La caution

958 Words
24 février 2021 Trois jours derrière les barreaux, les trois jours les plus longs de toute mon existence. Après le fameux témoignage qui m'a valu d'être enfermée, j'ai été transféré en prison. Apparemment je ne pouvais pas rester plus d'une journée en cellule en attendant mon procès. Tout c'était passé tellement vite, j'étais arrivée à la prison, on m'avait retirée mes effets personnels, j'avais dû me déshabiller et me faire fouiller comme une vulgaire criminelle, avant de passer à la phase empreinte et photo; mais ce n'était pas le plus dur, l'étape la plus difficile avait été mon arrivée en prison. Après être descendue du gros camion de la police devant Rikers Island, le grand portail métallique s'était ouvert et on m'y avait faite entrer. Tout un tas de sentiments m'avait traversé, la peur; la paranoïa, oui la paranoïa, je me disais qu'à tout moment je pourrais me faire poignarder par une des prisonnières dans mon sommeil ; de l'appréhension aussi. On m'emmena vers ce qui allait être mon nouveau chez moi pour l'instant, et je n'avais qu'une seule chose à faire: me tenir à carreau jusqu'à mon procès. Toutefois, je pouvais enfin checker sur ma liste des choses à faire avant de mourir bien que j'avais plutôt pensé à 30 minutes voire une heure, et disons pour des raisons moins terrible qu'un double homicide. Je n'ai reçu aucune visite à part celle de mon avocate, c'est l'inconvénient ou l'avantage de ne pas avoir de famille et d'avoir passé toute son enfance entre différentes familles d'accueil. En repensant à ça je me rappelle encore quand Patrick me disais qu'en le trouvant j'avais trouvé ma dernière famille d'accueil et je trouvais ça tellement réconfortant aujourd'hui je le rend compte que tout ça n'était qu'un ramassis de grosse m***e pour se couvrir. C'est aujourd'hui que le procès pour ma libération sous caution aura lieu. Je suis assez confiante, en fin, je crois que je le devrais, avant ça je n'avais j'avais eu de problèmes avec la police, pas même une contravention alors ça devrait plutôt bien se passer. -Abigaïl Wright, crie une des gardiennes de prison qui venait certainement me chercher pour m'emmener. Je sortis de mon nouvel appartement préféré "ma cellule", notez l'ironie et on me mit les menottes avant de me diriger vers l'extérieur où j'entrais dans mon carosse avec d'autres prisonnières pour le tribunal. Après environ 45minutes de route, on arriva et on entra par le parking du tribunal. On me fit entrer dans le tribunal et je m'assis à côté de mon avocate. -Bonjour Madame Wright -Bonjour Maître, répondis-je en la prenant dans mes bras. J'avais inexorablement besoin d'un câlin, pour la première fois de ma vie je sentais que j'avais vraiment besoin de la présence de quelqu'un. J'avais ressenti ça autrefois avec Patrick . -Ne vous en faites pas tout va bien se passer, dit-elle certainement à cause de l'expression minable qu'avait mon visage. On se leva pour l'entrée du juge -Vous avez de la chance, me dit mon avocate, le juge McKenna a beaucoup de divergence avec le bureau du procureur. -Asseyez vous, dit la juge. L'adjoint du procureur, Maître Sylver, un homme assez grand disons 1m85, barbu, avec une légère calvitie et un aire de tueur, prit la parole. -Votre honneur, Madame Wright a froidement assassiné deux personnes dont son époux et par conséquent représente un danger et ne devrait pas avoir droit à un libération sous caution. -Objection votre honneur, dit mon avocate en se levant comme une maman lionne. Ma cliente n'a pas encore été reconnue coupable de ce meurtre, alors Maître Sylver ne devrait pas la déclarer comme tel. -Objection retenue. Maître Florrick ajouta ensuite : -Ma cliente n'a jamais commis le moindre délit et de plus n'a pas de familles proches et donc n'aurait nulle part où aller. Génial, ma solitude terrestre allait peut-être me sauver la vie. Maître Sylver enchaîna: -Une caméra a filmé Madame Wright quittant l'hôtel le soir du meurtre -Rectification une caméra a filmé une femme ressemblant physiquement à ma cliente quitter l'hôtel. -Un homme affirme pourtant l'avoir vu entrer ce soir là par la porte de service -Cet homme est un sans abri, ayant un casier judiciaire long comme un bras alors sa parole ne vaut absolument pas grand chose. -Mais... voulu continuer Maître Sylver. -Ça suffit, cria la juge. Vous pouvez garder tous vos arguments pour l'audience préliminaire, ceci est un procès pour une demande de libération sous caution. Madame Wright jusqu'ici n'a eu aucun problème avec la loi et ne semble pas représenter un danger pour la population. La caution est fixée à $US50.000. La séance est levée. Je bondis de joie face à cette nouvelle. Je pris mon avocate dans les bras comme ci ma vie en dépendait, jamais dans ma vie je n'avais été aussi contente. Je sortis du tribunal sous les flashs des journalistes avec de nouveaux leurs tas de questions stupides. "Avez-vous des soupçons sur la personne qui aurait pu commettre ce crime?" ''Comment allez-vous vous y prendre pour retrouver le coupable?" ''Avez-vous commis ce meurtre ?'' ''Votre mari avait-il d'autres liaisons ?" Pour toute réponse, je continuais d'avancer sous la protection de la police, entrai dans ma voiture et m'en allai. J'avais peut-être été libérée sous caution mais je savais que ce n'était pas la fin, au contraire c'était le début de tout le calvaire, le regard des gens, les journalistes qui ne me lâcheraient certainement pas les baskets, les voisins, les amis, ou plutôt les collègues et les connaissances proches, bien qu'aucun d'entre eux n'avait sembler se soucier de moi. Au fond de moi une seule question n'arrêtait pas de tourner en boucle: comment j'allais me sortir de ce merdier ?
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