Il ose me toucher

1029 Words
- Tu vas où comme ça ?! Kazmir me pose cette question en me tenant le bras. Je me dégage vivement avant de tourner les talons et de partir, sans même lui répondre. Je sens une colère froide monter en moi. Non mais pour qui il se prend ?! Il m'ose toucher, comme si... Ah... Mais il m'énerve. Qu'est-ce qu'il est venu faire ici ?! Pourquoi n'est-il pas resté là où il était ? Je sens littéralement mon sang entrain de bouilloner en moi à cause de son touché. Je me sens très tendue alors je marche en pestant intérieurement. Ça m'énerve d'avoir à le supporter. Et comme si le fait qu'on soit dans la même maison ne suffisait pas, il fallait qu'il vienne s'installer dans la même chambre que moi. Pourquoi n'irait-il pas dans la chambre de ses deux soeur là? Je pense à Fiona et Laeticia. Je sors de la maison et passe devant Sumâya qui m'attend devant la porte de la cour sans même la regarder. Et sans rien me dire, elle me suit alors que je marche d'un pas enragé vers le club culturel. Je continue à marcher et sans me rendre compte je pense à l'homme que j'ai laissé derrière moi. Je ne pense pas à lui comme je le vois de mon point de vu, mais plutôt comme les autres le voir. Je me souviens qu'un jour nous écoutions un enregistrement sur des trucs culturels, et ma tante avait dit que c'était son fils, celui qui était au pays, qui faisait la leçon. Et moi, j'avais été prise d'admiration pour lui. Ensuite j'avais posé des question à la tante Mei à son sujet, parce qu'elle vivait làbas la plus part du temps, donc elle devait bien le connaître. Et elle m'avait dit que ce garçon était quelqu'un de très ouvert et très droit. Il était travailleur et avait commencé à subvenir à ses besoins et à ceux de ses proches très jeunes. Qu'il n'était pas un traînard et qu'il respecte beaucoup les gens. Je ne savais pas grand chose de lui, mais cette description m'avait tellement plu que je ne souhaitais qu'une chose. Le rencontrer. Enfin lorsque ma tante nous avait dit qu'il venait, j'avais imaginé mille et une façon de devenir son amie, si ce n'est sa meilleure amie. Je n'aime évidement pas avoir à faire aux hommes, encore moins à ceux de ma famille, mais d'une part, je l'imaginait pas vraiment comme un homme, et d'autre part, le fait que tante Mei en ai parler comme d'une personne respectieux me donnait l'impression que c'était quelqu'un avec qui il était probable de vivre sans trop de prise de tête. Mais maintenant quand je le regarde, je n'arrive pas à voir le garçon dont on m'a tant vanté les mérites. Et puis il ressemble beaucoup trop à un homme, c'est a***é. Je sais que ça peut paraître superficiel, mais je sais que je ne dois pas m'approcher de lui. Il ne m'a rien fait, mais je ne l'aime pas... Waw, ça fait quelque chose de le penser si fort... Je n'ai jamais détesté qui que ce soit, mais lui, je suis certain que je ne le déteste. Je le sais, car je sens pour lui la même chose que je ressentais pour Lissane mais en sens inverse. Depuis que Lissane est parti, je me sens mal, et depuis que lui, Kazmir est là, je me sens mal. Lissane était mon amoureux lorsqu'on était à l'école primaire. Quand je dis mon amoureux, c'est seulement parce qu'on traînait souvent ensemble, que nous faisions beaucoup de bêtises ensemble et que je l'aimais beaucoup. Un jour, alors que nous étions en classe de CM1, le prof nous a annoncé que Lissane allait partir en voyage, je lui en ai tellement voulu de ne pas m'avoir mis au courant avant, que je n'ai pas pû m' empêcher de le fusiller du regard lui faisant comprendre qu'il allait le regretter. Alors une fois à la récré, il s'est enfui, et je ne l'ai plus jamais revu. Il faut croire que j'étais effrayante à l'époque... Quand je suis allée chez lui, sa mère m'a dit qu'il était déjà parti. Et depuis, je n'ai pas arrêté d'être triste. Et je me suis mise à me mettre tous les garçons à dos. Donc il est clair que je déteste pas mon cousin. Car comme on dit, la haine est le frère jumeau de l'amour. Mais si l'amour donne des ailes, la haine elle vous donne des cornes, n'est-ce pas? J'espère que je ne ferai jamais de bêtises basé sur ce sentiment que j'ai à son rencontre. Sûmaya finit par passer devant moi en imitant une démarche déterminée et énervée. Je me rends compte qu'elle est en train d'imiter comment je marche depuis tout à l'heure et j'éclate de rire. Elle rend tellement ma démarche ridicule que je me sens obligé de me calmer et de marcher normalement. - Tu vois quand tu veux ! s'exclame t-elle. Je souris tout en essayant de le cacher pendant qu'elle ajoute : - Tu donnes vraiment l'air d'une folle enragé, ne viens pas me mettre la honte ici. Je ne peux plus me retenir et j'éclate de rire peu de temps avant d'arriver au club. J'étais sur le point d'entrée à l'intérieur du club lorsque je le fais arrêter à la porte par le grand maître du club. - Qu'est ce qu'il y a d'aussi drôle ? demande t'il. Monsieur Fody est un homme d'une quarantaine d'années. Il n'est pas très vieux, mais il a vraiment une mentalité des temps anciens. Par exemple, il est contre le fait d'être en couple sans se marier. Et ce n'est pas que je ne suis pas d'accord avec lui. Parce que moi aussi je déteste l'idée de le mettre en couple. Mais le problème c'est son obsession pour le mariage. Tant qu'à venir les couples, pourquoi ne pas aussi supprimer le mariage ? Ça serait plus simple non ? J'échange un regard avec ma cousine. Nous n'avons pas vraiment envie de parler de Kazmir. Elle sourit et s'excuse puis entre dans le club me laissant seule face à Fody.
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