ne sais pas pourquoi, je n'aime pas cet homme. Je veux dire Kazmir. Quelque chose chez lui ne me plait pas. Outre le fait qu'il soit un homme, je veux dire.
Je reste seul un moment absorbée par mes pensées, puis Damir me rejoint et nous nous mettons à parler. Damir vient souvent en cachette à la maison quand son grand-père n'est pas là. Parce que celui ci ne veut pas qu'on côtoie les enfants de son fils aîné.
A ce moment-là je ne pense plus à ce que Damir m'a dit il ya quelque temps. Et lui non plus n'en fait pas mention.
Je me plains du nouvel arrivé de la maison, je lui parle de ma journée et lui demande des nouvelles sur la sienne.
Damir et moi sommes amis depuis que nous avons déménagé ici avec la famille de ma tante. Nous parlons souvent de tout, mais sa stupide déclaration, il est devenu compliqué d'avoir une conversation consécutive alors on se contente juste d'échanger les nouvelles puis de se dire au revoir.
Il retourne chez ses parents et je reste seule pendant un long moment. Ensuite, il commence à se faire tard, donc je décide de retourner à l'intérieur.
Au moment où je reviens dans la chambre, j'entends une voix exaspérante me demander.
- Qu'est-ce que tu faisais dehors toute seule ?!
Je ne lui réponds pas et je m'allonge sur mon lit et finis par m'endormir. Il devrait savoir que je n'ai pas de compte à lui rendre.
Je me réveille au milieu de la nuit et entends ma tante et mon oncle qui discutent.
- C'est une bonne chose qu'il soit là, dit la voix de mon oncle.
- Oui, répond ma mère. Il va pouvoir tout leur apprendre ici. Elles n'auront plus besoin d'aller aussi loin pour apprendre.
- L'idée est bonne, reprend mon oncle. Car je n'aime pas quand Marwa et Sûmaya sortent. De plus, j'ai peur qu'elles ne tournent mal toutes les deux.