trouver le témoin: une entreprise plutôt compliquée

2075 Words
Une demi-heure plus tard, il se retrouve face à Aaron dans une salle de la prison. Aaron : « c’est surprenant de vous voir deux fois la même journée. Vous avez déjà du nouveau pour moi ? » Réginald : « je n’ai encore rien fait pour l’instant. Vous ne me dites pas tout » Aaron : « quoi ? Vous n’ignorez absolument rien » Réginald : « ah bon ? Vous vous êtes gardé de me dire que vous étiez sous l’influence de la métemphétamine le soir du meurtre » Aaron : « je n’ai pas jugé que ça allait être important » Réginald (se met en colère) : « vous n’avez pas jugé… vous vous foutez de moi ou quoi ? Vous avez l’air de croire que vous pouvez vous amusez » Aaron : « au contraire, monsieur l’avocat. Je sais à quel point c’est sérieux. Je suis sûr que vous vous imaginez déjà que je suis peut-être le coupable, parce que mon ancienne avocate vous a donné cette information » Réginald : « lorsque je me rendais à son bureau, je vous assure que j’étais de votre côté… » Aaron : « mais quand vous êtes ressorti de son bureau, vous ne l’étiez plus. C’est bien ça ? » Réginald : « pourquoi avoir volontairement omis de me dire ça ? » Aaron : « j’avais honte. A ce moment-là je me shootais à la d****e avec Lili. J’ai honte de cette époque, j’ai honte du Moi d’avant, vous comprenez ça ? » Réginald : « ça ne justifie pas que vous me cachiez des éléments qui peuvent m’aider à mieux vous aider » Aaron : « j’essayais d’échapper à cette réalité de souffrance et d’injustice permanentes. Je n’ai jamais dit que je n’ai pas fait d’erreurs, ou commis des délits mineurs, mais je n’ai jamais assassiné ce jeune garçon. Vous pouvez me croire. Mais ça n’a plus d’importance jusqu’à ce que Lili soit retrouvée parce qu’un jour ou l’autre, ils me feront marcher dans ce couloir et je serai exécuté » Réginald : « dans ce cas, je mettrai tout en œuvre pour la retrouver au plus vite. Mais si vous n’êtes pas complètement honnête avec moi, tous nos efforts seront vains » Aaron : « je vous promets que je ne vous ai rien caché en dehors de ça » La journée touche à sa fin lorsque Réginald sort de la prison centrale. Il décide de rentrer chez lui. Alors qu’il est en route pour son domicile, il reçoit un appel d’Hermann. Hermann : « alors, cette entrevue avec Roberta ? » Réginald : « disons qu’elle a commis une grosse erreur mais ça m’a également permis d’avoir de nouveaux éléments sur l’affaire » Hermann : « d’accord » Réginald : « vous aviez quelque chose à me dire ? » Hermann : « en fait, oui, il y a du nouveau concernant la sentence de Cruz » Réginald : « je vous écoute » Hermann : « la date de son exécution a été fixée. Il sera exécuté dans exactement deux semaines. Je suis désolé vous apprendre ça, mais rien n’est encore perdu, il reste… » Réginald raccroche. Il prend le temps d’inspirer un grand coup et lève ses yeux vers le ciel. De son côté, Hermann n’ose plus rappeler. Il se doute bien de ce qu’a provoqué la nouvelle chez Réginald et préfère le laisser digérer un peu. De retour chez lui, Réginald prend le temps de réfléchir à la façon avec laquelle il va annoncer la triste nouvelle à son client. Désormais, c’est bien plus qu’une affaire, mais c’est une course contre la montre. Au beau milieu de la nuit, il sort et fait le tour de son quartier. Puis, il se rapproche furtivement d’une voiture et ouvre la portière de la voiture côté chauffeur. Un homme s’y trouve, équipé d’un appareil photo et d’un kit de surveillance. Réginald a trouvé celui qui le surveille depuis qu’il a commencé à creuser un peu plus dans l’affaire Cruz. ??? : « Que voulez-vous ? Ça ne se fait pas d’ouvrir la portière d’une voiture comme ça. Je vais vous coller un procès » Réginald : « ah, vous croyez ? » ??? : « Vous n’avez pas le droit d’ouvrir ma portière de la sorte » Réginald : « pour quelqu’un qui me surveille, vous êtes bien équipé. Mais je vous préviens, vous la fermez et vous m’écoutez ou alors c’est vous qui aurez un procès pour avoir continué de me surveiller malgré la demande de restriction que j’ai adressée à celle qui vous a engagé » ??? : « Ecoutez. Je ne veux pas de problèmes, je ne faisais qu’exécuter les ordres de la personne qui me paie » Réginald : « je me fiche de la personne qui vous paie. Je vous conseille d’arrêter de me filer ou je vous assure que vous allez vous en mordre les doigts » ??? : « C’est bon, je m’en vais » Réginald : « non, pas tout de suite. Je sollicite également vos services en échange de mon silence sur votre participation. Je souhaiterai retrouver quelqu’un et vos talents me seront utiles » ??? : « Quelle assurance ai-je que vous ne me ferez pas de chantage plus tard ? » Réginald (donne une photo de Lili au détective) : « vous allez devoir vous contenter de ma parole. Celle qui vous paie n’a pas de parole, moi si. Voilà une photo de cette personne, au verso de la photo se trouve la dernière adresse connue » ??? : « Je vous ferai mon rapport d’ici une semaine » Réginald : « je vous donne quatre jours » ??? : « C’est beaucoup trop court pour retrouver quelqu’un. Il me faut au moins une semaine, le temps de consulter mes informateurs » Réginald : « je vous donne quatre jours et pas une seconde de plus. Vous allez devoir me montrer que vous ne savez pas uniquement suivre un avocat pour les intérêts d’un autre » ??? : « Je ne vous promets rien » Réginald : « je ne veux pas de vos promesses, je veux des résultats. C’est tout ce que j’attends de vous dans quatre jours. Ou bien attendez-vous à recevoir une citation à comparaitre dans laquelle je vous contraindrai à témoigner contre Roberta Neville » ??? : « C’est bon. Vous l’aurez, votre rapport. Comment s’appelle cette femme ? » Réginald : « elle répond au nom de Lili » ??? : « C’est quoi ça ? Un pseudo ? » Réginald : « vous avez déjà de quoi commencer votre boulot, libérez mon quartier avant que je ne change d’avis sur votre compte » C’est ainsi que le détective s’en va. Quant à Réginald, il retourne à son appartement. Le lendemain, il se rend à la prison centrale. Il se retrouve dans la salle avec Aaron. Ce dernier constate que son avocat n’affiche pas une bonne mine. Aaron : « quelque chose ne va pas ? » Réginald : « la date de votre exécution a été fixée » Aaron (inspire un grand coup) : « quand ? » Réginald : « écoutez, ce n’est pas parce que… » Aaron : « quand ? » Réginald : « dans deux semaines » Aaron commence à pleurer. Il regarde autour de lui, les larmes dégoulinant des yeux. Aaron : « vous avez pu retrouver la trace de Lili ? » Réginald : « je suis sur le coup » Aaron : « rien à foutre que vous soyez sur le coup, je veux du concret. Prouvez-moi que vous vous battez vraiment pour que je sorte d’ici et que ce n’est pas du tapage » Réginald : « j’ai conscience que la nouvelle est difficile, mais vous pouvez prendre quelques jours pour la digérer, le temps que je retrouve Lili » Aaron (en colère) : « ça fait douze ans que je digère, alors ne me faites pas perdre davantage de temps et mettez-vous au travail » Aaron se lève et appelle le gardien afin qu’il ouvre la porte de la salle. Il jette un dernier regard sur Réginald et s’en va. Quatre jours plus tard, le rapport du détective n’est toujours pas arrivé. Par ailleurs, une audience a lieu pour statuer sur un glissement de la date d’exécution. La partie adverse, représentée par le procureur Richard Sanders, se retrouve face à Réginald pour l’affaire Cruz. Cela fait à peine cinq minutes que l’audience a commencé et le ton est déjà monté. Réginald attend impatiemment l’appel du détective mais en vain. Juge : « pour résumer, maître Princeton, vous me demandez de repousser la date d’exécution de votre client sous prétexte que vous avez besoin d’un peu de temps pour retrouver un témoin dont la déposition pourrait contribuer à l’innocenter ? » Réginald : « votre honneur, je comprends que c’est insuffisant pour repousser la date d’exécution, mais ce que je vous demande c’est quelques jours de plus pour trouver le témoin » Juge : « vous avez pourtant eu douze ans pour retrouver ce témoin » Sanders : « sans compter, monsieur le juge, que c’est lors du procès au cours duquel il fut condamné que le client de la défense se rappelât d’un témoin sorti de nulle part » Réginald : « votre honneur, ce n’est pas un hasard. Il se trouve que mon client n’a eu de cesse de parler de son témoin depuis douze ans. Mais, cette fois, la providence a voulu qu’Aaron Cruz soit défendu par quelqu’un pour qui la vérité compte plus que tout » Richard : « comment osez-vous ? La vérité est importante pour moi aussi, maître Princeton. J’ai condamné un assassin. Votre honneur, il s’agit du meurtre d’un enfant de douze ans. Sa famille est ici pour que ce mauvais rêve se termine enfin. Il n’y a aucune raison juridique de prolonger ses souffrances » Réginald : « votre honneur, vous avez le pouvoir de repousser la date d’exécution si vous jugez cela justifié. Cela n’en vaut-il pas la peine s’il y a ne serait-ce qu’un pour cent de chance qu’il soit innocent ? » Juge : « maître Princeton, vous avez jusqu’à demain pour retrouver le témoin. Vous ne pourrez plus demander de révision de procès par la suite et la date de l’exécution ne changera pas. L’audience est terminée » C’est ainsi que Réginald sort la salle d’audience. C’est alors que se produit quelque chose qui donne du sourire à l’avocat ; un appel du détective. Réginald décroche immédiatement. ??? : « Vous attendiez mon appel apparemment » Réginald : « qu’avez-vous trouvé ? » ??? : « La jeune femme du nom de Lili a déposé récemment une demande de changement nom dans ce département. Le problème c’est que je ne peux pas accéder à ce nom » Réginald : « pourquoi ? » ??? : « Les autorités m’interdisent l’accès à son dossier pour sa sécurité » Réginald : « je vois… » ??? : « Elle a déposé plusieurs ordonnances restrictives » Réginald : « je crois que je suis dans un c*l de sac là » ??? : « Je continuerai de creuser un peu jusqu’à demain » Réginald : « je vais essayer un autre moyen » Réginald retourne au cabinet ACE, Il trouve Hermann à l’entrée du bâtiment. Il en profite pour lui soumettre son problème. Hermann : « Réginal ! Vous avez réussi à obtenir un glissement de date ? » Réginald : « non. Malheureusement, le juge trouve mes éléments insuffisants tant que le témoin n’est pas visible » Hermann : « ah d’accord. Qu’est-ce qui ne va pas ? » Réginald : « j’ai réussi à retrouver sa trace. Mais elle a changé de nom, un nombre incalculable d’ordonnances restrictives et qui sait quoi d’autre » Hermann : « résultat, vous n’avez pas accès à son nouveau nom, sa nouvelle adresse, parce que les autorités n’accepteront pas de donner l’accès à ces informations confidentielles maintenant » Réginald : « j’ai besoin d’aide, je ne sais pas quoi faire d'autre en ce moment » Hermann : « je connais un procureur qui pourrait m’aider » Réginald : « vous en êtes sûr ? » Hermann : « rentrez chez vous et prenez le reste de votre journée. Je vais le contacter tout à l’heure »
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