V Quatre jours plus tard arriva la berline qui devait les emporter à Marseille. Après l'angoisse du premier soir, Jeanne s'était habituée déjà au contact de Julien, à ses baisers, à ses caresses tendres, bien que sa répugnance n'eût pas diminué pour leurs rapports plus intimes. Elle le trouvait beau, elle l'aimait; elle se sentait de nouveau heureuse et gaie. Les adieux furent courts et sans tristesse. La baronne seule semblait émue; et elle mit, au moment où la voiture allait partir, une grosse bourse lourde comme du plomb dans la main de sa fille: — C'est pour tes petites dépenses de jeune femme, dit-elle. Jeanne la jeta dans sa poche; et les chevaux détalèrent. Vers le soir, Julien lui dit: — Combien ta mère t'a-t-elle donné dans cette bourse? Elle n'y pensait plus et elle la

