Mme de Condamin allait du sous-préfet au président, les mettait en face l’un de l’autre, répétait : « Mon Dieu ! je suis plus malade que lui, j’ai cru que nous allions tomber tous les deux. Vous avez vu, c’est une grosse pierre. – Elle est là, tenez, dit M. Rastoil ; il a dû la rencontrer sous son talon. – C’est cette pierre ronde, vous croyez ? » demanda M. Péqueur des Saulaies en ramassant le caillou. Jamais ils ne s’étaient parlé en dehors des cérémonies officielles. Tous deux se mirent à examiner la pierre ; ils se la passaient, se faisaient remarquer qu’elle était tranchante et qu’elle aurait pu couper le soulier de l’abbé. Mme de Condamin, entre eux, leur souriait, leur assurait qu’elle commençait à se remettre. « Monsieur l’abbé se trouve mal ! » s’écrièrent les demoiselles Ras

