16 Dans sa jeunesse, mon père avait donné des leçons dans une puissante et nombreuse famille, les Riveyre de Seyssac, dont un des membres était général. Mon père se trouvait dans une situation assez bizarre envers elle. Il avait gardé depuis vingt ans, malgré sa fierté, des relations avec cette famille, nous disant toujours à ma mère et à moi, qu’on ne savait jamais ce qui pouvait arriver dans la vie et que des gens comme eux pouvaient un jour être utiles. Mais jamais il ne leur avait rien demandé, ni en 1914, ni quand il avait perdu sa situation, ni dans toutes les circonstances dramatiques de sa vie. Rien ne lui avait jamais semblé assez grave pour justifier une telle démarche. C’est ce qui arrive souvent aux natures fières comme celle de mon père. De plus en plus, je me rendais compt

