la veille du procès

1831 Words
Réceptionniste : « bienvenue messieurs. Que désirez-vous ? » Hermann : « nous vous prions de nous diriger vers le directeur de l’agence, s’il vous plaît » Réceptionniste : « puis-je vous demander qui vous êtes ? » Hermann : « les avocats de Viviane Cooper » Réceptionniste : « Viviane… excusez-moi, j’appelle le patron » Le réceptionniste décroche le conduit téléphonique et appuie sur un bouton de la boîte téléphonique, ce qui le met directement en liaison avec le patron de l’entreprise. Réceptionniste : « monsieur, les avocats de Viviane Cooper sont ici » ??? : « D’accord, faites-les venir » Réceptionniste : « d’accord » Le réceptionniste emmène les deux avocats près d’un bureau se trouvant au fond d’une allée. A l’intérieur du bureau se trouve un homme très corpulent, dont le ventre rappelle celui de Gargantua lorsqu’il était repu. Il invite les deux avocats à entrer et à prendre place. Une fois cela fait, la discussion ne se fait pas attendre. Hermann : « bonjour monsieur… » Raheem : « Raheem Ahmad » Hermann : « monsieur Ahmad, nous sommes les avocats de Viviane Cooper. Je suis Hermann Byron et voici Réginald Princeton. Nous avons quelques questions à vous poser sur la fameuse journée durant laquelle la victime, qui s’est révélée plus tard comme étant la fille de Florence Armanti, a été retrouvée morte dans la maison de sa mère » Raheem : « quelle journée hein ! J’ai reçu un coup de fil vers 14 heures de la part de Florence Armanti. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Elle m’a demandé de faire venir quelqu’un chez elle pour le nettoyage d’une des pièces de sa résidence. J’y ai donc envoyé Viviane, elle était la plus active de mes employés » Hermann : « vous avez reçu un appel de Florence Armanti ? Mais, dans sa déposition, elle dit ne pas connaitre Viviane Cooper et affirme n’avoir jamais fait appel à l’agence d’entretien pour un quelconque service » Raheem : « c’est assez étonnant, pourtant Victoria y est allée à ma demande et je lui ai pourtant donné le motif de sa sollicitation. Elle savait pourquoi elle allait chez madame Armanti » Réginald (observe la salle) : « dites-moi, où regardez-vous l’heure qu’il est ? » Raheem (lui montrant son ordinateur) : « je la consulte sur l’écran de mon ordinateur » Réginald : « vous ne possédez pas d’horloge vous aussi ? » Raheem : « si, mais je n’en apporte pas ici…j’affectionne ces bidules » Hermann : « êtes-vous formel que c’était bien Florence Armanti au téléphone ? » Raheem : « tout ce que je peux vous dire, c’est que l’appel venait de chez elle. C’est une femme qui m’a téléphoné. Il pouvait s’agir d’elle tout comme cela aurait pu être sa fille » Hermann : « c’est bizarre…voilà qui devient quand même mystérieux » Réginald : « hm… » Raheem : « je suis vraiment confus. Viviane était une bonne fille. Je ne l’imagine toujours pas capable de tuer un moustique, alors un être humain… » Hermann : « nous ferons tout pour la défendre s’il est vrai qu’elle est innocente d’après les preuves qui seront en notre possession » Réginald : « je peux parler à vos employés ? » Raheem : « certainement, vous le pouvez » Réginald se lève et sort du bureau, sous le regard interrogateur d’Hermann. Il se dirige vers le groupe d’employés qui étaient regroupés au niveau de la réception. Ils sont au nombre de quatre, deux hommes et deux femmes. Réginald s’approche d’eux et les aborde. Réginald : « bonjour messieurs et dames » Agathe (avec une chaussure à talon dans les mains, le talon semble cassé) : « bonjour monsieur. Viviane est-elle vraiment suspectée d’avoir tué quelqu’un ? » Gérard (à Agathe) : « elle n’est pas juste suspectée. Elle est le suspect principal même, elle est en garde à vue, je crois » Réginald : « parlez-moi un peu de Viviane Cooper. Comment était-elle ici avec vous ? » Agathe : « eh bien, ce n’était pas vraiment quelqu’un de bavard comme moi. Mais, elle travaillait toujours dans les temps » Gérard : « un jour, elle a battu son propre record. D’habitude, elle fait le nettoyage d’une maison entière en une heure et demi. Mais ce jour-là, elle a fini en une heure grand max » Réginald (surpris) : « vraiment ? Et quand était-ce ? » Gérard : « je crois que c’était le 18 du mois dernier aux environs de 15h ou 16h, je ne m’en souviens plus très bien » Réginald : « je vois…je vous remercie néanmoins de vos efforts. Une dernière chose, vous a-t-elle dit pour quelle raison elle avait réussi à battre son record ? » Gérard : « euh…oui, je crois que c’était une affaire d’adultère ou de viol… c’était plutôt quelque chose de très grave, vous savez » Réginald : « vous n’avez que quelques bribes comme souvenirs, je suppose ? » Gérard : « c’est cela, quelques bribes. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider davantage » Réginald : « ce n’est pas bien grave… » Quelques minutes plus tard, Hermann sortit du bureau de Raheem. Il rejoint Réginald et tous les deux regagnent l’extérieur du bâtiment. Ils décident de faire quelques mètres de route à pied pendant qu’ils discutent un peu. Hermann : « vraiment, c’est à ne rien comprendre. D’un côté, Florence dit qu’elle ne connait pas Viviane. Pourtant le patron de cette dernière précise bien qu’il a reçu un appel de la part de cette femme ou alors de la fille de celle-ci. L’objectif de l’appel était de s’offrir les services de Viviane. Mais pourquoi Florence ou Thérésa auraient voulu avoir les services d’une femme qu’elles ne connaissent même pas ? » Réginald : « ce que vous dites est déjà très intéressant. De deux choses l’une, entre Florence, Viviane et le patron de l’agence, il y a quelqu’un qui cache quelque chose » Hermann : « c’est bien possible » Réginald : « de plus, on ne sait pas encore si Thérésa et Viviane se connaissaient ou pas. Mais à mon avis, ces deux femmes ne se sont jamais rencontrées. Le seul problème c’est qu’il y a peu d’indices qui vont à l’encontre de l’innocence de Viviane, mais seules les circonstances et les témoignages des personnes directement liées à la victime jouent contre la jeune femme » Hermann : « vous pensez que Viviane est innocente, ai-je raison ? » Réginald : « je vous répondrai demain. L’ouverture du procès aura lieu n’est-ce pas ? » Hermann : « oui, c’est vrai. Cela peut aussi être là que se décidera sa condamnation. Et on n’a pas vraiment grand-chose pour la défendre » Réginald : « si nous n’avons pas grand-chose pour la défendre, Roberta n’aura pas non plus grand-chose pour l’incriminer » Hermann : « qu’est-ce qui vous fait dire une chose pareille ? » Réginald : « ce sera un procès difficile. J’ai moi-même essayé de trouver tout ce qui pourrait jouer contre Viviane, mais je ne vois que le témoignage de Florence Armanti et la déposition de votre frère Henri » Hermann : « vous êtes au courant pour mon frère ! » Réginald : « j’ai lu le dossier de l’affaire. C’est le deuxième témoignage après celui de Florence. Si l’on ajoute ce qu’a dit le patron, Raheem, Viviane passe automatiquement pour la meurtrière. Puisqu’avec les deux premières dépositions, elle est une menteuse et la coupable par excellence. L’équation est parfaitement tracée » Hermann : « c’est justement cela qui rend la tâche encore plus compliquée » Réginald : « c’est aussi ce qui nous donnera l’avantage pendant le procès » Hermann : « pourquoi ? » Réginald : « parce que tout n’a pas encore été pris en compte, nous pouvons encore trouvé du nouveau dans les éléments que nous avons, ou alors nous concentrer sur les irrégularités qui existeront sûrement si ces trois témoins accablants se retrouvent dans la même salle » Hermann : « qu’est-ce qui vous fait croire que… attendez une minute ! Mais oui, parmi eux, il y a sûrement quelqu’un qui cache quelque chose si l’on considère que Viviane est innocente et a été bernée » Réginald : « ou tout simplement placée malgré elle au mauvais endroit pour être accusée de meurtre » Hermann : « il va donc falloir démontrer cela. Réginald, je suis content de vous avoir dans mon équipe » Réginald : « vu que l’audience aura lieu demain, il faut tout d’abord avoir de quoi défendre la cliente » Les deux hommes prennent finalement un taxi, direction le cabinet ACE. Pendant ce temps, Walter a commencé à travailler sur son affaire à lui. Il est en train de lire le résumé du dossier : « titre : meurtre de la petite Elena South. Elle fêtait son 8e anniversaire dans la maison de sa tante Amber. Ses amies et ses frères sont venus chez sa tante afin de célébrer cette année de plus dans la convivialité, l’harmonie et la joie. Mais cette même nuit, elle est morte, noyée ou plutôt la tête plongée de force dans un seau remplie d’eau. Aucun coupable n’a été appréhendé pour ce meurtre. La seule personne sur qui portait les soupçons était Jonathan, le fils d’Amber. Mais il n’a pas pu être arrêté, faute de preuves. Après une série de meurtres s’étant déroulés dans cette famille il y a environ un an, voilà qu’une tragédie supplémentaire s’ajoute à la liste. Personnnes interrogées : Amber (tante d’Elena), Jonathan (fils d’Amber), Evelyne (tante d’Elena), Jennifer (cousine d’Elena et fille d’Evelyne), Louis (prêtre), Ambrosini (ami de la famille), Ricardo (fils d’Amber), Olive (fille adoptive d’Amber), Catherine (tante d’Elena), Michael (agent d’entretien de l’espace vert LE JARDIN), Chichi (vieille voisine) » Après avoir lu le dossier, il regarde les différentes dépositions. Il n’y en a pas beaucoup. Juste celles d’Amber, de Jennifer et d’Evelyne. Il se lève de son bureau et sort de son bureau pour interroger les témoins qui n’ont pas été questionnés sur l’affaire. Lorsqu’il arrive à la porte d’entrée, il aperçoit Réginald et Hermann franchir le pas de la porte et monter les marches. Il va à leur rencontre. Hermann (à Walter) : « tiens… Walter. Tout va bien ? » Walter : « j’ai terminé de prendre connaissance du dossier. Je vais maintenant interroger quelques informateurs » Réginald : « votre affaire porte sur quelle évènement ? » Walter : « le meurtre d’une fille de huit ans, vous vous rendez compte ? » Réginald : « quoi ? » A cet instant, une profonde tristesse envahit Réginald. Il se met à penser brièvement à sa future femme qui fut assassinée. Mais il se souvient qu’elle était enceinte, elle portait son enfant à lui, enfant qu’il ne connaitra jamais. Hermann et Walter remarquent son changement soudain d’humeur.
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