« Je prie mes chers alpinistes de ne pas oublier leur président… je veux qu’ils pardonnent à mon ennemi comme je lui pardonne, et pourtant c’est bien lui qui a causé ma mort… » Ici, Tartarin fut obligé de s’arrêter, aveuglé d’un grand flot de larmes. Pendant une minute, il se vit fracassé, en lambeaux, au pied d’une haute montagne, ramassé dans une brouette et ses restes informes rapportés à Tarascon. Ô puissance de l’imagination provençale ! il assistait à ses propres funérailles, entendait les chants noirs, les discours sur sa tombe : « Pauvre Tartarin, péchère !… » Et, perdu dans la foule de ses amis, il se pleurait lui-même. Mais, presque aussitôt, la vue de son cabinet plein de soleil, tout reluisant d’armes et de pipes alignées, la chanson du petit filet d’eau au milieu du jardin,

