Chapitre 11

1112 Words
C’est une personne cagoulée. Je refais face aux arbres et accélère encore. Je cours juste au hasard, me perdant plus encore dans la forêt. Je repense à ce qu’il s’est passé plus tôt à l’hôpital, cette opération où on a tenté de me retirer mon pouvoir. Je ne comprends pas comment mon bras s’est régénéré, ce n’est pourtant aucunement mon pouvoir...Est-ce que c’est ces infirmiers qui ont apporté des modifications à mon pouvoir ? Mais comment ? Ce n’est pas logique, de plus que tous ont été surpris que mon bras se régénère. J’essaie d’éclaircir mes pensées. J’ai comme l’impression que les pouvoirs sont des êtres vivants, qu’ils ne font pas vraiment partie de nous. Et je ne comprends pas ce que me veulent ces cagoules noires. L’épuisement me gagne peu à peu, cependant la personne cagoulée me poursuit toujours. Je suis piégée, sans réponse, et je risque de me faire capturer par mon poursuivant. J’aperçois alors un grand bâtiment à quelques mètres. L’espoir m’envahit. Est-ce que je vais pouvoir arriver dans une autre ville ? Me réfugier quelque part ? J’accélère encore, sprintant. Je sens mon poursuivant ralentir derrière moi, comme s’il a peur de ce mystérieux endroit. Je ne m’arrête seulement une fois arrivée devant un grillage métallique et d’après le bourdonnement perceptible sous tension. Le haut du grillage est couvert de barbelés. L’endroit est effrayant et repoussant, comme une prison. Le bâtiment se dresse face à moi, rectangulaire et noir métallisé. Il en est presque éblouissant par le soleil qui se reflète sur ses murs. Il y a un large espace bétonné où se trouvent quelques adolescents jouant au basketball, d’autres me fixant depuis les gradins d’où ils regardaient plus tôt le match qui se joue. J’aperçois à ma gauche une entrée solidement cadenassée et encadrée de deux soldats armés. Un adolescent se lève des gradins et se dirige vers le bâtiment. À ma grande surprise une partie du mur s’ouvre comme une porte coulissante sous le passage du jeune homme. Il y disparaît. Quelques secondes après ressortent par cette même entrée deux hommes et une femme. Ils se dirigent vers moi, maintenant face à l’entrée du grillage. Je jette un œil rapide derrière moi. La personne cagoulée a bien disparu, ce qui est très suspect. Je distingue peu à peu les traits des trois inconnus qui se dirigent vers moi. Ils doivent tous avoir la trentaine d’années. La femme a des cheveux blond platine noués en une queue de cheval et des yeux marron foncé. Elle est vêtue d’une veste noire avec un pull kaki, un jean bleu et des baskets blanches. Le premier homme est roux, et a des yeux d’un bleu très vif, presque artificiel. Il porte un tee-shirt gris basique avec un jean bleu clair et des baskets blanches. Le deuxième homme est blond foncé aux yeux verts. Il est habillé d’un jogging noir simple, un sweat gris foncé et des baskets noires. - Bonjour, me salue poliment la femme. Je ne sais pas quoi dire. Je cherche mes mots. - Bonjour...quel est cet endroit ? je demande. - Qui es-tu ? Si tu es un espion des cagoules noires tu peux partir, nous ne mettons pas nos adolescents en danger, me répond la femme en fronçant les sourcils. - Je suis Megan Stones...les cagoules noires me poursuivent justement, croyez-moi, j’implore presque. - Megan Stones…? Entre, me dit simplement la femme. Mon instinct me dit que je peux leur faire confiance, au pire, je peux me défendre. L’homme blond fait un signe aux soldats qui ouvrent les grilles. Je passe l’entrée puis ils referment le grillage derrière moi. Je ravale difficilement ma salive en me rassurant tant bien que mal. - C’est un refuge pour adolescents. Beaucoup viennent se réfugier ici car ils sont comme toi poursuivis par les cagoules noires à cause de vos pouvoirs trop puissants, ou pour problèmes familiaux. Les cagoules noires ne viennent pas ici car c’est un lieu hautement protégé, ils ont peur de nous ou peut-être qu’ils ont juste décidé de nous laisser tranquilles pour le moment, m’explique toujours la femme. Ça ne ressemble pas vraiment aux cagoules noires de laisser les personnes tranquilles, donc cela m’étonne un peu. - Ah, et je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Jessy, voici Tony (elle désigne le blond) et voici Finn (elle désigne le roux). Je hoche la tête. - Ton nom ressort beaucoup ces derniers temps. Tu es dans le journal et un adolescent arrivé hier prétend te connaître, ajoute Jessy. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. - Tyler ? je demande avec espoir. - Je ne sais plus son nom, me répond Jessy. Tony et Finn partent sans un mot de plus vers le terrain de basket-ball. Jessy et moi sommes arrivées au pied du bâtiment où se trouve normalement la porte. La partie basse du mur coulisse et nous nous avançons dans le bâtiment. Jessy ouvre une autre porte en métal qui a l’air très lourde vu son épaisseur. - Autant de sécurité ? Les murs aussi sont blindés ? je demande en haussant les sourcils. - Oui, pour éviter toute attaque, nous prenons le maximum de précautions, me répond Jessy. Nous arrivons dans un petit hall d’entrée. L’intérieur est plus joli et moderne, quoi que simple. Tout est blanc, gris et noir. Le hall est encadré par de grands couloirs blancs. Jessy se dirige vers le couloir de droite, et je la suis. Nous passons devant des portes numérotées. Je me sens en sécurité, mais un peu oppressée par cet endroit. Je n’arrive pas à définir mon impression clairement. Jessy et moi nous arrêtons devant la porte 056. - Je dois aller surveiller les autres. Quand tu te sens prête tu peux aller nous rejoindre dehors en prenant le même chemin. On fait des exercices pour contrôler vos pouvoirs. Si tu as faim euh...Tyler sait où est la cafétéria, me dit Jessy. - D’accord, merci beaucoup, je réponds simplement. Jessy hoche la tête avant de repartir dans le couloir. Une fois qu’elle est hors de ma portée je me décide enfin à ouvrir la porte et entrer en prenant une grande inspiration. L’intérieur est une chambre simple, sans fenêtre mais plusieurs lampes pour garder une bonne luminosité. Je découvre Tyler recouvert de bleus et blessures, assis sur le lit. Il ne faisait rien avant mon arrivée, peut-être fixait-il juste le sol. - Megan ! s’écrie-t-il, le visage s’éclairant. Le soulagement de le voir en vie me gagne. - Tyler, tu m’as fait peur ! je lui réponds en m’asseyant face à lui. - J’ai un tas de choses à te raconter ! me dit-il.
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