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Point de vue Giannie: « Mais merde ! Je vous ai dit que je veux du velours pas de la soie. Et oui j'en suis sûr. Aux dernières nouvelles je suis encore la patronne de MA maison de mode alors tu fais ce que je dis sans discuter ! ...... Roger, si tu n'es pas compétent pour le poste, laisses donc volontiers ta place à quelqu'un qui l'est. J'en ai ma claque de devoir à chaque fois répéter les mêmes choses. Me fais pas chier ! Bye ! »   Je raccroche immédiatement. Sérieux est-ce normal que quelqu'un ait soit-disant fait des études dans quelque chose mais ne peut pas exécuter correctement son travail? On dirait tous des incompétents à ma maison de mode. Je dois constamment tout faire mais quelle galère ! Et Sandro qui n'arrive toujours pas. Je déteste qu'on me fasse attendre. J'ai pas que ça à faire, moi. Il me critique tout le temps. J'ai pas assez de temps pour nous deux, je suis pas assez délicate, on fait jamais rien ensemble et j'en passe. Mais voilà que Monsieur trouve le moyen de me faire attendre alors que je me libère pour passer du temps avec lui. Sandro, moi je l'aime, c'est vrai. C'est mon petit coin paradisiaque, mon Havre de paix. Mais c'est vrai aussi que notre relation n'est pas toujours de tout repos. Les choses qu'ils me demandent sont logiques et normales, mais je ne peux pas les lui donner. J'ai un blocage. Et à chaque fois que ça devient trop sérieux, je me rétracte. Pourtant, je ne le fais pas exprès, c'est une réaction de ma part involontaire et incontrôlable. En fait, je veux pas me livrer sans réserve à qui que ce soit. C'est au dessus de mes forces. Moi, j'ai besoin de toujours avoir le contrôle de tout, dès qu'il s'agit de ma vie. Je dois être au dessus de tout... De tout. Et c'est vrai que parfois cette manie que j'ai gâche tout. Mais je veux pas me sentir faible... Je ne veux plus être faible. J'essuie une larme au coin de mon œil. Je suis sur les nerfs ces temps ci. Gin Création sort une collection printemps été le mois prochain et ça me stresse tout ce boulot. La porte d'entrée s'ouvre. Je me lève du sofa du salon d'où je m'étais assise pour attendre Sandro pour aller voir qui c'est. C'est lui. C'est mon p'tit chéri. Seigneur qu'il est mignon ! « Bonsoir Gin! Désolé de t'avoir fait at... Je ne le laisse pas terminer sa phrase que je me jette dans ses bras. J'enroule les miens autour de son cou et enfouis ma tête dans sa nuque. J'hume son odeur corporel. Il me sert dans ses bras et hume également mon odeur. -Tu m'as manqué, me chuchote-t-il au creux de l'oreille. -Toi aussi mon p'tit bébé, lui dis-je en retour. Je suis désolée de la façon dont je t'ai parlé tout à l'heure. Il se détache de moi et caresse mes cheveux. -Ça va bébé, je sais que tu travailles beaucoup et ça doit être épuisant au point d'agir sur ton humeur, qu'est-ce que j'en sais, moi ?! (Il rit nerveusement) N'en parlons plus. Tu me donnes combien d'heures de ton temps aujourd'hui? Tu comptes partir en courant quand ? Je cache mes yeux avec mes mains en riant. -Je suis désolée. Je suis désolée pour tout. Mais aujourd'hui, on passe le reste de la journée ensemble... Et puis la nuit aussi tant qu'on y est. Soyons fous ! Cédai-je en riant. Les yeux de Sandro s'illuminent alors. -Sans blague ? Me demande-t-il tout excité. -Sans blague gros malin ! En revanche, tu devras me faire le truc que j'adore. Tu sais bien quoi, le truc avec la glace que tu fais si bien, lui dis-je d'un ton coquin. -Hum hum ! Et pourquoi ne pas s'y mettre tout de suite dis-moi ? Me répond-il sur le même ton. Il m'embrasse passionnément, son corps collé à moi, nous nous déplaçons. Mais je l'arrête alors que mon dos se heurte contre la porte de la chambre. -Parce que tu sens l'alcool, on doit prendre un bain, et par dessus tout, je crève de faim, lui dis-je en me dégageant de ses bras. Il laisse sortir un petit rire. -Tu veux que je te prépare quelque chose ? Me propose-t-il. -C'est bien que tu ne me laisses pas te le demander, lui dis-je. Mais il va faire nuit donc ne fais pas quelque chose de lourd. -Je fais un jus de papaye avec du pain au beurre ? -Ce sera super. Je vais prendre un bain. J'ai des pyjamas propres dans ta penderie ? -Oui. Je les ai lavé l'autre jour. -T'es un amour ! Lui dis-je alors qu'il se rend à la cuisine. Du coup on fait quoi ce soir ? -Je nous fais un peu de pop corn puis on se fait un film sur Netflix, ça te va ? Me propose-t-il. -C'est top ! Ça fait un bail que je n'ai pas eu un moment reposant comme ça. Netflix and chill baby ! -Netflix and chill babe !  »   Je me rends à la salle de bain en sifflant un air de ma chanson préférée : sledgehammer de Rihanna. Cette chanson est d'une intensité! L'eau se fraie un chemin dans les cheveux crépus et ça me détent au même moment. Faut que je prenne un peu de temps pour moi. Non. Je suis très bien comme ça. C'est pas la peine de penser à ça pour me retrouver seule avec mes vieux démons. Rien ne doit pouvoir m'affaiblir... Rien ! Je sursaute quand des bras m'entourant me tire de mes pensées. « Besoin d'aide ? Me demande Sandro derrière moi. -Faut croire que oui, lui répondis-je en lui passant le savon. Il commence à me savonner le dos avec des gestes circulaires. -Tu es tellement belle, me souffle-t-il. -Merci mon chou, lui dis-je en me retournant pour faire face à lui. Oh la la ! L'effet que je lui fais mon Dieu ! Je ne vis que pour ça. -Viens là toi ! » Je l'attire vers moi jusqu'à ce que mon dos heurte le carrelage de la douche. Il me prend par les jambes tout en plongeant son regard dans le mien. Je l'embrasse fougueusement alors qu'il s'introduit en moi. Il promène sa langue le long de mon cou en rythmant ses va-et-vients. Je lève la tête alors que mes yeux se révulsent. J'arrive à l'apogée du plaisir et mes jambes commencent à trembler. Inconsciemment, je griffe le bras de Sandro. Mais il n'y fait pas attention et m'embrasse passionnément. J'ai l'impression que nous jouissons au même moment. Il m'enlace et son souffle entrecoupé vient s'écraser sur ma nuque. « Tu es incroyable, me dit-il. -Mais je t'ai blessé. Excuse moi ! -C'est rien bébé. T'en fais pas. » Il me rince le corps tout en m'admirant. J'adore être son centre d'attention. Oui, je suis égocentrique. Mais ce n'est pas un crime à ce que je sache. Ayant fini de me doucher, je sors de la douche après avoir déposé un b****r sur les lèvres de Sandro. J'enroule ma serviette autour de ma poitrine et le laisse se baigner. Oui, je sais, j'aurais pu, moi aussi le baigner en retour, mais j'évite ce genre de scénario. J'évite tout ce qui peut renforcer nos liens parce que je ne veux pas avoir de mauvaises surprises ou être dans tous mes états quand quelque chose clochera. C'est dur de penser que je suis ce genre de femme, mais je le suis. Il est hors de question de donner à qui que ce soit le moyen de me blesser ou de me rendre triste. J'enfile mon pyjama, puis je me rends à la cuisine. Je trouve le jus et les petits pain sur la table du coin repas. Je m'assieds et attends que Sandro me rejoigne. Il ne tarde pas à venir. Il s'assied en face de moi avec un sourire. Il me sert le jus et me met quelques pains dans une assiette. Il se sert ensuite. Je commence à manger tout en vérifiant mes messages de mon portable. « Chérie ! -Hum ! -Je voudrais te parler de quelque chose. -Dis moi donc mon chou. -Tu peux laisser ton téléphone deux secondes ? -Ok. Je dépose mon téléphone sur la table. Je prends un pain et le porte à ma bouche. -Les gars et moi avons décidé de planifier une sortie. Un pique-n***e à Fermathe. Fort Jacques pour être plus précis. Ils y vont avec leurs femmes et j'aimerais que tu m'y accompagne. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas retrouvé tous ensemble alors on a eu cette idée. -Hum ! Ok. C'est une bonne idée que je vienne ? Parce que, mon chéri, on ne se fréquente pas beaucoup tes amis et moi alors... -Ce sera une super occasion pour que vous fassiez plus connaissance. -Bon, ok. Si ça peut te faire plaisir c'est d'accord, cédai-je. -Merci. Et autre chose, ce sont les femmes qui s'occuperont de la nourriture. -Ah ! j'achèterai quelque chose sur la route et ça fera l'affaire. -Gin ! Sérieusement ? Elles vont toutes cuisiner bébé. -Et alors Dro ? Moi je veux pas. D'ailleurs j'aime pas cuisiner et puis acheter quelque chose sera plus rapide. Pas besoin d'en faire tout un fromage. Je vais acheter quelque chose sur la route, affaire classée. -Ok M'dame, fais comme tu veux. » Il boit la dernière gorgée de son jus et se lève de la table. Je vois bien qu'il n'est pas content, mais il n'ose pas me contredire. Et c'est tant mieux, parce que je ne changerai pas d'avis. J'aurais même pu lui dire non, parce qu'il sait que je déteste que notre relation prenne autant d'ampleur. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on se sépare souvent. Mais bon, ce sera juste une sortie entre amis. On va pas se marier pour autant à ce que je sache. Je veux vraiment pas que ça devienne plus sérieux. Je l'aime bien. Mais ça s'arrête là je crois. Je le répète. Pas question qu'un homme ait un quelconque droit sur moi. Plus question qu'un homme ait la capacité de me faire pleurer ni de me faire souffrir. C'est fini tout ça.   « Giannie ! Entendis-je crier. -Hein ?! Hé mais... Pourquoi tu me cries dessus ? demandai-je à Sandro outrée. -Arrêtes d'être susceptible je ne t'ai pas crié dessus. Je t'ai parlé mais tu ne m'as pas entendu alors j'ai juste haussé le ton. Je t'ai demandé si tu voulais regarder le film dans la chambre ou sur l'écran plat dans le salon ? -Dans le salon. On s'installera sur la moquette. Ce sera plus confortable, non ? -Ouais. Ok. -Dro ! Allez, ne me fais pas la tête. Je me suis libérée pour qu'on se retrouve... -C'est exactement là où ça coince Giannie. Tu ne devrais pas avoir à te libérer comme ça comme si tu ne me faisais qu'une fleur... -Et alors quoi Sandro ? Et alors quoi ? Je ne fais jamais rien de bien avec toi. Tu penses que je peux changer toutes mes habitudes rien qu'en claquant les doigts ou quoi ? Dois-je te rappeler qu'il y avait une époque où tu étais constamment fourré avec tes amis pour je ne sais quelle raison ? -Alors maintenant tu comptes me faire des reproches ? Je souffle. -Je suis désolée de ne pas être la femme dont tu as besoin, lui dis-je en me rendant dans la chambre. Il me retient par le bras. -Je... Je suis désolé Giannie. Tu as raison. Profitons juste de ce moment. Je vais mettre le pop corn au micro-ondes. Tiens ! Mon portable. Choisis le film que tu veux. -Un thriller. Tu sais que ce sont mes préférés. -Je me demande encore pourquoi. Une soirée en amoureux n'est pas vraiment une soirée en amoureux avec un thriller, me dit-il d'un ton moqueur. -On s'en fout. Ils sont géniaux c'est tout ce qui compte, répliquai-je. »   Le pop corn prêt, il le met dans un bol alors que je mets le film. Il s'assoit sur la moquette et m'attire entre ses jambes. « Viens là la grosse ! Je tombe sur son torse et il enroule ses jambes autour de ma taille. -Je suis pas grosse Sandro ! -Peut-être mais tu es tout douillet comme du coton ! Il m'enlace avec ses bras. Je souris. -Shut ! Ça va commencer, lui dis-je. » 
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