V

2193 Words
Point de vue de Heidi: Je dévérouille ma porte et entre. Que c'est bon de rentrer chez moi, ces talons me faisaient souffrir le martyr depuis à l'église. Je dépose mes clés sur la table, en tenant mes talons dont j'ai l'impression qu'ils mesurent au moins 25 cm dans ma main droite, je me rends à la cuisine. Je me prépare un café. Entre temps, je vais me déshabiller dans la chambre. Aujourd'hui, je vais faire du shopping et aussi quelques courses. J'ai des vêtements de sport à acheter et des choses pour un régime alimentaire. Je pense que d'ici quelques semaines, je pourrai penser à intégrer une école de danse pour apprendre le tango. Mon café est sûrement prêt. En sous-vêtements, je me rends à la cuisine, puis verse le liquide dans une tasse. J'y ajoute du lait et un peu de sucre. Je prends une cuillère, puis soulève la soucoupe contenant la tasse d'une main, dissous le sucre dans le café au lait avec la cuillère dans une autre main. Soudain, on sonne à ma porte. Qui ça peut bien être? Je n'attendais personne. Je me dirige vers la porte, tout en soufflant sur mon café. J'ouvre à mon visiteur inattendu. "Nadia! M'étonnai-je. Que fais tu ici? -Bonjour à toi. Je vois que tu t'es levée de bon pied! Me dit-elle en me regardant de bas en haut. Elle se fraye un chemin pour entrer. Je me regarde. -Oh p****n! Je suis en sous-vêtements, m'écriai-je. J'ai failli voltiger mon café. -T'inquiètes, je suis hétéro. Cela dit, t'as un joli corps. Dire que tu le mets si peu en valeur en jouant à la fille coincée. Elle s'est déjà installée sur mon sofa. L'ai-je invité à entrer d'ailleurs? -Que fais-tu là Nadia? Lui demandai-je en refermant ma porte. -Je ne pouvais pas te le dire au téléphone, ni attendre jusqu'à lundi pour te le raconter, dit-elle tout excitée. Et voilà, elle gesticule comme un vers de terre en... en terre. C'est nul ce que je viens de dire. Bref ... -Ecoutes, j'suis pas du genre à aimer les ragôts. Alors j'espère pour toi que ce n'en est pas un, lui dis-je déjà épuisée de la voir ne pouvant pas se tenir en place. -Arrête de faire l'autruche, je ne suis pas une commère. Et puis, laisse moi parler, d'accord? Mais attends... ton café sent super bon, je peux en avoir? J'y crois pas. -Vas-y, sers toi! Lâchai-je. J'en ai marre de son numéro. J'aime pas le bruit, voilà pourquoi je vis seule. Ah ça, c'est un mensonge. C'est plutôt parce que j'ai pas de famille qui tient à moi. Elle est déjà avec une tasse de café à la main. -Ok, voilà. Hier soir j'ai assisté à un combat de rue et... -Attends, tu assistes à ces choses là? Demandai-je, choquée. -Quoi? Ils sont intéressants, j'te jure. Et arrêtes de faire ton air dégoûté, ce sont des trucs que font des gens normaux. -Excuses moi mais je ne trouve pas ça normal de taper l'un sur l'autre sans aucune raison, sans aucune dispute. -On paie le gagnant. Mais peu importe, tu comprendras pas. Comme je disais, j'ai assisté à un combat de rue hier soir, et devine qui était l'un des combattants? -Le directeur de l'entreprise, dis-je sans enthousiaste. -Tu te fous de ma gueule là, dit Nadia, alors qu'elle s'apprêtait à porter la tasse de café dans sa bouche. -Quoi? Je déteste les devinettes. J'en ai déjà marre de ton scoop, ça ne se voit pas? -Oh mais oui, tu ne le caches pas ça c'est sûr. Mais je passe outre, parce que je te le dirai quand même. C'était le mec avec qui tu dansais collé serré au club vendredi soir. Quoi? Là ça commence à m'intéresser. Je fais les grands yeux. -Sans blague! Lachai-je, visiblement étonnée. -Et bah oui. Et c'est pas tout. Il a gagné le combat en laissant le visage de l'autre couvert de sang. Il a une de ces forces, on dirait Samson. Tu sais, le mec de la Bible. -C'est drôle, je n'avais pas imaginé ce mec ainsi, faisant ce genre d'activité, dis-je un peu déçue. -Et moi donc! Mais quand même, c'est pas comme si c'était un voleur. Les combats de rue, c'est rien. Ça ne veut pas dire que c'est un voyou. Bref, on n'est toujours pas encore à la partie la plus intéressante. -Allez accouche, dis-je excitée. C'est clair que je voulais en savoir plus. Cet homme m'intriguait de plus en plus. -Alors, à la fin du combat. Je suis allée le féliciter, une façon d'entamer la convo avec lui. Ce mec est vraiment à tomber. On dirait un de ces acteurs de télénovela... -C'est pas vrai! Nadia on le sait ça déjà. Va droit au but! M'impatientai-je. -Dis donc, t'étais pas comme ça il y a juste deux minutes. Bref, je suis allé le féliciter, il m'a souri, puis m'a dit qu'il a l'impression de m'avoir déjà vu quelque part. Oh p****n, et sa voix! J'ai failli me jouir dessus. Ok ok, je passe. Je lui ai donc dis que j'étais celle qui t'accompagnait au bar. Il m'a tout de suite prêté plus d'attention. Il s'est arrêté de marcher et m'a demandé si t'étais aussi venu au combat. Je lui ai dit que non, puis il m'a demandé comment pourrait-il te rencontrer à nouveau, et est-ce que je pourrais lui filer tes coordonnées. Je fais les grands yeux. Pourquoi s'intéresse-t-il à moi? Si je m'attendais à ça! -Et qu'as-tu dit? Lui demandai-je, suspendue à ses lêvres (façon de parler). -J'ai pas su quoi répondre. Je ne voulais pas lui refiler ton numéro sans t'en parler avant, alors il m'a donné le sien et m'a dit de t'en parler et que si tu voulais lui parler, alors je te donnerai son numéro. Je suis sous le choc. -T'as bien fait, trouvai-je à dire simplement. -On dirait que tu l'as tapé dans l'œil, me dit-elle sur un ton taquineur. -Arrêtes de dire des bêtises. Il a sûrement pensé que j'étais intéressé à lui et donc il joue là-dessus. -Arrêtes de voir le mal partout Heidi. Tu es si moche pour qu'un homme ne puisse pas être attiré par toi? Me demande-t-elle sur un ton sérieux, croisant ses bras sur sa poitrine. -Je ne suis peut-être pas moche, mais je n'ai rien d'intéressant à offrir non plus. Du coup, j'ai oublié que j'étais toute nue, moi. Je dépose la soucoupe avec la tasse vide et la cuillère sur la table basse en bois de mon salon, puis je me rends dans ma chambre. -Dis, je vais faire un peu de shopping, tu veux bien m'accompagner? Criai-je à Nadia qui était toujours au salon. -Ah parce que tu sais faire du shopping toi? Me crie-t-elle. -Tu sais, il y a des jours où je me passerais volontiers de ton humour à la con! -Bon d'accord. Après tout, j'ai rien de prévu aujourd'hui. -C'est une première, dis-je avec sarcasme en sortant de la chambre. Je porte un jeans d'un bleu délavé, un t-shirt blan, une paire de vans noir et mes cheveux en queue de cheval. Elle me regarde de la tête au pieds. -Pas mal! Dit-elle en déposant sa tasse vide près de la mienne." Je lève les yeux au ciel. Au moins elle apporte des couleurs à ma vie, autrement, je me passerais bien de sa compagnie. Je prends mes clés et on sort de l'appart. Elle n'est même pas venue avec sa voiture. Ce qui veut dire que je devrai la ramener chez elle après les courses. Quand je pense que je ne l'ai même pas invité à venir chez moi. Allez! On est parti. ~Quelques jours plus tard~ Point de vue de Jensen: Je me lève difficilement de mon lit. J'attrape mon téléphone qui était sur ma table de nuit et regarde l'heure. 11h43 am s'affiche. Oh merde, j'ai la gueule de bois. Hier soir, au club, c'était vraiment un truc de ouf! Sans meuf, on s'est éclaté jusqu'à la fermeture, ce qui veut dire jusqu'au petit matin. La fille ne m'a pas appelé. Celle avec qui je dansais le weekend dernier au club. J'ai donné à son amie mon numéro pour la lui passer, mais rien. Au lieu de ça, c'est son amie qui n'arrête pas de me casser les couilles. Je lui ai pourtant clairement fait comprendre que ce n'était pas elle qui m'intéressait en lui donnant mon numéro qu'à la seule condition qu'elle le donne à l'autre, et non pour son usage personnel. Les gens ont un don de se mettre dans des situations honteuses, ils m'épateront toujours. Alors si je lui parle mal, n'aurai-je pas raison? Et puis cette fille là, elle se prend pour qui d'abord? J'ai eu la gentillesse de lui montrer comment danser et ainsi arrêter de se ridiculiser. En plus de ça, j'ai asséné mon frère de coup pour la défendre, et Madame se prend déjà pour la reine d'Angleterre qui ne peut pas se mélanger à la populace. Bien fait pour moi! J'aurais dû moi aussi me moquer d'elle. Non mais, on aura tout vu. De toute façon, qu'elle le veuille ou pas, elle sera bientôt ma meuf. Moi seul a le droit d'en décider autrement. Point barre! Quand je veux quelque chose, je l'ai. C'est comme ça, et elle va bientôt le savoir. Je mets réchauffer au micro-ondes un plat de griot de porc que j'avais acheté hier soir et que je n'avais pas fini. Puis, je mets une poêle sur le feu de mon réchaud à gaz. Je vais me frire quelques bananes pour accompagner le griot. C'est trop lourd pour un déjeuner, mais les gens comme moi n'ont ni le temps ni la patience de manger équilibré. Après une bonne quinzaine de minutes, mon plat était déjà prêt. J'attrape une bière vite fait dans le frigo et m'assieds pour déguster mon plat qui paraissait plus qu'appétissant. Voyons si ce succulent plat peut m'enlever cette envie de fumer que je ressentais déjà. Avec gourmandise, je commence à dévorer ce plat qui est délicieux. C'est fondant et tout. En une vingtaine de minutes, j'avais déjà tout fini. Et je vous jure que l'assiette était pleine à ras bord. Ce petit goût pimenté qui piquait ma langue m'aide à renoncer à fumer un joint avant de prendre ma douche. Vêtu que d'un caleçon, je m'installe sur mon balcon, les pieds en l'air. Je prends un peu l'air avant d'aller me baigner. J'étais tout en sueur à force de manger avec autant d'avidité. Je dois ensuite me rendre au hangar. Junior a quelque chose à nous proposer, d'après ses dires. Ça a intérêt à être important. Parce qu'après avoir passé la nuit et le petit matin avec eux, j'avais pas forcément envie de voir leur tronche de la journée. Bon! Assez faire le paresseux. Je me lève pour me rendre à la salle de bain. * "Avec ce mal de tête horrible et la gueule de bois que j'ai, je te jure Junior que si c'est pas important, je te trucide! Lui dis-je on n'peut plus sérieux. En plus, je l'ai trouvé confortablement installer sur MON siège. Ces mecs ont clairement le secret pour me faire sortir de mes gonds. -Tu peux arrêter de râler pour une fois? Nous non plus nous n'avions pas envie de voir ta tête de s****d! Me dit Sandro d'un ton provocateur. -Ah toi, on peut dire que la raclée que je t'ai foutu l'autre soir commence à se dissiper. -Disons que je sens l'odeur de ma revanche qui est en pleine cuisson, lache-t-il, victorieusement. -C'est où tu veux, quand tu veux, poulette! Me moquai-je, les bras ouverts. -Faites moi signe de la sortie de ce film que vous jouez, nous dit Junior sur un ton méprisant, ses pieds sur mon bureau et sirotant un verre de wiskey. -T'inquiètes, tu seras à l'honneur puisque c'est ta tronche de connard qui sera en grand plan sur l'affiche, rétorquai-je. Il rit. Marco bâille, visiblement ennuyé. -Alors Junior, t'as quoi pour nous? Demande Sandro. Je m'assieds sur le bureau, comme Sandro et Marco. -Alors voilà les gars, nous allons cambrioler l'entreprise pharmaceutique. Celle se trouvant au centre ville, nous dit Junior, excité. -Super! Nous voilà marchands de médicaments ambulants maintenant, dit ironiquement Marco. -C'est plus fort que toi, pas vrai? Tu ne peux définitivement pas t'empêcher d'ouvrir ta grande gueule. Depuis quand c'est nous qui allons vendre notre butin au marché? Lui demandai, agacé. -Taisez vous et écoutez moi, crie Junior. J'ai déjà vérifié leur système de sécurité, ce sera un jeu d'enfant de le craquer. Notez bien: Junior est un as en informatique. -Alors, continue-t-il, il faudra que l'un d'entre nous passe deux jours minimum à faire l'espion devant l'immeuble, pour qu'on ait une idée de leur routine. Comme dab quoi! -Laisse. Ça c'est pour moi! Dis-je. -Super! Alors fini les vacances les gars, on a du pain sur la planche, crie Junior d'un ton victorieux. Oh p****n, j'ai toujours rêvé pouvoir dire ça." Il a beau être un as de l'informatique, il est plus idiot qu'un âne, c'est un fait.
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