Chapitre un

3510 Words
Chapitre un Après une longue course dans les bois, pour échapper à mes poursuivants, me voici arrivée à l’entrée d’une grotte, bien cachée par la végétation ce qui est un plus vu mon petit souci actuel. Je décide alors que c’est l’endroit idéal pour me cacher et me reposer cette nuit afin de reprendre des forces. Voilà quel est mon quotidien ces derniers jours, et tout cela car j’ai sauvé la vie d’un homme en proie à un être démoniaque, mon rôle n’a pas toujours que de bons côtés. Lors de mon intervention dans cette ruelle sombre, hier soir, ils ne sont pas parvenus à le tuer, j’ai réussi à déjouer leurs plans. Je marchais dans la rue quand des sons de plaintes me sont parvenus aux oreilles, j’ai alors pris la direction d’où provenaient ses bruits. Lorsque je suis arrivée à l’entrée de cette ruelle qu’elle n’ait pas été ma surprise quand j’ai aperçu deux hommes ou plutôt démons devrais-je dire. Leurs yeux sont d’un rouge vif, ce qui est un signe bien distinctif, l’apparence de ceux-ci paraît bien humaine pour toute personne qui les aperçoit, ce qui leur permet aussi d’amadouer leurs proies afin de les tuer pour prendre possession de leur essence de vie. Les deux démons malmenaient un autre homme et en regardant de plus près, je me suis rendu compte que ce n’était qu’un simple mortel. Ils étaient sur le point de le tuer lorsque je me suis montrée, mon petit effet de surprise a permis qu’ils relâchent l’homme et celui-ci n’a pas perdu une minute, profitant de mon arrivée, pour s’échapper. Et je peux vous affirmer que cela n’a pas vraiment plu à mes deux nouveaux amis qui depuis par vengeance ont décidé que je serais leur prochaine proie et m’ont pris en chasse. Lors de notre course poursuite, ils ne se sont pas aperçus que je ne suis pas humaine moi aussi ou du moins pas à cent pour cent. Grâce à mon pouvoir de protection, je peux camoufler ma vraie nature et je compte bien tout faire pour qu’ils ne devinent pas qui je suis réellement. Je ne souhaite pas qu’ils réussissent à prévenir leurs congénères de ma présence ici, ce qui pourrait me causer bon nombre de soucis et j’en ai déjà bien assez en ce moment à mon goût. J’ai réussi à les semer en prenant de nombreux chemins différents, repassant par moment sur mes pas afin de brouiller les pistes et cela semble avoir bien fonctionné, apparemment. Et voilà pourquoi, maintenant, je me retrouve cachée ici. Bon, au moins, je suis dans un endroit que je peux facilement sécuriser. Je m’installe au fond de la grotte et creuse un peu en son centre afin d’y faire un feu pour me réchauffer et que je puisse y voir un peu plus clair, aussi. Je regroupe quelques brindilles que je place dans le trou, je sors ensuite de la poche de ma veste en jean une boîte d’allumettes. Ce qui est assez drôle quand on sait que je ne fume pas, mais c’est aussi un atout dans certains moments, la preuve ce soir. Une fois le feu allumé, je m’assieds sur un petit rocher tout prêt afin de rester au chaud. J’en profite pour laisser mes yeux se perdre dans les flammes et mon esprit divaguer au son du crépitement du feu qui se répercute le long des parois de la grotte. Il m’arrive parfois de penser à ce que pourrait être ma vie si j’avais été une personne anodine de dix-huit ans. Je serais sûrement au lycée avec mes éventuels amis à préparer mes examens ou à choisir quelle tenue serait le mieux pour la journée du lendemain, comme le fait une étudiante. Je souris en y pensant, car je ne sais pas si après avoir vécu autant de choses je pourrais m’adapter à une vie si simple, sans surprise... Non, ce n’est définitivement pas pour moi, même si parfois il m’arrive de jouer avec le feu, j’ai appris à aimer ce que je fais et ce que je suis. J’ai dû tout apprendre par moi-même au fur et à mesure des années et je reste persuadée que je ne sais pas tout encore. Je n’ai pas eu la chance d’avoir ma famille auprès de moi pour m’aider à comprendre ce qui m’arrivait, car mes parents et ma sœur m’ont été enlevés lors d’un grave accident de voiture. J’aurais dû moi aussi mourir ce jour-là, mais il semble que le destin en a décidé autrement. Je me trouvais assise à l’arrière de la voiture lors de l’impact, j’ai été projetée hors du véhicule à ce moment-là. Par miracle, je n’ai eu que quelques égratignures sur le corps. Mais, à l’âge de douze ans, voir sa famille mourir ça laisse quelques séquelles et je n’oublierais jamais cette scène qui reste gravée dans ma mémoire. J’ai découvert, il y a peu, que ce n’est pas par hasard si je suis encore ici, si j’ai réchappé à cette tragédie. Il semble, apparemment, que certaines personnes y sont pour quelque chose. Je sors de mes pensées de peur qu’elles ne finissent par me rendre mélancoliques et ce n’est pas vraiment le moment pour ça. Il est préférable que je reste alerte pour parer à toutes éventualités. La chaleur du feu est agréable sur mon visage et la fatigue se fait aussi ressentir. Je décide donc de descendre de mon siège et de m’installer plus confortablement sur le sol. J’en profite aussi pour réalimenter le feu afin qu’il ne s’éteigne pas pendant la nuit. Une fois cela fait, je m’adosse contre la roche et pose ma tête sur celle-ci. Mon regard se perd encore une fois dans les flammes, mais cette fois-ci mes yeux se ferment et je m’endors sans aucun souci sachant que rien ne peut venir troubler mon sommeil cette nuit. La nuit a été calme et paisible, cela fait bien longtemps que je n’ai pas aussi bien dormi et ça fait un bien fou après ses deux jours de fuite. La fraîcheur sur mon visage finit par me réveiller, j’ouvre les yeux et m’étire de tout mon être pour éviter les courbatures éventuelles. Je réapprovisionne le feu pour me réchauffer car nous ne sommes que début avril et les températures ne sont pas très hautes pour l’instant. Une fois bien réveillée et réchauffée, je décide en entendant mon ventre gargouiller qu’il est temps pour moi de retourner en ville pour manger un petit truc avant de rentrer chez moi. J’ai préféré éviter d’y aller hier pour ne pas qu’il repère où je vis. Dans ces cas-là, il vaut mieux prendre toutes les précautions et jusque-là, j’ai toujours réussi à bien me débrouiller. J’aime me fondre dans la masse et rester inconnue aux yeux de tous. Il m’est déjà arrivé de retourner voir si tout allait bien pour les personnes que j’ai aidées, mais le tout en restant invisible à leurs yeux, ne souhaitant pas me faire connaître. Savoir qu’ils vont bien m’aide à continuer de faire ce pour quoi j’ai été élue. Pour rester en forme, je me lance dans un petit footing qui me permet de rejoindre la ville plus rapidement. Arrivée à l’entrée de la ville, je me dirige vers la boulangerie afin d’y prendre mon petit déjeuner, car mon ventre commence sérieusement à me rappeler à l’ordre. Malgré qui je suis, je garde en moi quelques petits désavantages humains. Une fois devant la boutique, je rentre à l’intérieur et m’avance vers la dame, celle-ci me sourit tout en me demandant ce que je souhaite : – Bonjour, Madame, que désirez-vous ? – Bonjour, je voudrais un pain aux raisins et un chausson aux pommes, s’il vous plaît. Lui demandé-je. – D’accord, cela vous fera deux dollars et trente centimes, Madame. Après m’avoir annoncé le montant, elle part préparer ma commande, elle revient peu de temps après avec un sachet qu’elle me tend et je lui donne en retour l’argent. Je la remercie et lui souhaite une bonne journée. Je sors et prends la direction de chez moi, soit à une petite dizaine de minutes d’ici. Je profite du chemin pour déguster le pain aux raisins, un vrai régal d’ailleurs pour mon estomac qui ne demandait qu’à être rempli. Pendant le trajet, j’admire le paysage car je suis dans une petite ville du nom d’Andréas, me situant sur une petite île anglaise du nom de l’île de Man. J’ai préféré ce choix à celui d’une grande ville, et ce pour plusieurs raisons. Mais surtout pour le côté calme, je n’aime pas la foule et ne m’y mélange que si je n’ai vraiment pas le choix, autant vous dire que c’est très rare. Quelques boutiques se trouvent sur le chemin, ainsi qu’un marchand de journaux et un bar, où la plupart des habitants se réunissent lors de matchs importants. C’est d’ailleurs aussi le seul moment où la ville s’anime. me voici, enfin, arrivée à la sortie de la ville et accessoirement chez moi. On peut en y regardant attentivement, apercevoir le toit de ma maison se dessiner derrière les arbres. De nombreuses personnes se demandent pourquoi une femme seule a choisi une si grande maison, selon les dires de l’agent immobilier qui m’a trouvé cette bâtisse. Mais comme je lui ai alors répondu, j’aime avoir de l’espace et ce qu’il ne sait pas c’est que j’ai un compagnon qui lui demande beaucoup de place, même s’il n’est qu’au début de sa croissance. C’est aussi pour lui que j’ai choisi cet environnement, il en a besoin mais surtout car il doit absolument rester caché aux yeux de tous, sinon il serait comme il y a longtemps, traqué et il en est hors de question. Je promets un sort bien particulier à celui ou ceux qui oseront le toucher. Il sait d’ailleurs qu’il doit éviter de se faire remarquer et ne sort que la nuit pour éviter tout souci. À laisser mon esprit divaguer, je n’ai pas fait attention que je me trouve devant ma porte d’entrée, je l’ouvre et me dirige vers la cuisine afin de préparer une cafetière. Je ressors et entreprends de me déshabiller car je suis très pressée d’ôter les vêtements que je porte depuis ses deux derniers jours. Je me hâte de rejoindre la salle de bain et entre dans la douche, j’y reste quelques minutes sans bouger en laissant l’eau couler sur mon corps. Un soupir s’échappe de mes lèvres car cela fait un bien fou. Une fois propre, j’enfile mon peignoir et sors, me laissant diriger par la bonne odeur de café frais qui provient de la cuisine. J’attrape le sachet sur la table et en sors le chausson aux pommes après m’être servi une bonne tasse de café. La matinée se déroule tranquillement, j’en profite pour faire un peu de ménage, ainsi qu’une petite sieste pour rattraper la fatigue accumulée ses derniers jours. Lorsque j’ouvre les yeux, il est déjà quatorze heures, je décide de sortir un peu dans mon jardin pour profiter du soleil. J’attrape un livre au passage et pars m’installer sur mon fauteuil tranquillement, ce qui ne m’était pas arrivé depuis un bon bout de temps. Je décide qu’aujourd’hui c’est repos pour moi et ce soir j’irais faire un tour dans la ville d’à côté voir ce qu’il s’y passe. Enfin, ça, c’était ce que je pensais il y’a une heure, car là maintenant une personne fait irruption devant moi et je sais alors à ce moment précis que ma journée détente est finie. Je pousse un long soupir tout en refermant mon livre, avant de dire : – Bien le bonjour à toi, Marius, que me vaut l’honneur de ta présence ? – Ravi de te voir aussi, Eléana !! Ne cache surtout pas ta joie de me voir, me dit-il. – Vois-tu, j’essayai, avant ta venue, de me relaxer car je viens de passer deux jours à être pourchassé – Je suis au courant et je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas fait appel à Driss, me demande-t-il. – Car je savais que je m’en sortirais seule et je ne souhaite pas qu’il soit repéré inutilement, tu sais comme moi qu’il serait alors à son tour traqué !! – Tu es douée, c’est vrai et nombreux sont ceux qui le pensent, mais tu sais aussi que Driss t’a été donné pour t’aider et t’assister lorsque tu en as besoin, me rappelle-t-il. – Oui, je le sais mais pour l’instant je gère et le garde en forme lors d’entraînement que je lui donne le soir. – D’accord, il est vrai qu’avec lui tu t’en sors très bien. – Merci !! Mais je pense que tu es ici pour autre chose que des flatteries. Lui dis-je ? – Oui c’est le cas, nous avons besoin de ton aide pour une jeune fille en difficulté, elle découvre seulement depuis peu de temps qui elle est. – OK, donc je dois la ramener ici afin qu’elle soit en sécurité, mais ensuite ? – Ensuite, je viendrais la voir afin de lui expliquer ce qui lui arrive et on avisera de la suite à ce moment-là, mais il y’a de fortes chances pour qu’elle aille faire son apprentissage à l’école de la Malice. – Bien, mais avant qu’elle y aille, il faut qu’elle soit débarrassée de ses assaillants et tu n’es pas sans savoir que cela peut prendre un certain temps. Lui rappelé-je. – Tu as raison, Eléana !! Nous te confions cette jeune fille du nom de Malia Clark, nous avons une grande confiance en toi comme d’habitude et nous savons que tu y arriveras, ah une dernière chose, elle sera ce soir à la bibliothèque. Et sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, il s’éclipse comme à son habitude que c’est rageant quand il fait ça ? Il doit sûrement avoir peur que je refuse, chose qui n’arrive jamais, en même temps il ne m’en laisse pas l’occasion. Je me laisse tomber dans mon fauteuil et pousse un long soupir, décidément les moments de calme ne sont pas pour moi, je ne dois pas y avoir le droit, pensé-je. Et Marius sait que je n’aime pas quand il apparaît comme cela au milieu de mon jardin, je n’ai pas de voisin, mais on est jamais à l’abri d’un promeneur en journée. Je n’ai pas du tout envie d’être démasquée et de devoir déménager une fois de plus car je me plais vraiment ici. Je regarde, au travers de la baie vitrée, l’horloge et m’aperçois qu’il est seize heures trente, notre conversation a duré un petit moment apparemment, je ne m’en suis pas rendu compte. Je décide alors de rentrer me préparer pour ma mission de ce soir, qui s’annonce animée et accompagnée d’action, tout ce que j’aime. La fin de journée s’est passée rapidement, il est à présent dix-neuf heures et je me décide à partir chercher ma protégée. Pour arriver plus rapidement, j’utilise un de mes moyens de locomotion préférés et surtout le plus direct car elle se trouve à plus de cinquante kilomètres. Je m’éclipse et arrive en moins de deux minutes dans une ruelle tout près de la bibliothèque me permettant de ne pas être repérée. J’avance vers le bout de celle-ci et passe ma tête discrètement pour voir si mon arrivée n’a attiré personne. Je sors ensuite d’ici et me dirige vers l’édifice, tout en regardant un peu partout, tentant de repérer si toute fois des démons ne sont pas aux alentours. Pour l’instant, rien en vue mais je reste, malgré tout, sur mes gardes. Une fois à l’intérieur, je commence à regarder autour de moi pour tenter de trouver ma protégée. Il n’y a pas énormément de monde dans la pièce, quelques groupes d’étudiants sont là et rigolent entre eux, il y’a aussi un homme au fond qui semble concentré dans sa lecture. En tournant la tête vers le côté opposé de la pièce, j’aperçois une jeune fille, la tête baissée sur un gros livre et en regardant, de plus près, je remarque que c’est un dictionnaire de médecine. Apparemment, elle semble être en cours de médecine, ce qui n’est pas une mauvaise chose car nous manquons cruellement de médecin dans nos rangs. J’avance vers elle, doucement, mais ses sens lui ont indiqué que quelqu’un s’approche dans sa direction car son regard se dirige vers moi. Je remarque qu’elle plisse les yeux, signe de méfiance. Ce que je peux tout à fait comprendre étant donné qu’elle ne me connaît pas. Arrivée à sa hauteur, je lui souris afin de lui faire sentir que je ne lui veux aucun mal. Lorsque je suis à ses côtés, elle me rend mon sourire et me demande : – Salut ! Je suppose que tu ne viens pas ici pour étudier ? me dit-elle en rigolant. – Mince, je suis aussi prévisible ? Rigolé-je. – Disons surtout que tu ne ressembles pas à une étudiante. – Merci de me rappeler que je ne suis plus si jeune. Lui dis-je en souriant ? – Désolée. Rigole-t-elle ? Bien, je pense que tu dois être venue pour m’aider ? – Oui, effectivement, comment l’as-tu deviné ? Lui demandé-je surprise. – Ne sois pas étonnée, ma mère, de qui je tiens tout ça, m’a prévenu qu’un jour on m’enverrait une personne pour m’aider à gérer mes pouvoirs. – Ah d’accord, au moins c’est une bonne chose car je me voyais déjà passer plusieurs heures à tout t’expliquer pour pas que tu n'aies peur et acceptes de venir avec moi. – Et bien, soit rassurée, je connais au moins les grandes lignes, mais j’ai encore pas mal de choses qui me sont inconnues, tu sais !! – Oh, crois-moi, j’étais comme toi au début, je ne comprenais pas trop ce qui m’arrivait et tu découvriras par la suite, quand tu sauras qui je suis réellement, pourquoi j’ai eu autant de mal à m’y faire. Lui expliqué-je. – D’accord, comment cela va se passer ? me demande-t-elle. – Tu vas déjà commencer par aller emprunter ce gros livre que tu lisais et ensuite je te ramène chez moi. Elle accepte rapidement et part faire ce que je lui ai dit. Une fois le livre en sa possession on prend la direction de la sortie de la bibliothèque, non sans l’avoir stoppé pour vérifier que personne de suspect n’attendent sa sortie. Je regarde longuement à droite et à gauche, puis, ne repérant rien, je lui fais un signe comme quoi la voie est libre. On se dirige vers la ruelle d’où je suis arrivée. Malia me lance un regard surprit en voyant l’endroit où nous nous trouvons, actuellement. Je souris avant de lui dire : – N’aies crainte, on va juste emprunter un moyen de locomotion pas très conventionnel et vaut mieux être caché aux yeux des humains pour ne pas attirer l’attention sur nous. – Ah d’accord ! Je comprends mieux, me dit-elle. – Tu me fais confiance ? Lui demandé-je tout en lui tendant la main afin qu’elle la prenne. Elle me sourit et me fait un oui de la tête avant de prendre ma main. Dès que je l’ai attrapé, je ne lui laisse pas le temps de réagir et nous fais disparaître de la ruelle pour faire notre réapparition dans mon salon. À peine a-t-elle lâché ma main que je la vois vaciller, signe qu’elle n’est pas habituée à faire ce genre de voyage, enfin pas encore pensé-je. – Tout va bien ? Lui demandé-je un petit sourire aux lèvres. – Humm... Que s’est-il passé ? – Et bien il semble que tu as fait ton premier voyage par éclipse magique, tu finiras par t’y habituer avec de la pratique, ne t’en fais pas. – Pas sûre ça.., me répond-elle encore secouer par le voyage. – Suis-moi, je vais te montrer ta chambre. On sort donc du salon, Malia me suit de près, on arrive dans l’entrée où un grand escalier se trouve en son centre. Nous l’empruntons, une fois en haut un long couloir dessert plusieurs pièces. Je me dirige vers la chambre d’amis, qui se trouve être la deuxième porte à droite. Je l’ouvre et entre accompagnée de ma protégée. La chambre est simple de couleur beige, elle se compose d’un lit deux places en son centre, collé le long d’un mur, deux tables de chevet de chaque côté ainsi qu’une penderie. J’avance vers la fenêtre et l’ouvre pour lui faire admirer cette si jolie vue de la forêt et surtout pour lui montrer qu’elle possède un petit balcon pour s’y détendre sans que personne ne l’ennuie. Enfin, personnes d’humains car laisser le plaisir à nos chers protecteurs pour arriver quand on s’y attend le moins, pensé-je. Je me tourne vers Malia et je peux la voir admirer sa nouvelle chambre. J’en profite pour la regarder plus attentivement, c’est un petit bout de femme aux longs cheveux châtains bouclés avec de beaux yeux gris, identiques aux miens. Elle semble si jeune et pourtant si déterminée, on peut le voir dans son attitude. Avec tout ce qui lui arrive d’un coup, elle aurait pu prendre peur mais au contraire, je pense qu’elle en fera sa force. Je décide d’arrêter de la détailler ne souhaitant pas lui faire peur ou la mettre mal à l’aise. – Je vais te laisser prendre possession des lieux et te reposer un peu aussi, tu fais comme chez toi, la porte là est ta salle de bain privée. Lui dis-je avant de me sauver ? Dès que je referme la porte, tout un tas de questions m’assaille l’esprit : qu’attendent les protecteurs de moi vis-à-vis d’elle ? Et pourquoi en sa présence, je ressens le besoin de la protéger ? Il va falloir que j’aie rapidement une longue conversation avec Marius ou Angélus afin d’obtenir des réponses. Mais, je sens et j’en ai aussi la très nette impression que je ne vais pas apprécier ce qu’ils me diront. C’est perdu dans mes pensées que je me retrouve dans mon salon, mon regard se dirige vers la table basse où mon livre m’attend toujours. Je le prends et retourne m’asseoir dans mon fauteuil sur la terrasse. À peine assise, je laisse échapper un long soupir et me replonge dans l’univers de ce roman d’amour, afin de pouvoir rêver un peu à ce qu’aurait pu être ma vie, si je n’avais pas atterri dans ce monde rempli de surnaturel. Je constate au bout de deux heures de lecture que Malia n’est pas redescendu, je pense qu’elle a eu besoin de se détendre après tout ça. Mes yeux finissent par me faire comprendre qu’il est temps pour moi d’arrêter de lire et en jetant un œil à la pendule je m’aperçois qu’il est déjà minuit. Cela ne me surprend pas car une fois en pleine lecture, je peux m’y perdre pendant des heures. Je me rends compte aussi que je n’ai pas entendu Driss ce soir, étonnant, mais il a dû sentir une présence étrangère à la maison et du coup il est resté caché. Un sourire apparaît en y pensant, car mon gros bébé, comme je l’appelle, a développé, en quatre ans qu’il est avec moi, un véritable instinct de protection, il sait quand il doit venir ou non. C’est sur ses belles pensées, que je prends la décision de monter me coucher, pour être en forme demain.
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