XII

2102 Words

XIIÀ Baozich, tous nos jours se ressemblent, et pourtant je ne m’en fatigue pas encore. Chaque soir, un peu avant le coucher du soleil, à l’heure mélancolique où les cimes de pierre s’illuminent en rouge, où les vallées se remplissent d’ombre, – chaque soir, c’est la même promenade familière sur la route qui longe la plage. La route unique du pays, celle qui mène à Raguse. Par là passent à cheval quelques rares voyageurs ; par là cheminent à pied des bergers pittoresques, des Monténégrins descendus de leurs montagnes, des Albanais chassés par la guerre, des vagabonds venus on ne sait d’où. C’est moins une route qu’un sentier, resserré entre la mer et les haies de myrtes, ou les petits murs gris pleins de cyclamens qui bordent les plantations d’oliviers. Tantôt on marche sur le sable, tan

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