Chapitre 6

950 Words
Je porte la même robe qu'hier, budget limité oblige... Nous ne devons pas dépenser l'argent que je vole dans ce genre de choses ou se serait un cercle sans fin. Je me trouve face à l'Opéra Bastille. Les portes sont déjà ouvertes et la plus part des gens se sont déjà engouffrés à l'intérieur. Je tiens mon sac avec fermeté et marche en me déhanchant d'une manière que j'espère classe. J'entre à l'intérieur de l'édifice, montre mon billet à une femme qui m'indique le balcon. Je monte à l'étage et ouvre la porte B avant de me retrouver dans un palais merveilleux que je n'aurais jamais imaginer dans le plus somptueux de mes rêves. J'avance, sans me soucier de ma rangée et me penche le plus possible. Des milliers de sièges, une scène immense cachée par un rideau, un orchestre en train d'accorder leurs instruments et surtout... un plafond si lumineux qu'on croirait voir le soleil tapé contre les vitres mais impossible... il fait nuit dehors. Je suis bouleversée par la beauté de ce lieu, c'est incroyable! Soudain une main vient se poser sur mon épaule, me coupant violemment de mes pensées. Je me retourne et me retrouve face à un jeune homme. -Excusez moi madame mais l'opéra va commencer. Vous devriez aller vous asseoir. -Oh oui excusez moi. Mais pourriez vous m'indiquer ma place? Je lui tends mon billet, il hoche la tête en l'inspectant puis me fait signe de le suivre jusqu'à mon siège. Je m'assois en le remerciant. Je suis à côté d'une femme d'une soixantaine d'année, sentant si fort le parfum de luxe que j'en ai des hauts le cœur. Son lifting lui donne l'impression de s'être prise un pare-brise en plein milieu de la gueule. Je pousse un petit ricanement pour moi même en y pensant. Malheureusement pour moi... ce n'est pas en étant assise à côté d'elle que je vais repartir d'ici riche. Le siège à ma gauche est vide. Les lumières s'éteignent alors soudainement et les premières notes de musiques retentissent me faisant frissonner au plus profond de mon âme. Ma respiration se coupe, comme si inconsciemment je craignais que mon souffle se fasse entendre. Un bruit léger de pas me parvient et une ombre vient s'assoir en vitesse à côté de moi. La faible lumière éclairant légèrement son visage me perler de constater qu'il s'agit d'un homme. Sans doute un peu plus de la trentaine. Bien: j'ai trouvé mon prochain poisson qui va vite être piégé dans mes filets. ***** Alors que je suis totalement bouleversée par le spectacle merveilleux qui se déroule devant mes yeux, lui se contente de bailler et de gesticuler sur son siège, visiblement à deux doigts de s'endormir d'ennui. J'aimerais profiter un peu plus mais la petite voix d'Owen me rappelle que je ne suis pas ici pour mon plaisir. Je prends mon courage à deux mains, priant pour que je ne finisse pas devant un juge pour attouchement et retire ma main de l'accoudoir pour la déposer sur le haut de la cuisse de l'homme. Il sursaute légèrement et me lance un regard en coin, complètement désemparé, mais je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que se soit et fais glisser mes doigts jusqu'à son entre jambe qui se durcit déjà. Putain de m***e mais qu'est ce que je fous?! Je continue de regarder la cantatrice déclamer son texte en caressant sa braguette. Il se cale dans son siège de façon à me laisser le champs libre. Sale porc. Mais alors que je veux aller plus loin des applaudissements retentissent et les lumières se rallument. Je sursaute et ramène aussitôt ma main sur mes genoux. -C'est... terminé? L'homme se tourne vers moi, un malicieux sourire sur ses lèvres: -Non. C'est l'entracte. Ne vous inquiétez pas vous allez pouvoir terminé ce que vous aviez commencé. Si je m'écoutais je lui planterais mes ongles dans les yeux pour lui retirer ce regard dégoûtant du visage. Mais je prends sur moi et lui retourne son sourire. -Vous êtes venue seule? -Je... oui. Une amie a eu un empêchement au dernier moment alors elle m'a donnée sa place. Et vous? -Non. En réalité c'est un rendez vous d'affaire. Je suis venu avec des associés et des collègues. Je dois les retrouver au bar d'ailleurs. Vous voulez venir? Je vais vous présenter? Leçon à retenir pour plus tard: touchez la queue d'une inconnu en costards et vous entrez au club. -Avec plaisir! Il se lève, me tend sa main et nous sortons de la salle. Je me tiens à son bras, continuant d'observer la majesté de l'édifice, les yeux levés en l'air. -Ah les voilà! Six hommes. Jeunes, riches, pensants sans doute que le monde leur appartient. -Tiens tu n'es pas venu seul Pierre? Mademoiselle... Celui qui vient de parler me tend la main. Je l'accepte et à mon plus grand étonnement il se penche en avant et dépose un b****r sur ma peau. -Je viens de rencontrer cette charmante jeune femme. D'ailleurs comment vous appelez vous? J'avale ma salive avec difficulté, essayant de ne pas montrer que je suis troublée d'être épiée ainsi par tous ces hommes. -Le mystère d'un prénom n'est-il pas délicieusement fantasmatique? Un ange passe et soudain ils explosent de rire. -Tu as raison Pierre... elle est merveilleuse! Ouf... -Mais... où est Sören? Il est allé pisser? -J'aimerais bien mais non. Cet abruti s'est mis à discuter avec un vieux fan d'opéra. Je ne le comprendrais jamais. Moi je me suis fais chier à mourir durant toute la première partie et lui il a adoré... Ah bah tiens le voilà. Je me retourne, et aussitôt vois parmi la foule cette paire d'yeux exotiques qui appartient à celui que j'ai embrassé hier parce que c'était la seule option qui me restait avant de m'enfuir du vernissage. Oh mon dieu...
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