Préface

500 Words
PréfaceCe livre s’ouvre sur un voyage, sur la tranquillité, la douceur… Voyage qui amène deux femmes d’aujourd’hui à se rencontrer, s’observer, se découvrir… Voyage qui va les emmener au-delà des apparences, des hasards et des coïncidences. Destins croisés de deux jeunes femmes d’une même génération. Mais aussi voyage dans un autre temps, au cœur des ténèbres cette fois, car le roman nous plonge soudain dans la guerre, pendant l’été 1942 qui aurait pu être l’été de l’insouciance pour une autre jeune fille, mais qui se transforme en tragédie. Ses ancêtres, des femmes et des hommes venus de Pologne, traduisaient l’expression « vivre comme un coq en pâte » par « Vivre comme Dieu en France ». Ils avaient dès lors choisi en toute conscience la France comme terre d’accueil, mais ils virent leurs rêves brutalement brisés. Et le lecteur va accompagner cette autre jeune femme dans un autre voyage qui la ramène à la Pologne de ses aïeux… via Drancy. Il va plonger dans l’horreur de ce siècle qui saigne, aller jusqu’au bout de cette humanité qui se situe au-delà du bien et du mal, à travers l’expérience de la guerre, de la souffrance, de la perte. Et de se demander : Qui a perdu son humanité ? Qui l’a retrouvée ? Le passé vient s’immiscer dans le présent pour mieux le rejoindre -et pourquoi pas l’éclairer- et cela, de façon récurrente, sans laisser de répit à ces deux jeunes femmes pourtant bien dans leur temps, dans leur époque. On peut y voir un fantasme, une hallucination, l’effet d’une magie ou d’une expérience mystique. Ou plus simplement un rêve. On peut le lire comme un épisode réel ou métaphorique… Laissons donc les écrivains explorer ces territoires : tous les sujets intéressent les romanciers, y compris et surtout, les zones encore trop peu visitées par les historiens. C’est leur rôle, mais aussi leur liberté. Ils ne sont ni juges, ni censeurs. Ils ne proposent ni indignation, ni indulgence. Ils disent. Ou plutôt ils imaginent. Ils jettent de la lumière sur les grands débats contemporains qui ne cessent d’occuper intellectuels et historiens. La littérature est une fenêtre sur notre monde, tout aussi extérieur qu’intérieur. Se pose en filigrane la question de la transmission de la mémoire des lieux que nous occupons, que nous investissons, qu’ils soient à notre porte, de France ou d’ailleurs. Et cela va de pair avec la mémoire des hommes qui en sont les dépositaires : rationnelle, scientifique, historique ? Ou sensible, affective ? Et si ce roman nous fait partager des destins de femmes et s’intitule « Âmes sœurs », on se découvre l’envie de jouer sur les mots. Pourquoi ne pas le dédier « A mes sœurs… » ? Et en extrapolant, ne pourrait-on pas tout aussi bien dire, à la façon de François Villon : « À mes sœurs, à mes frères humains qui après nous vivez, n’ayez les cœurs contre nous endurcis… » ? Car il évoque la résilience, la capacité à se reconstruire, mais surtout celle de se projeter dans l’avenir puisque ce roman est dédié à la vie. Mais laissons au lecteur le soin, la surprise et surtout le plaisir de découvrir comment la vie triomphe par-dessus tout et de quelle manière… Monique Heddebaut Adjointe à la culture de Flines-lez-Râches. Ce que nous faisons dans la vie, résonne dans l’Éternité. Citation égyptienne.
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